Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
1945, dans un palace à Berlin. Poussés par le rationnement et les bombardements, tout ce que la ville compte de diplomates, de généraux, d'hommes d'affaires ou de héros du champ de bataille se retrouvent dans ce lieu au luxe suranné, comme dans un ultime refuge. La comédie humaine se poursuit jusqu'à l'absurde, et les dignitaires fatigués cherchent les étoiles qui pourraient continuer d'entretenir leurs rêves de victoire ; au milieu de tous ces hommes brillent Tilli, une femme facile mais désargentée, et Lisa Doorn, égérie du Führer pour qui la foule envahit encore chaque soir le théâtre.
C'est elle que va rencontrer Martin Richter, l'étudiant révolté, le téméraire opposant au régime, poursuivi par la Gestapo. Guidée par lui, elle va ouvrir les yeux sur la réalité et la barbarie du nazisme, puis l'aider dans sa folle aventure et sa fuite éperdue, jusqu'à succomber à son charme...
Tandis que les bombes font vaciller les vieux murs, l'étau se resserre autour de cet amour naissant, symbole de liberté en ce lieu où chacun règle ses comptes et s'apprête à acquitter le prix des exactions commises pendant la guerre.
Roman d'anticipation, le livre raconte avec un réalisme surprenant ce que personne, en Allemagne, n'aurait osé imaginer.
1943 dans un palace Berlinois, plusieurs personnages se croisent alors que la ville est soumise aux bombardements des forces alliées et au rationnement. Généraux, diplomates, membres du personnels, civils ou héros de retour du front mènent une ronde bien orchestrée alors que la victoire semble de plus en plus hors de portée. Lisa Dorn, actrice égérie du Troisième Reich, réside dans cet hôtel et alors qu’elle entretient une relation avec un général sa route va croiser celle de Martin Richter, étudiant révolté et traqué par la Gestapo. Une rencontre qui va faire vaciller les certitudes de la jeune femme et l’entraîner sur de nouveaux chemins.
Quelle belle et riche idée que de rééditer ce livre de Vicky Baum, sorti initialement en 1944 dans une nouvelle traduction fidèle au texte d’origine.
Livre visionnaire sur l’effondrement du Troisième Reich, ce récit met en scène des hommes et des femmes pour la plupart aisés qui cherchent à se sortir d’une situation perdue.
Ramassés en 280 pages, les événements se déroulent en un lieu unique et sur deux jours, dans ce 5 étoiles de Berlin où tous tentent de conserver les apparences dans une sorte d’illusion collective que chacun entretient à sa façon. Ou se préparent à affronter une fin qui s’annonce et les conséquences qui en découleront.
Ce roman remarquable met en scène avec beaucoup de réalisme ce moment charnière où l’histoire bascule et entraîne avec elle des personnages aux destins totalement différents.
Il démontre surtout la capacité d’anticipation et la profonde lucidité de Vicky Baum qui décrit ici ce qui n’arrivera qu’après l’écriture de son livre. L’auteure y ajoute un ressort sentimental avec la relation qui s’installe entre Lisa et Martin mais ce qui se joue ici va bien au-delà de la relation amoureuse de ces deux héros.
Ce roman est tellement réaliste qu’on en oublie parfois que les protagonistes sont des personnages de roman sortis de l’imagination de Vicky Baum !
Comme l’indique le titre, l’intrigue se déroule en 1943, à Berlin, dans un hôtel. Un hôtel de luxe où, alors qu’en ville l’heure est au rationnement, se côtoient et boivent et dînent dans l’opulence des hauts-gradés nazis, des diplomates, des hommes d’affaires, des militaires et des aristocrates, des filles à soldats, et Lisa Dorn, jeune actrice à succès, égérie du Führer, admirée et désirée par tout l’état-major. Et parmi cette foule mouvante et ambivalente, se cache Martin Richter, étudiant opposé au régime et recherché par la Gestapo. Lequel trouve refuge dans la chambre de Lisa et y joue son destin. Cette femme-enfant grandie trop vite, biberonnée au national-socialisme, va-t-elle le dénoncer, ou au contraire l’écouter jusqu’au bout et ouvrir les yeux sur la réalité et les horreurs commises par les nazis ?
