Le Prix Orange du Livre 2023 dévoile sa liste
Un roman haletant mêlant enquête intimiste et historique, d'où surgit de l'oubli Horst Schumann, un criminel nazi longtemps traqué mais jamais condamné.
*Lauréat du Prix Seligmann 2023* Hambourg, été 1947. Le jeune Viktor Breitner arpente sa ville dévastée. Un jour, il croise Nina, une rescapée des camps dont il tombe éperdument amoureux. Elle disparaît, son absence va le hanter pour toujours, autant que le fantôme de sa soeur Vera, morte au début de la guerre.
Soixante-dix ans plus tard, Viktor s'évanouit à son tour. En se lançant à sa recherche, son petit-fils Paul découvre avec effroi que celui-ci est mystérieusement lié à un doktor SS d'Auschwitz semblable à Mengele : Horst Schumann. Paul est un écrivain à succès, l'histoire de son grand-père, c'est le genre de pépite dont rêvent les romanciers. Mais il redoute par-dessus tout la banalisation de la Shoah, et sa soif de vérité le mènera jusqu'aux plaines d'Afrique, dans une quête familiale aussi lourde que complexe.
PRIX SELIGMANN contre le racisme 2023 PRIX SELIGMANN contre le racisme 2023
Le Prix Orange du Livre 2023 dévoile sa liste
Le quartier Blankenese à Hambourg est le cadre de ce magnifique témoignage historique qui éclaire le lecteur sur le sujet si sensible de la guerre et des agissements des hommes dans l'insoutenable.
Les chapitres alternent entre l’été 2018 et l’année 1947.
Paul, écrivain, veille sur Viktor, son « Opa », son grand-père, qui un jour disparaît. Lorsqu’on le retrouve, il ne parle plus, il est dans un état d’aphasie totale. Quelques jours après, l’inspecteur Bong appelle Paul pour prendre des nouvelles de son grand-père, et lui parle soudain de la maison d'en face, dans le voisinage de Viktor, et de l'ancien occupant de cette belle demeure qui était en fait un SS, le pire monstre de perversité. Il s'agit de Horst Schumann, coupable d’expériences ignobles à Auschwitz-Birkenau où il a stérilisé en masse des milliers de femmes et d’hommes. Puis comme si de rien n’était, il a vécu en Afrique avec la nationalité ghanéenne, grâce au dirigeant marxiste Nkrumah. Il n’a jamais été inquiété, il est revenu en Allemagne où il meurt d’un cancer. Le comble c’est que grâce à la Krankenkasse, le système de soins Allemand, qui, évidemment ne fait pas la différence entre un citoyen lambda est un criminel nazi , il a bénéficié de soins jusqu’à la fin de sa vie. Que faut-il en penser ? Y a-t-il des conclusions à en tirer ?
Puis le récit nous ramène en 1945 à l'époque où les femmes des ruines, les Trümmerfrauen, sont réquisitionnées pour déblayer les gravats et ainsi obtenir la Lebensmittelkarte, fameuse carte pour pouvoir recevoir des vivres. Viktor y travaillait également. C’est là qu’il a rencontré Nina pour laquelle par des trafics il espérait obtenir un passeport afin qu’elle puisse partir vers la Palestine. Dans l’entrepôt où il dépose des affaires récupérées, il découvre une partition avec les annotations de sa sœur Vera qui, prise en charge par « La compagnie charitable de transport des malades » est pourtant morte six mois après. Bien des souvenirs douloureux lui reviennent.
Frédéric Couderc nous fait connaître le personnage de Schumann. Malgré tout ce qu’on a pu lire à écrire sur les atrocités de la guerre, on n'a pas forcément prêté attention à ce nom. C'est finalement une enquête dont on suit le déroulement avec intérêt, dans un récit captivant par sa construction. Même si c'est un sujet difficile on est emportés par cette histoire. On y apprend ce que la justice n’a pas pu résoudre auparavant c’est par la littérature qu'on en saura la vérité apportant ainsi une forme de réparation. Ce roman a un intérêt historique évident: c'est la force des mots et l'intensité narrative des moments minutieusement décrits qui le rendent passionnant.
Ce roman faisait partie des « Nouveautés » à la médiathèque que je fréquente. Publié aux Editions Les Escales, ce livre était déjà pour moi un gage de qualité.
Paul est un écrivain allemand à succès qui vit à Hambourg. Il a toujours beaucoup aimé son grand-père Viktor, dont il s’occupe maintenant.
Quand Viktor disparaît pendant deux jours, Paul craint le pire. Le vieil homme sera retrouvé hagard, mutique, au bord d’un lac, tenant dans sa main une lettre en provenance de New York. A partir de ce jour, Viktor ne prononcera plus un seul mot.
L’inspecteur de police qui a mené les recherches indique à Paul que dans la villa jouxtant la propriété de son grand-père a vécu un « doktor SS » d’Auschwitz, un homme du même acabit que Mengele, et qui a réussi à échapper à la justice. Cet homme s’appelait Horst Schumann.
