"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'homme qui venait de franchir la frontière, ce 23 juillet 1873, était un homme mort et la police n'en savait rien. Mort aux menaces, aux chantages, aux manigances. Un homme mort qui allait faire l'amour avant huit jours.
En exil en Suisse, Gustave Courbet s'est adonné aux plus grands plaisirs de sa vie : il a peint, il a fait la noce, il s'est baigné dans les rivières et dans les lacs. On s'émerveille de la liberté de ce corps dont le sillage dénoue les ruelles du bourg, de ce gros ventre qui ouvre lentement les eaux, les vallons, les bois.
Quand il peignait, Courbet plongeait son visage dans la nature, les yeux, les lèvres, le nez, les deux mains, au risque de s'égarer, au risque surtout d'être ébloui, soulevé, délivré de lui-même.
De quel secret rayonnent les années à La Tourde- Peilz, sur le bord du Léman, ces quatre années que les spécialistes expédient d'ordinaire en deux phrases sévères : Courbet ne peint plus rien de bon et se tue à force de boire ?
Ce secret, éprouvé au feu de la Commune de Paris, c'est la joie contagieuse de l'homme qui se gouverne lui-même.
Cet ouvrage a reçu un des sept Prix suisses de littérature 2014, le Prix Marcel Aymé 2013, ainsi que le Prix Thyde Monnier de la SGDL 2013.
Après l'autobiographie imaginaire de Van Dongen, écrite au "je" voici le récit de l'exil de Courbet écrit par un narrateur anonyme. Les deux peintres ont en commun d'être de bons vivants. Je connais un peu les oeuvres de Courbet mais je n'avais aucune idée de sa vie qui ne me fait pas rêver...Ce gros alcoolique souvent ivre-mort, ce peintre démultipliant ses oeuvres sur commande, cet amateur de bains glacés...le livre m'a quand même intéressée et j'ai été touchée à l'évocation de Palavas et des étangs (aujourd'hui asséchés et construits) et à celle anecdotique de la façon de guérir un orgelet à l'aide d'une alliance...mais j'ignorais les relations avec Baudelaire ainsi que l'engagement dans la Commune et l'histoire de la colonne Vendôme brisée
J'aime sa conception de la liberté: le devoir de se gouverner soi-même.
On voit le peintre à l'oeuvre même si les critiques n'ont pas apprécié cette production là.
Juillet 1873. Gustave Courbet, accusé d'être responsable de la démolition de la colonne Vendôme, est condamné à payer les 323 000 francs nécessaires à sa reconstruction. Son soutien et même sa participation active à la Commune ont fait de lui un paria qui ne voit d'autre solution que la fuite. Flanqué de Marcel Ordinaire, son fidèle élève, il entreprend une longe marche vers un exil suisse. Après un passage à Genève, il s'installe finalement à Tour-de-Peilz, sur les bords du Léman. Là, dans sa maison ouverte à tous les vents, il brûle sa vie par tous les bouts, délaissant l'art au profit d'une peinture ''à la chaîne'', de festins pantagruéliques et copieusement arrosés et de baignades dans des eaux plus ou moins glacées.
Une force de la nature, un bon vivant, voire un noceur, voilà Gustave Courbet tel qu'il apparaît dans cette biographie partielle et romancée que lui consacre David BOSC. Ce proche des anarchiste, élu de la Commune, grand défenseur de la liberté, a décidé de VIVRE, avec emphase, avec extravagance, avec excès. Ruiné, forcé à l'exil, il reste gouverné par ses passions et sa soif de vivre. Se précipite-t-il vers la mort en éclusant des litres de vin blanc et en engrangeant des quantités inhumaines de nourriture ? Provoquée ou non, elle viendra le cueillir dans son refuge helvétique après 58 années dont BOSC nous conte les cinq dernières. Dans une langue poétique, tout en délicatesse et en ellipse, il évoque le grand homme, la nature, la peinture, la vie. Mais il se laisse parfois aller à des envolées lyriques et son style souvent complexe rend la lecture difficile. A moins d'avoir une très bonne connaissance de l'ensemble des œuvres de Courbet, on se perd entre réalité de sa vie et ce qui figure sur ses tableaux. Mais ces inconvénients ne seront sans doute de peu de poids pour les amateurs d'art et les adeptes du Maître. A réserver peut-être à ce public précis...
