« Jane était absente, les domestiques partis et un grand silence inondait la maison. Sans me quitter des yeux, ce qui me paralysait, il s'approcha de moi : «Je suis gentil avec toi, dis-moi que je suis gentil avec toi !» L'instant était terrible. En moi j'éprouvais une double confrontation. Ses paroles étaient douces, impitoyables et je me rendais compte que je capitulais, car je lui aurais dit n'importe quoi. Alors, profitant de cette faiblesse qu'il avait très tôt décelée, il me tourmenta : «Dis-moi que je suis gentil !» Il me prit la main qu'il serra. J'étouffais, je perdais pied devant son insistance. «Oui, tu es gentil avec moi ! - Comment je suis gentil avec toi ?» persista-t-il en m'enlaçant. » Tout d'abord, la griserie d'être l'objet du désir de son riche et séduisant patron. Puis les affres de la passion clandestine, le péril et les mensonges. Enfin, la chute, celle qui vous fait passer du statut de maîtresse à celui de complice. Une tragique valse à trois temps, une dangereuse danse dans les bras de Roger Marcoux que confesse Monique, jeune fille au pair prise au piège d'une relation vénéneuse, dans ce roman addictif, qui souffle patiemment sur des braises qui vont finalement consumer - et dans l'érotisme, et dans la mort - les personnages.
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