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Journal cartographique Tome 1 : Intérieur nuit (2011-2019)

Couverture du livre « Journal cartographique Tome 1 : Intérieur nuit (2011-2019) » de Mathieu Bourrillon aux éditions La Cinquieme Couche
Résumé:

«... Au lieu d'une vision à l'exclusion des autres j'eusse voulu dessiner les moments qui bout à bout font la vie, donner à voir la phrase intérieure, la phrase sans mots, corde qui indéfiniment se déroule sinueuse, et, dans l'intime, accompagne tout ce qui se présente du dehors comme du dedans.... Voir plus

«... Au lieu d'une vision à l'exclusion des autres j'eusse voulu dessiner les moments qui bout à bout font la vie, donner à voir la phrase intérieure, la phrase sans mots, corde qui indéfiniment se déroule sinueuse, et, dans l'intime, accompagne tout ce qui se présente du dehors comme du dedans. (...) faisant buisson ici, enlacement là, plus loin livrant bataille, se roulant en pelote ou - sentiments et monuments mêlés naturellement - se dressant, fierté, orgueil, ou château ou tour...» Henri Michaux

Intérieur nuit et Lignes de crêtes forment l'atlas d'un espace introspectif, une cartographie du théâtre du quotidien. Ces deux recueils de dessins proposent l'exploration d'un territoire imaginaire en élaboration.

Chaque page déploie une atmosphère narrative qui est l'amorce d'un récit, dont le titre sert de guide.

Si les registres graphiques varient (tension vers l'abstraction, éléments de réalisme, de grotesque, etc.), l'utilisation d'une seule technique (le crayon graphite) et de thèmes récurrents (se battre, aimer, mourir, dormir, lire, crier, marcher, etc.) assurent la cohérence de l'ensemble. Les scènes absurdes d'Intérieur nuit et de Lignes de crêtes renvoient avec humour au théâtre de notre quotidien.

Cette carte est l'atlas d'un espace introspectif qui renvoie au réel.

Le sous-titre, journal cartographique, rappelle que cette itinérance n'a pas de fin, le dessin se poursuivant sans cesse, lui aussi, au-delà des bords de page : toutes les pages, combinées, forment une vaste mosaïque, un tout qui renvoie aux notions de temps et de mémoire, à l'idée d'architecture mémorielle, propre aux orateurs de l'Antiquité.

La règle mnémotechnique utilisée ici consiste à construire le discours comme une architecture, avec ses chambres. Chacune des pièces contient une image frappante : «il faut aider la mémoire en suscitant des chocs émotionnels à l'aide de ces images frappantes et inhabituelles, belles ou hideuses, comiques ou grossières.» (Frances Yates L'art de la mémoire). Les vues d'ensemble sont des métadessins, qui permettent le survol de l'espace et du temps du périple.

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