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Mircea Eliade avait tout juste vingt-deux ans quand il se lança dans l'écriture de ce roman. Elle témoigne donc logiquement des tâtonnements métaphysiques et existentiels du jeune homme - "Si je comprenais tout ce que j'écris, pourquoi écrirais-je ?" - mais aussi, déjà, de certains des thèmes autour desquels il bâtira beaucoup plus tard son oeuvre d'historien des religions : la survivance du commun dans le surnaturel, comment le sacré se cache sous le profane.
On y découvre aussi, sans que jamais la fiction soit prise pour la réalité, des fantasmes inattendus : possédé par le démon, le narrateur, jeune Européen qui habite Calcutta dans une pension de famille, tente de violer l'une des filles de sa logeuse, apprend l'orgasme à une autre, veut participer aux ébats de ses amies lesbiennes et finit, lassé de savoir qu'Isabel s'adonne au plaisir solitaire, par la pousser dans les bras du premier venu.
Né à Bucarest en 1907 et mort à Chicago en 1986, Mircea Eliade parallèlement à son travail d'historien des religions, a publié une oeuvre littéraire marquée par de beaux romans : La Nuit bengali (1933), Les Houligans (1935), Minuit à Sérampore (1939), notamment.
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