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Pendant l'hiver 1925-1926, trois articles de revue, signés d'Eugenio Montale, de Benjamin Crémieux et de Valery Larbaud révélèrent et imposèrent presque simultanément, en France et en Italie, le nom d'Italo Svevo, écrivain triestin né en 1861, qui, dans l'isolement et le silence, avait écrit trois romans profondément originaux : Una vita (1892), Senilita (1898) et La Conscience de Zeno (1923). Homme d'affaires hanté par la littérature sans avoir jamais pu s'y consacrer vraiment, Svevo avait connu par hasard James Joyce à Trieste et s'était lié d'amitié avec lui ; et c'est précisément grâce à Joyce que Svevo fut «découvert» par Larbaud.La Conscience de Zeno est sans doute le premier grand roman inspiré par la psychanalyse, avec laquelle Svevo avait été mis en contact dès 1910. Mais ses premiers romans présentaient déjà des analyses psychologiques d'une extraordinaire pénétration. À l'origine de tous ces textes, l'on trouve une trame dont l'auteur lui-même a reconnu le caractère autobiographique. Mais comment et dans quelle mesure se manifeste cette autobiographie svévienne ? Quels sont les points qu'avec une inlassable obstination, et malgré un insuccès persistant, Svevo a sans cesse repris et approfondis dans la peinture de ses protagonistes, toujours en quête d'eux-mêmes ?Telles sont quelques-unes des questions essentielles auxquelles ce livre tente d'apporter une réponse, par un démontage minutieux de l'une des oeuvres romanesques les plus importantes qui aient vu le jour en Italie depuis la fin du XIX? siècle.
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