Unité de temps, de lieu et d’action pour ce huis-clos en milieu feutré mais qui se déroule dans un contexte de fin du monde (d’un monde), puisque au même moment, Berlin essuie les premiers bombardements alliés, qui ne cesseront de s’intensifier.
Malgré la propagande nazie aussi absurde que désespérée qui continue de clamer que la victoire du Troisième Reich est proche, et même si les Allemands sont les seuls à ne pas (vouloir) se rendre compte de la catastrophe imminente, on sent que l’heure de la débâcle arrive. Qu’on ait fait des affaires juteuses avec le parti ou dans le dos de celui-ci, qu’on ait participé à un complot contre Hitler, chacun doit régler ses comptes et se préparer à payer la note finale, avec lâcheté ou élégance.
Née en Autriche en 1888, mariée à un Allemand, Vicki Baum, d’origine juive, a émigré définitivement aux Etats-Unis en 1931 et a obtenu la nationalité américaine en 1938. Installée à Los Angeles, elle travailla souvent à Hollywood dans le cadre d’adaptations cinématographiques. Cela se ressent dans son roman, très visuel, avec les scènes qui se succèdent sans temps mort, dans un chassé-croisé permanent de personnages. Un roman où l’on trouve beaucoup d’intensité dramatique, rythmé et bien construit, et qui a ceci de remarquable qu’il a été écrit en 1943 et publié en 1944 (en anglais), et qu’il est donc prémonitoire puisqu’il anticipe le complot des généraux et la défaite finale, qui ne sera scellée qu’en 1945. “Hôtel Berlin 43”, ou la mise en scène saisissante de l’effondrement du Troisième Reich, pressenti par l’auteure et confirmé par l’Histoire. Et dans la préface à l’édition de 1947, Vicki Baum, lucide, dure et un brin donneuse de leçons, écrivait ceci : “J’ai peu de choses à ajouter aujourd’hui, sinon que je souhaiterais que les Allemands, tout comme leurs adversaires d’hier, établissent une différence claire entre responsabilité et faute. La faute de la guerre incombe aux dirigeants allemands qui ont précipité sans raison le monde entier dans ce malheur effrayant. Mais la responsabilité de l’issue dévastatrice de cette guerre incombe au peuple allemand qui n’eut ni le courage ni le désir de renverser ses dirigeants quand il en était encore temps. Mon livre ne prétend être rien d’autre qu’un petit miroir, sans doute un peu trouble, dans lequel se reflète le visage de l’Allemagne tel qu’on pouvait le voir deux ans avant la fin de la guerre“.
En partenariat avec les Editions Métailié.
#HôtelBerlin43
Ce roman n’est pas une simple fiction des années de guerre à Berlin mais un roman d’anticipation paru en 1943 aux Etats-Unis où l’auteure vit depuis 1932 et dans lequel elle décrit ce qu’elle estime être le devenir de l’Allemagne !
L’histoire se déroule en huis-clos dans ce Palace où se retrouvent quelques personnages importants du régime nazi et aristocrates, leur femme pour certains, leur maîtresse pour d’autres, un héros, un fugitif, tous pour se protéger des bombardements qui sonnent comme les prémices de la fin du IIIè Reich !
Chaque personnage est abordé minutieusement avec ses forces et ses faiblesses, ses pensées et ses prises de conscience. Tous les faits sont tellement près de la réalité qui arrivera quelques années plus tard, que j’ai souvent oublié que le roman a été écrit bien avant leur déroulement ! Bluffant et quelle brillante analyse du déclin qui n’était pas encore annoncé !
Assurément un livre à lire pour son réalisme prémonitoire.
#HôtelBerlin43 #NetGalleyFrance #rentreelitteraire2021
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