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Une journée dans la vie d'une jeune Iranienne de classe moyenne.
Une jeune femme iranienne de la classe moyenne se réveille et raconte sa journée. Coincée dans les embouteillages, elle débute un monologue intérieur, découvrant son intimité mais également le paysage social de Téhéran au début des années 2000. À travers une série de réminiscences qui s'entremêlent habilement au cours trivial du quotidien, elle dévoile peu à peu les tenants et aboutissants du drame qui se joue derrière ces heures apparemment banales. Entre le poids des conventions sociales et ses efforts pour occuper son fils à l'arrière de la voiture, la narratrice pense à Gandome, une de ses anciennes amies, opposée en tout point à elle par son audace et sa liberté d'esprit. Que devient-elle ?
Dans cette fiction réaliste mais à lire aussi entre les lignes (du fait de la censure en Iran), Sara Salar, grâce à sa finesse inouïe, fait ressentir les différentes contraintes (culturelles, sociales, géographiques et genrées) qui ont lentement dressé autour du personnage les murs d'une impasse.
Téhéran, début des années 2000. La narratrice, jeune femme appartenant à la classe moyenne aisée, se réveille au milieu de la matinée et se rappelle qu’elle doit aller chercher son fils à la maternelle.
De son réveil à son retour à la maison avec son fils, elle nous livre le récit de ces quelques heures dans un monologue intérieur proche du flux de conscience.
Manifestement en grande souffrance morale (et physique : un œil au beurre noir et des bleus sur les bras), elle est aux prises avec le passé et le souvenir obsessionnel de Gandom, une ancienne amie tellement plus libre et audacieuse qu’elle, avec qui elle a rompu toute relation huit ans plus tôt.
Le cours de ses pensées est sans cesse interrompu par les appels téléphoniques de l’associé de son mari qui la drague ouvertement et avec lequel elle entretient une relation ambiguë, par les aléas du trafic embouteillé de Téhéran, et par son fils de cinq ans qui s’agite à l’arrière de la voiture et vis-à-vis duquel elle oscille constamment entre patience et impatience, entre sévérité et culpabilité.
A un premier niveau de lecture, on pourrait penser que ce livre est simplement le récit du quotidien d’une jeune femme névrosée et claustrophobe qui ne supporte pas les ascenseurs.
Puis on se rappelle du pays où se déroule l’histoire et on réalise que la narratrice n’est pas seulement coincée dans sa tête et dans le trafic, mais aussi dans un contexte social, religieux et politique qui l’étouffe. Traditions, patriarcat, port du voile, police des mœurs,… la vie des femmes en Iran est peu de chose, et les rêves d’émancipation et de liberté voués à l’échec.
Paru en 2007, ce roman (autobiographique?) doit se lire entre les lignes, puisque la censure n’a pas permis à l’auteure d’être plus explicite. En conséquence, le propos paraît parfois fort elliptique, et je ne suis pas certaine d’avoir saisi toutes les allusions et métaphores. Mais ce texte oppressant laisse entrevoir de l’intérieur le poids qui écrase encore aujourd’hui les femmes iraniennes.
En partenariat avec les Editions des Femmes via une opération Masse Critique de Babelio.
Téhéran, début des années 2000, une jeune femme, entre ses diverses tâches du quotidien, raconte sa journée, ses souvenirs et sa vie actuelle.
A la manière d’un long monologue, parfois décousu, elle se rappelle sa rencontre avec Gandom qui sera son amie, beaucoup plus libre et audacieuse qu’elle. Qu’est-elle devenue ? Est-elle rentrée "dans le rang", dans ce que prône le pouvoir iranien pour les femmes : être de bonnes épouses, fidèles, travailleuses, dédiées à leurs maris et enfants, à la famille, porter voile et tchador pour ne pas tenter… ? Elle raconte aussi sa vie, son enfant qu’elle tente d’occuper dans les bouchons, son mari souvent absent…
Son discours semble partir dans tous les sens, on peut se sentir parfois submergé par ce monologue intérieur. Elle passe d’une pensée à une réalité et vice-versa très vite. De fait, le récit est structuré et il faut se forcer à prendre du temps pour lire ce qui n’est pas dit, ce qui n’est que suggéré -censure oblige. Et l’on ressent le poids de cette censure, de la tradition patriarcale, misogyne, des conventions sociales, et le souhait pourtant très fort de cette femme -et donc, de beaucoup d’iraniennes- de vivre librement, sans avoir de compte à rendre aux hommes. La difficulté de vivre, de l’exprimer, l’espoir qui s’amenuise au rythme des libertés qui font de même. La violence quotidienne, la suspicion...
Ce roman est le premier de l’autrice, paru en 2007.
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