"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Jeanne a tout pour connaître un bonheur tranquille : deux filles étudiantes, un mari attentionné, une amie fidèle, un boulot stable. Passionnée par Marina Abramovic, l'artiste-performeuse célèbre pour avoir, dans son travail, mis en jeu son existence et ses amours, Jeanne n'aime pas moins les surprises, l'inattendu. Cet été-là, le hasard se glisse - et elle-même l'invite - dans son quotidien... Un roman lumineux et tendre sur la force libératrice de l'art. Et sur la beauté de l'imprévisible.
Je l'avoue d'emblée ; j'ai abandonné à la 177ème pages. J'estime que j'ai laissé à Jeanne le temps de se réveiller et au roman de s'installer.
Je comprends bien le partie pris de la monotonie dans l'écriture, du style intimiste pour dépeindre l'état d'esprit de Jeanne engluée dans son quotidien, gentille avec son mari, aimante avec ses filles, soumise à son père. Même l'arrivée d'un fantasme de jeunesse n'arrive pas à faire décoller le récit.
Et à force d'ennui, le roman m'est tombé des mains ; il y a trop de livres qui m'attendent patiemment dans ma PAL pour continuer à ne pas éprouver de plaisir à la lecture de celui-ci.
J'ai eu du mal à rentrer dans cette histoire faite de petits riens et de phrases trop courtes. Et puis comme toujours avec Claudie Gallay, la magie a opéré et je ne pouvais plus lâcher Jeanne, sa simple vie de banlieue, le train de 18h01 qui passe au fond de son jardin, son mari qui pêche et bricole, son boulot à la Poste, sa copine qui s'est faite larguer, ses filles qui grandissent et ne rentrent que le week-end, ou pas ... Sa seule folie est sa fascination pour une artiste peu commune, qui la libère de sa banalité et lui ouvre un champ des possibles jusque là inexprimé. C'est très beau, et donne à penser sur l'ouverture qu'offre l'art dans tous ses états.
Jeanne dont la vie rythmée par l'habitude est plutôt banale. Mais au fond d'elle il y a un grain de fantaisie et d'audace que ne comprend pas forcément son entourage pas plus qu'il ne comprend sa fascination pour l'artiste serbe Marina Abramović découverte au lycée. Cet été là, plusieurs choses viendront bousculer l'ordonnance tranquille des jours de Jeanne et sa vie pourrait en être transformée.
La Jeanne de Claudie Gallay est lumineuse et autour d'elle gravitent une kyrielle de personnages. Si ce roman n'a pas le souffle puissant des Déferlantes, il me rappelle un autre titre de Claudie Gallay que j'ai beaucoup aimé "Seule Venise"...
Vous est-il déjà arrivé de croiser les regards des voyageurs dans le métro ou le train et d’essayer de deviner leur vie? Moi oui.
Mais Jeanne, la quarantaine, elle, va beaucoup plus loin. Elle suit des gens, elle invente, elle envisage. Pourtant, dans la vie de Jeanne, tout est bien réglé : un mari, deux filles, une famille qu’on retrouve tous les dimanches. Trop réglé peut-être. Parce que si cette routine la rassure, elle la bloque aussi. Et l’artiste serbe Marina Abramović (qui existe « en vrai »), qu’elle admire depuis son adolescence, lui sert de prétexte pour remettre sa vie en question.
Elle rencontre par hasard son premier amour, sa meilleure amie connaît une rupture, ses filles désertent la maison familiale, cet été semble finalement moins routinier qu’il n’y paraît.
Un très joli livre qui invite à réfléchir sur ce qui fait le sel de la vie, les habitudes qui naissent de ce que d’autres ont imaginé pour nous (les phrases de la mère de Jeanne sont tellement réductrices!), la peur du changement et de ce qu’il pourra induire, la façon dont l’art peut également permettre d’envisager le dépassement de soi et de ses propres doutes... ou de se rendre compte qu’on est très bien comme ça.
La découverte aussi d’une artiste dont je ne connaissais pas l’œuvre, très intéressante dans ses recherches de sublimation des relations humaines et des ressentis.
