"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Cette histoire abracadabrantesque défie toute tentative de résumé. Qu'on sache seulement que le kendokei qui donne son titre au roman est tout à la fois un art martial et une philosophie créés par un japonais chrétien du XVIIe siècle, mort à Dunkerque après avoir combattu avec l'Armada espagnole. Ça commence fort, d'autant qu'on croit comprendre au fil du récit que toute cette histoire hispano-nippone est une élucubration d'un certain M. Cardoso, postier à Béthune, à l'enterrement de qui on assistera. Le récit met en scène quelques jeunes minables (Julien Péluchon a un assez grand talent pour camper ce genre de petits traîne-savates), alcooliques, défoncés, mythomanes et crédules, dans le Madrid contemporain. Donald Leblond est le « gaido » (le maître), il a un « deshi », un disciple, une maîtresse, Milagros, une ex-femme, Isabel, un ennemi, le Lion de Némée. Car il faut savoir que, revêtu d'une armure de coléoptère géant, Donald Leblond est aussi « El Escarabajo », le Scarabée, qui vole dans les nuits de Madrid pour défendre le Bien contre les forces du Mal représentées par le Lion de Némée (lequel s'avèrera n'être autre que son frère Patrick). Tout cela est joyeusement loufoque, d'autant qu'il semble bien, en fin de compte, qu'il ne s'agisse que des hallucinations d'un pauvre type fumeur de crack.
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