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Au lendemain de sa nuit de noces, Bérénice, reine d'Egypte, fit don d'une boucle de ses cheveux à la déesse des Amours pour que son jeune mari Ptolémée lui revienne sauf de ses guerres lointaines.
Or, le roi revenu, la boucle disparut de l'autel des offrandes. Passé le premier émoi, l'astronome du palais découvrit au ciel une constellation nouvelle : c'était la Boucle de Bérénice... Callimaque a le premier chanté la divinisation de la boucle. Il ne nous reste que des fragments de son poème en grec, mais quelques siècles plus tard, à Rome, Catulle en fit une traduction remarquablement proche, qu'il dédia au souvenir de son frère défunt.
De cette Boucle de Bérénice, Laurent Calvié donne ici une version en français qui renouvelle le geste fidèle du poète latin. Se jouant des grandes formes classiques - l'épigramme et l'élégie, l'ode, la tragédie - le poème nous ouvre à un vertige d'artifices poétiques. Dans une langue aux manières étranges, la Boucle parle de sa propre voix : elle porte l'événement à une dimension mythologique et cosmologique, mais la plainte lyrique que lui inspire sa solitude céleste prend le pas sur la célébration.
L'essai d'interprétation dévide l'écheveau de la Boucle et file avec allégresse l'histoire de ses sources et de sa postérité. Le sort de la boucle apparaît sous un jour symbolique et le poème de Catulle est restitué à son fond tragique, d'où sourd le chant pénétrant qui seul vient conjurer la séparation non résignée des amants et des frères.
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