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À une époque où la littérature s'industrialise, où l'écriture est devenue une mode et continue d'être un fantasme social, Philippe Vilain écrit à rebours de la tendance contemporaine en affirmant la malédiction qu'est pour lui l'écriture, une passion dans le sens le plus religieux du terme : « Je ne sais faire qu'écrire. Je n'aurais fait que cela de ma vie, écrire. Et je ne le dis pas comme si c'était quelque chose d'admirable, dont je pourrais me vanter, non, au contraire, je le dis avec une certaine autodérision, parce que je n'ai jamais pu et su faire autre chose, parce que, avec les années, l'écriture m'apparaît plutôt comme une malédiction, une incapacité à m'en défaire et à construire une vie tout à fait normale, avec un métier, une maison, un couple et tout le reste. » Ainsi, lui dont l'oeuvre est déjà conséquente, forte d'une dizaine de romans et presque autant d'essais consacrés à la littérature, aurait préféré ne jamais écrire. Parce que l'écriture est avant tout souffrance, qu'elle vampirise les écrivains qui s'y adonnent entièrement, qu'elle les éloigne de la vie réelle. Dans cet essai, Philippe Vilain propose une réflexion générale sur l'écriture à partir de son expérience singulière et passe en revue les éléments prépondérants de son oeuvre : solitude et nécessité, temps et authenticité. C'est le portrait de l'écrivain authentique qui est ici peint.
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