Se pourrait-il que son grand-père ait été en lien avec ce nazi ? La question va perturber Paul et l’amener à conduire une enquête afin de découvrir la vérité et, peut-être en tirer un roman.
J’ai trouvé ce roman tout à fait passionnant. Les périodes alternent : celles avec Viktor à Hambourg à l’été 1947, celles des recherches de Paul en 2017.
Au delà de l’histoire de famille, il est très intéressant de découvrir les dessous de l’après Seconde Guerre Mondiale et comment les scientifiques nazis ont été récupérés par la CIA, la NASA et autres. L’auteur lève le voile également sur la façon dont l’Allemagne a géré cette période voire jusqu’à la fin des années 1960.
Ce roman fut une lecture à la fois enrichissante et exigeante.
Paul est écrivain et très proche de son grand-père Viktor avec qui il déjeune une fois par semaine. Suite à la disparition de celui-ci sans aucune explication, il remonte le cours du temps et la vie de son grand-père.
Il découvre l'existence passée de Horst Schumann, médecin SS et ses actes atroces dans les camps. Il a participé au programme Aktion T4 et assassiné des handicapés physiques et mentaux, extropié des hommes et des femmes en les castrant et stérélisant en les brûlant aux rayons.
Il apprend l'existence de Vera, sœur de Viktor que celui-ci n'a jamais évoquée. Elle était enfermée au château de Sonnenstein dans les années 40 et y est décédée. En creusant le passé, il remonte la piste et les secrets qui relient Viktor à cet officier SS.
Il décide d'écrire un livre sur le sujet et en se documentant soulève un pan de la vie de son grand-père qu'il ne connaissait pas.
Ce roman mêle la fiction et la réalité historique avec beaucoup de talent. On s'aperçoit que beaucoup de SS ont été protégés par certaines nations et dirigeants et mis à l'abri comme le Ghana. La RFA et les tribunaux ont très souvent été très indulgents dans les peines infligées aux criminels de guerre. Schumann n'a jamais été inquiété et est mort dans son lit.
Un roman exigeant, prenant et essentiel qui éclaire encore et toujours sur ce passé de l'horreur en donnant également la paroles aux victimes.
L'auteur a l'art de rester dans le roman tout en appuyant sur ce passé trouble et sur les failles du système de recherche des SS criminels qui sont passés à travers les mailles du filet après guerre.
Un grand roman très fort et bien documenté, une enquête sans concession.
Je remercie lecteurs.com qui m'a fait profiter de cette lecture passionnante.
Sur les pas du chasseur de nazis
Dans ce roman bouleversant, Frédéric Couderc mène la chasse à un médecin nazi que la justice n’a pas inquiété. En mêlant son histoire avec celle d’une famille de victimes sur trois générations, il nous offre un témoignage touchant et pose de graves questions, toujours d’actualité.
Une fois n’est pas coutume, je commence cette chronique par le dispositif narratif choisi par l’auteur, car il est pour beaucoup dans la réussite de ce gros roman. Frédéric Couderc a en fait choisi, comme des poupées russes, de nous raconter différents romans dans ce roman. Il commence par se mettre dans la peau d’un écrivain allemand, Paul Breitner, qui cherche l’inspiration pour son nouveau livre. Ce dernier va découvrir, en lui rendant visite dans sa villa du côté de Hambourg, que son grand-père Viktor a disparu. C’est en le recherchant qu’il se rend compte combien le vieil homme lui est inconnu.
De 2018, on bascule alors à l’été 1947, au moment où Viktor retrouve sa ville natale, défigurée par un lit de bombes. On va alors vivre la quête du jeune homme qu’il était à l’époque et traverser avec lui une Allemagne qui se cherche, entre un passé brûlant et un avenir à construire. Ce second roman dans le roman nous conduira jusque dans les années 1960. Mais n’anticipons pas.
Paul va mener une double enquête, d’abord en tant qu’historien, en cherchant dans les coupures de presse de l’époque, en recueillant les témoignages de ceux qui ont survécu. Il va alors découvrir l’existence du sinistre Horst Schumann, qui va se livrer à des expériences médicales et participer activement à l’enlèvement et à la déportation de milliers de personnes vers les camps, quand il n'a pas lui-même assassiné ses cobayes. Vera, la sœur de Viktor, en fera partie. Mais il entend aussi s’appuyer sur les confidences de Viktor, jusque-là très discret sur son passé. Est-ce parce qu’il a quelque chose à se reprocher ?
Au fur et à mesure que l’écrivain avance, l’Histoire – celle avec un grand «H» – avec se confondre avec son histoire familiale.
Viktor, quant à lui, va croiser Nina, revenue de l’enfer, et s’imagine pouvoir vivre avec elle une belle histoire d’amour. Mais la jeune fille va disparaître, le laissant dans un total désarroi. Il tentera bien de l’oublier en se lançant dans une carrière de journaliste, en épousant Leonore, la fille de sa logeuse, en devenant père. Mais son fils Christian ne le verra que très peu, car il n’aspire qu’à retrouver le criminel nazi et à se venger. Une quête qui le mènera à Accra en 1962. C’est au sein de la communauté allemande exilée au Ghana qu’il va toucher au but.