LA CLAIRE FONTAIN E ou L EXIL DE COURBET écrit par David BOSC aux éditions VERDIER
VOICI UN TRES BEAUTEXTE QUI DEMANDE DE L ATTENTION
Cet ouvrage m’a paru être plus un RECIT , une BIO qu’un ROMAN …Un document sur l’exil du peintre GUSTACE COURBET , poursuivit par la justice, pour avoir pris part aux mouvements révolutionnaires de la COMMUNE DE PARIS en 1871, il avait poussé les communards à détruire la COLONNNE VENDOME ; il paiera très cher son implication : le tribunal civil de la Seine le condamnera à en payer les frais de la reconstruction ;
déjà peintre au sommet de sa gloire, il préfèrera fuir... il va passer la frontière de manière romanesque..
Ses quatre années d’exil se passeront en Suisse dans le canton de Vaud près de Vevey.
L’auteur David BOSC, grâce à la correspondance du peintre, aux documents et extraits journalistiques, nous relate un exil heureux contrairement aux écrits de l’époque où l’on ne soulignait que l’alcoolisme de Courbet.. où l’on disait qu’il ne peignait plus rien .
.COURBET s’installe dans une petite maison- atelier « BON PORT »; Il s’entoure d’artistes aux patronymes de vaudeville comme PATA, RAPIN ,CORNU ,ORDINAIRE .. ceux-ci l’aident à monter ses châssis, tendre ses toiles, préparer ses fonds de couleurs… Pour tenir sa maison il fait venir d’anciens compagnons de la Commune, comme lui, recherchés par la police. Il se mêle au petit peuple de son village d’adoption ;La Tour de Peilz, il fait la fête avec eux, chante, se saoule, jouit de la vie..
ses nombreuses commandes viennent des bourgeois.. Il peint en grande quantité le château de Chillon sur les bords du Léman..
il nous dit » le lac, le château,, les montagnes, qui sont là dehors, nuit et jour, les gens d’ici veulent encore les voir sur la cheminée du salon «
Lui préfère dialoguer avec la nature, reproduire la foret, les arbres immenses et la broussaille, les bêtes, l’eau surtout, sous toutes ses formes : la pluie, la brume, vagues, flaques, rivières, lacs et la mer ,à Etretat et à Trouville..il se baigne tout le temps qu’elle que soit la température de l’eau !!
Il peint aussi les gens ordinaires, les ouvriers et leur difficile condition.
il est excessif en tout , il aime la fête, les femmes, leur nudité » et leur chevelure, le vin ,la politique.. » la Commune était dans son cœur comme un amour défunt »
il aime surtout son père qui lui survivra.. Celui-ci fait passer des toiles d’Ornans, en Suisse en camouflant la signature de Courbet..
Mais surtout dans ce livre on voit ce grand peintre réaliste , libre avant tout , et s’interroger sur la liberté » de l’Homme
« aucun chemin n est celui de la liberté. Les gens quand ils sont libres vont par tous les chemins ! «
« fais ce que tu vois et ce que tu ressens, fais ce que tu veux. »
Voici un très beau livre, superbement écrit , les toiles du Maitre sont si bien décrites que le lecteur a le sentiment d être devant cette profusion de couleurs, d’en saisir toutes les nuances..pour les profanes comme moi, on apprend beaucoup sur l’œuvre de Courbet , on découvre un artiste . à la fois défenseur du peuple, de la nature, jouisseur, provocateur , suscitant le scandale !A LIRE
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