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Le nom de Maurice Grimaud est demeuré dans la mémoire collective comme celui du Préfet de police durant les événements de mai 1968. A juste titre, car si des coups parfois très rudes furent échangés entre agents de la force publique et manifestants, aucun mort ne fut à déplorer, ce qui ne tient pas seulement de la chance, mais aussi aux exceptionnelles qualités professionnelles et humaines de M. Grimaud. La lecture de cet ouvrage, original comme son auteur, permet de les vérifier. Une première partie retrace l'ensemble de sa carrière, depuis la khâgne du lycée Henri IV à la veille du Front populaire jusqu'au début des années 1990, auprès du Médiateur de la République, en passant par Rabat puis Alger pendant la guerre, l'Allemagne, diverses préfectures, la Direction générale de la Sûreté nationale, la Préfecture de police, la direction du cabinet du ministre de l'Intérieur Gaston Defferre...Autant de postes d'observation où la petite histoire se loge au coeur de la grande, où la haute politique se mêle au fait-divers ; où l'on retrouve De Gaulle et Ben Barka, Roger Frey et Raymond Marcellin, Pompidou et Poher, Mitterrand et les communistes, et quelques affaires de haute et basse police, au total beaucoup d'inédit.
Deuxième partie, et morceau de choix : l'intégralité des agendas qu'a tenus M. Grimaud tout au long de l'année 1968. Où l'on voit comment les événements germent et montent en puissance, comment réagissent les politiques, comment le Préfet de police, placé sous les feux croisés de l'Elysée et de Matignon, des étudiants et des syndicalistes, fait front au-dedans comme au-dehors pour maintenir l'ordre républicain sans jamais perdre sa lucidité, à la différence de bien d'autres.
Et pour le bonheur du lecteur curieux comme de l'historien, le Préfet se révèle un écrivain éblouissant dans l'art du portrait, habile dans le demi sous-entendu, british dans le détachement calculé. L'élégance intellectuelle et morale de ce grand Monsieur fait merveille.
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