"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Tremblez, lecteurs ! le maître du crime et de l'effroi est de retour. Celui qui, sans visage ni états d'âme, terrifie ses habitants depuis seize longues années a juré de voler tout l'or de Paris ! Dans une frénésie galopante, et avec pour seule compagnie l'énigmatique lady Beltham, le criminel tue les témoins embarrassants, pille les coffres-forts de la Banque de France. L'inspecteur Juve et Fandor se lancent rageusement à sa poursuite pour que, enfin, cessent les crimes de Fantômas.
Paris,septembre 1911. L'or disparait en masse;même les monuments ne sont pas épargnés. Pour l'inspecteur Juve et le journaliste Fandor,aucun doute:ces méfaits sont l'oeuvre de Fantômas. Une nouvelle traque commence et nos deux amis ne seront pas au bout de leur surprise.
Pour ceux qui ont encore en mémoire les aventures cinématographiques avec Louis de Funès et Jean Marais,oubliez tout. Il n'était pas évident d'adapter un tel héros (mythe?) en bande dessinée.Les deux auteurs ont parfaitement relevé le défi.
Le scénario,impeccable, d'Olivier Bocquet, fait merveille. Il sait allier temps forts,rebondissements et périodes un peu plus "calmes" mais jamais inutiles.Les dessins de la montréalaise Julie Rocheleau font mouche.Cette québècoise s'est d'abord illustrée dans l'animation avant de faire ses premiers pas dans la BD avec "la fille invisible" (Glénat Québec) qui lui vaudra un Bédéis Causa du festival de BD francophone de Québec avec la scénariste Emilie Villeneuve.
Ici, elle sait retranscrire l'atmosphère des romans de Pierre Souvestre et Marcel Allain en alternant un dessin "sombre" dès que Fantômas apparait avec sa cape uniforme et sa cagoule juste marquée par deux "yeux" sans aucune expression le rendant encore plus inquiétant, et des cases plus "claires" dès que l'on retrouve Juve ou Fandor.
Avec Bocquet et Rocheleau,Fantômas est mystérieux,inquiétant et sans pitié. Seule la réussite de ses projets importe à ses yeux, et peu importent les moyens utilisés. sans sentiment,capable de toutes les atrocités (comme d'arracher la langue d'un témoin gênant), il a, peut-être, un point faible: Lady Beltham.
Bref, une série entre roman historique et série noire.
Nous attendrons,avec impatience,le 3è tome de ces aventures,laissant présager rebondissements et révélations (sur le passé de Fandor?).
Il me tarde de savoir quel épilogue choisiront les auteurs pour tous ces personnages, et répondront-ils à cette question: Fantômas est-il immortel?
Épisode central d’une série prévue en 3 tomes, « Tout l’or de Paris » raconte comment le commissaire Juve et le journaliste Fandor tentent de déjouer les plans du terrible Fantômas.
Selon l’avant-propos de l’ouvrage, cette bande dessinée renoue avec l’esprit de la série publiée initialement au début du 20ème siècle. N’ayant connu que l’adaptation cinématographique des années 60 (avec laquelle cette bande dessinée n’a rien à voir !), je laisserai les connaisseurs discuter de cette question. En revanche, pour ce qui est de cette reprise, je peux affirmer que c’est une réussite, et surtout une claque graphique !
La dessinatrice (Julie Rocheleau) joue avec les couleurs comme elle joue avec les ambiances. On passe des décors froids d’une capitale à l’aube de la modernité, à des déchainements de couleurs chaudes au gré de l’action. De plus, l’usage parcimonieux des pages à fond noir souligne le caractère dramatique de certaines scènes tout en rythmant le récit.
Mais la dessinatrice n’est pas qu’une coloriste ! Son trait énergique rend les personnages très expressifs, que ce soit dans les scènes d’action comme dans les discussions. Ceci est renforcé par le design des personnages qui n’est pas sans rappeler les personnages des films d’animations, aux volumes si caractéristiques (d’ailleurs très bien mis en valeur par une maitrise de la lumière).
De plus, il semblerait que la dessinatrice se soit amusée dans la réalisation de ses planches, tant les cases fourmillent de petits détails amusants.
Peut-être ce dernier point est aussi le fait du scénariste (Olivier Bocquet), qui n’est pas en reste ! L’univers qu’il développe est attirant, et il parvient à maintenir l’intrigue tout au long du tome tout en conservant un bon rythme. De plus, outre un approfondissement des personnages déjà rencontrés, il convoque ici de nouveaux individus aussi déjantés que plaisants à découvrir.
Bref, un scénario prenant, admirablement servi par la dessinatrice ! À découvrir !
Difficile de commencer une série par le tome 2. D'entrée on a l'impression d'avoir raté l'apéritif et à la fin, on reste sur sa faim. Néanmoins, essayons de faire abstraction de tout cela et concentrons nous sur l'essentiel : l'album en lui même. Dans une atmosphère oppressante d'un Paris du début du vingtième siècle à la merci d'un psychopathe nommé Fantomas (à ne pas confondre avec « Phantom Ass » expression urbaine anglo-saxonne intraduisible). Les auteurs nous emportent dans les tracas d'une police aux abois, impuissante devant le génie du mal. L'aventure est rythmée, angoissée, on baigne dans le sépia, ça sent la peur et l'effroi. Pas de Louis de Funès ni de Jean Marais à l'horizon, le dessin est tranchant, la couleur enveloppante, l'histoire emmenée au galop. Pas le temps de s'ennuyer, on est tout de suite captivé par l'intrigue. Où est Fantomas? Quand va-t-il encore frapper?
Le lecteur, les auteurs et les personnages eux même semblent impuissants, tous spectateurs de la prochaine ignominie du malfrat. Au fil des pages qui filent vite, nous échappent, et à l'instar de Fantomas nous glissent entre les doigts, on est heureux de croiser Georges Mélies complètement perché venant au secours des détectives pour les besoins de l'enquête.
Et puis même si tout l'or de Paris a bel et bien disparu, le beau pari des auteurs est quant à lui réussi et on attend avec impatience la suite!
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