Une héroïne rêveuse et fantasque, au sein d’un univers banal, à qui il est donc facile de s’identifier, un livre qui fait du bien.
lirelanuitoupas.wordpress.com
Il n'est de plus belle liberté que celle d'avoir le choix.
" La beauté des jours " de Claudie Gallay, publié en 2017 aux Editions Actes Sud, tourne autour de ce constat. Les choix que nous faisons déterminent la personne que nous devenons, bon gré mal gré. Et si nous avions fait des choix différents, quelle serait notre vie aujourd'hui ? Et si...
Jeanne a quarante trois ans. Elle est mariée à Rémy depuis vingt ans, et sont les parents de deux grandes filles, Chloé et Elsa.
Leurs vies sont parfaitement réglées, et franchement routinières !
p. 11 : " La vie de Jeanne était bien rangée, c'était presque une vie immobile."
Aucune surprise, et surtout pas de place à l'imprévisible ni à l'improvisation.
p. 10 : " Jeanne aimait les retards. L'imprévisible qui surgit dans la vie. Pas dans la sienne. Dans la vie des autres. "
Jeanne est guichetière à la Poste et Rémy magasinier. Propriétaires d'une modeste maison, ils s'offrent chaque année des vacances à ... Dunkerque !
Sa vie est un ensemble de rituels. Chaque soir, de son jardin, elle regarde passer le train de 18H01, se délectant d'imaginer la vie des passagers. Et chaque week-end elle passe voir ses parents et la M'mé à la ferme, avant la visite hebdomadaire de leurs filles.
Tout est tellement "millimétré" qu'à la simple lecture on est pris d'un sentiment d'étouffement.
Pourtant la vie de Jeanne va s'enrayer. Un jour, en rentrant chez elle, la porte d'entrée claque et fait se briser un cadre qui contenait la photo d'une artiste serbe : Marina Abramovic. D'une sensibilité exacerbée, cette femme inspire et subjugue Jeanne, jusqu'à l'obsession. Elle entame alors des recherches sur ses travaux et entame une correspondance pour le moins ambiguë avec l'artiste...
C'est justement cette sensibilité que Jeanne ne parvient pas, ou mal, à exprimer, notamment lorsqu'elle est à la ferme.
p. 133 : " Jeanne les regardait, tous. Elle regardait leurs visages. Elle les aimait. Ils étaient sa famille. Est-ce qu'ils savaient qu'elle les aimait tant ? Elle aurait voulu leur dire, Ecoutez-moi, j'ai quelque chose à vous dire... "
Lors d'une pause déjeuner, même rituel quotidien, elle suit une personne inconnue quelques minutes, le temps d'un sandwich, le temps d'un scénario impossible.
p. 65 : " Jeanne aimait les endroits où l'on ne va pas parce qu'on les rêve."
Mais le destin va la prendre à son propre jeu. Ce jour là, ce n'est pas un inconnu qu'elle suit. C'est Martin Fayol, son amour de lycée. Totalement déstabilisée, elle vacille dans sa vie si bien rangée.
Les premières pages de ce roman m'ont données l'illusion de me perdre dans un roman fleuve, sans contenant ni contenu. Quelle erreur de ma part ! C'est un roman profondément psychologique, doté d'une grande maîtrise narrative, dans lequel chaque personnage a un rôle prépondérant sur les questionnements de Jeanne. Ce sont donc les interrogations d'une femme, à l'aube de la deuxième partie de sa vie.
Il n'est de plus triste réalité que de constater l'influence de l'enfance dans notre futur conditionnement de vie d'adulte. Certains ont le caractère de prendre des risques, d'autres, au contraire, se complaisent dans une certaine zone de confort.
Jeanne a pleinement conscience, notamment au contact de son amie Suzanne, qu'elle a tout pour être heureuse. Un mari attentionné, deux merveilleuses filles, une famille présente, une maison, un emploi stable...bref, pourquoi aujourd'hui se pose-t'elle la question de leur insuffisance à son propre bonheur ?
