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Un recueil salué par la critique de nouveau disponible !
Seyhmus Dagtekin a marqué la poésie contemporaine avec ce recueil paru en 2007, considéré comme l 'une des plus belles promesses de la nouvelle génération poétique francophone.
Juste un pont sans feu a reçu les prestigieux prix Mallarmé 2007 et Théophile Gautier. À propos de ce livre, Seyhmus Dagtekin déclare : J'essaye d'habiter un souffle, une transversalité.
Un Kafka, un Dostoïevski, un Artaud, un Deleuze, un Rûmi font partie de ma chair. Mais littéralement. Je me dis, tout comme j'appartiens à l'humain, aussi tout ce qui est humain m'appartient que je tente de relier avec ce pont, sans feu.
Prix des Cinq Continents de la Francophonie ; prix Mallarmé ; prix Théophile Gautier ; prix Benjamin-Fondane
Derrière ce titre énigmatique « Juste un pont sans feu » s’épanouit une poésie contemporaine puissante et exigeante récompensée par deux prix prestigieux : le Prix Mallarmé et le Prix Théophile Gautier de l’Académie Française.
Ce recueil se divise en six parties.
La première, « portrait » commence ainsi : « Si je devenais gros, je grossirais aussi les arbres, les immeubles, les voitures… » Grossir et modifier la vision des choses en les grossissant à leur tour, n’est-ce pas là le rôle du poète qui nous ouvre les yeux et nous permet de « grossir » à notre tour au contact des autres ?
« À peine un fil sur les lèvres » évoque la mort :
« De quelle mort vais-je parler pendant trois pages, cent pages. Cent cinquante âges… »
Mais, plus loin, l’auteur évoque l’amour et sa quête :
« C’est ça, je me disais, l’amour, c’est ça – aller chercher l’autre dans ses déchets - père soufflant sur chats et braises – pour des cris qui viendront longtemps après. »
« Entre chants et bois, aux abois » nous entraîne sur d’autres chemins, nous parcourons la ville où nous croisons alphonse à qui l’auteur s’adresse, nous poursuivons sous l’étoile du voyageur, dans un nord et un sud qui partent dans tous les sens.
« Crois-tu que nous cheminerons ainsi vers une fin alors que je croise d’un même pas un chien mort, un autre qui dépérit ? »
« Aimer aussi ces airs de chiens » poursuit ce questionnement sans fin avec le « tu »
« Mais sur quel pied danses-tu ? -Dans quel souffle te noies-tu ? » pour terminer par le » on »
« Sait-on de quelle tare surgir l’avenir ? »
« Déclinaisons d’un espoir à venir » Dans ce passage, l’auteur introduit ce pont évoqué dans le titre :
« Nous voici devant un pont destiné à faire communiquer les deux rives. »
Un pont oui mais les pierres s’effritent et on finit par être gagné par le désert avec une note d’espoir, tout de même dans un des derniers vers « Il y aura quelques ronces, mais les choses finiront par s’arranger »
« Un marteau à la faust »
Le poète termine par cette absence de feu auprès du pont :
« Juste un pont donnant sur une pépinière que tu mâchouilleras, - même si tu sais que, sans feu, il n’y aura ni fumée ni amour - à faire surface - ne faisant que rester à la surface - ne faisant que brouiller les surfaces - où on aurait pu se mirer - pour y trouver éclosion - et viatique. »
On retrouve les mots et les morts - mais les a-t-on vraiment perdus de vue ? - et la langue, toutes les langues avec « des fenêtres aux bruits des langues sur les toits »
On referme ce recueil, enivré par cette poésie à vif, ce grand souffle qui nous emporte loin, au-delà d’un pont, à la rencontre des autres et de leur langue, sur les chemins du questionnement.
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