Jeanne est la représentation de millions d'autres femmes, qui, chemin faisant, s'interrogent sur leur bonheur.
p. 328 : " Une vie ne suffit pas. Jeanne aurait voulu en avoir plusieurs, pour vivre tous les choix qu'elle n'aura pas faits, toutes les directions qu'elle n'aura pas prises."
C'est l'histoire d'une femme de 43 ans, heureuse, bien dans son quotidien, vivant en toute simplicité.
Elle se contente d'apprécier les bons moments de la vie et d'aimer son mari et ses filles. C'est ce que l'on lui a appris à travers son éducation et les traditions familiales.
Chez eux, une femme doit avoir des demandes ou des souhaits simples, ne se posant pas (ou peu) de questions sur sa vie de femme, de mère ou d'amante...
Elle a la chance d'avoir un bon mari, gérant le quotidien, et prenant les décisions en bon père de famille.
Puis un jour, elle tombe sur son amour de jeunesse, tout se chamboule dans sa tête !
Que manque-t-il à sa vie pour qu'elle en soit si perturbée ?
Jeanne, cherche-t-elle seulement un peu de fantaisie dans sa routine ?
Au risque de tout perdre et de vivre une passion insoupçonnable ? Un choix immensément difficile entre la raison et la folie !!!
Beaucoup de délicatesse, de questionnements et de sentiments dans La beauté des jours, une belle lecture qui m'a fait VIBRER.
Ce livre est un joli portrait de femme, celui de Jeanne, une femme heureuse mais pas comblée, qui vit au rythme de ses habitudes qui la rassurent, mariée à Rémy depuis longtemps, postière, mère de jumelles qui ont quitté le nid. Mais une autre Jeanne sommeille au fond de cette femme en apparence ordinaire, celle qui voue une passion pour la plasticienne Marina Abramovic et celle qui laisse venir certains imprévus de la vie. J'ai beaucoup aimé Jeanne, dans sa vie simple et dans ses interrogations, même si je suis un peu passée « à côté » de sa passion pour l'artiste plasticienne Marina Abramovic, dont j'ai du mal à percevoir le côté artistique et qui me met franchement mal à l'aise. Certes, cette admiration sans bornes pour cette artiste hors normes lui permet de s'évader de sa vie routinière et de son bonheur que d'aucuns pourraient qualifier de « béat ». Mais les intermèdes de sa correspondance avec cette artiste m'ont gênée dans le rythme tranquille de ma lecture. Je trouve qu'ils n'apportent pas grand-chose à l'histoire de Jeanne si c'est n'est pour éclairer le grain de folie qui est en elle. Mais était-ce nécessaire ? Son grain de folie on le ressent tout de suite dans sa façon de suivre des inconnus par exemple, et dans sa façon d'interroger la vie et ses imprévus, notamment sa rencontre avec Martin.
Cela étant dit, Claudine Gallay nous offre un roman lumineux, rempli de détails qui ressemblent à la vie. J'ai adoré les mots de Claudie Gallay, surtout ceux avec lesquels elle décrit la ferme où a grandi Jeanne, les repas dominicaux, l'ambiance familiale. Ces mots sont d'une justesse incroyable, on visualiserait presque les scènes. J'ai aimé aussi ces courts chapitres qui sont autant de moments de vie qui font une vie et la beauté des jours.
Les personnages qui gravitent autour de Jeanne sont tout aussi attachants, à commencer par Rémy son mari, sa nièce Zoé, une enfant un peu différente mais tellement poétique, Suzanne sa voisine et amie.
Ce roman est un livre sur les choix qu'on fait ou pas, car choisir c'est aussi renoncer. « Une vie ne suffit pas. Jeanne aurait voulu en avoir plusieurs, pour vivre tous les choix qu'elle n'aura pas faits, toutes les directions qu'elle n'aura pas prises. »
C'est au final un très beau portrait de femme, un roman sur la force libératrice de l'art et la beauté de l'imprévisible.
J'ai beaucoup moins accroché sur ce roman que sur son 1er "les déferlantes". Je pense que dans ce roman ces petits rien m’ont presque perdue sur la longueur... un peu de passion que diantre pour me retenir !
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