Si ce roman est aussi prenant, c’est qu’il laisse à toutes les étapes la place au doute. Comment se fait-il que les criminels nazis aient pu échapper en si grand nombre à la justice? Pourquoi les juges allemands ont-ils fait preuve d’autant de mansuétude envers les bourreaux? Pourquoi les pays vainqueurs, qui comptaient tant de victimes de ces exactions, n’ont-ils pas poursuivi tous ces monstres? Et pourquoi les archives prennent-elles la poussière au lieu d’être analysées avec rigueur et méticulosité? Autant de questions qui hantent les personnages de cette saga familiale riche en émotions. S’appuyant sur des faits réels – le témoignage de Génia, l’une des rescapées du Dr. Schumann vous touchera au cœur – ce roman est, avec le Bureau d’éclaircissement des destins de Gaëlle Nohant, une nouvelle pierre à porter à ce devoir de mémoire. Pour que jamais on n’oublie.
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Lorsque le grand-père de Paul disparaît brutalement, ce dernier panique. A plus de 90 ans, son grand-père, la seule famille qui lui reste, est peut-être en train de perdre la raison. Rapidement retrouvé, le vieil homme demeure, depuis cet épisode d’errance, désespérément mutique. C’est à cette occasion que Paul découvre fortuitement qu’un ancien nazi, Horst Schumann, vivait juste dans la maison à côté de celle de son grand-père. Schumann était un médecin qui, avant de supplicier des juifs à Auschwitz, était un des responsables du funeste programme AktionT4 d’euthanasie des malades mentaux. Ce criminel de guerre, aux états de service aussi funestes qu’un Mengele, passa étrangement entre toutes les gouttes de la justice. Écrivain de son état, Paul trouve dans ce parcours un nouveau sujet pour un nouveau livre. Mais plus il enquête sur Schumann, plus il se rend compte que le destin de cet homme est étrangement lié à celui de son grand-père ; qui sait si ce qu’il va découvrir ne va pas ébranler toutes ses certitudes ?
J’avais découvert Frédéric Couderc grâce à « Aucune pierre ne brise la nuit », son roman sur la dictature argentine, le trafic des enfants et les terribles « vols de la mort » orchestrés par la Junte. Avec « Hors d’Atteinte », il se penche cette fois-ci sur la Seconde Guerre Mondiale et son cortège d’atrocités, puis sur la très imparfaite dénazification de l’Allemagne. La narration est double, le récit alterne entre deux époques et entre deux personnages principaux. Paul, de nos jours, fait des recherches sur Horst Schumann et sur son grand-père et écrit son livre, puis le publie, puis doit faire face aux conséquences de ce qu’il a écrit. Viktor, le grand-père, des ruines de Hambourg en 1947 aux années 70, poursuit inlassablement Schumann, aveuglé par la vengeance de ce criminel qui gaza sa petite sœur Vera (autiste et épileptique). Les deux temporalités s’entremêlent, les deux réalités se brouillent parfois (qu’est ce qui est dans le roman, qu’est ce qui n’y est pas et échappe à Paul ?), et le roman déroule une histoire de vengeance totale à la limite de l’esprit du western. Schumann passe entre les gouttes en Allemagne, puis au Ghana où il fraye avec le dictateur en place, finit par être rattrapé par la justice allemande et même là, lui échappe finalement avec cynisme. Sans jamais éprouver le moindre regret, il se drape dans une impunité révoltante. Toute cette partie sur Schumann est documentée, étayée et historiquement imparable. Comme il l’avait fait dans « Aucune Pierre ne brise la Nuit », Frédéric Couderc n’écrit pas sans base historique solide, il met d’ailleurs en scène un écrivain en train de se documenter somme il le fait lui-même. Tout ce qui touche à Horst Schumann dans ce roman est vérifiable, et je dois avouer que je ne connaissais pas ce nom avant de commencer le roman, comme quoi ce sale type à bien mené sa barque ! Couderc colle donc à ce personnage historique bien réel une intrigue qui elle, relève davantage du drame intime. Viktor poursuit de sa haine Schumann pendant plus de 20 ans, une haine qui confine à l’obsession, à l’autodestruction. Prêt à tout pour se venger (par la mort ou la justice), Viktor sacrifie tout, jusqu’à lui-même, jusqu’à lui aussi devenir (peut-être) un bourreau. Il y a quelque chose d’à la fois fascinant et inquiétant dans cette quête obsessionnelle. Cette histoire de vengeance se double d’une histoire d’amour tragique. Était-elle nécessaire au regard du reste du roman ? Jusqu’à quelques chapitres de la fin il est permis d’en douter, c’est peut-être le petit bémol que je réserve à ce très bon roman, un tout petit peu trop de romanesque, ainsi qu’une surprise finale sur une histoire de piano un tout petit peu grosse aussi ... Mais habilement construit et sachant ménager ses effets, le roman de Frédéric Couderc est passionnant en plus d’être très instructif. Ce roman, qui référence lui-même « HHhH » de Laurent Binet, et qui fait immanquablement penser à « La Disparition de Josef Mengele » d’Olivier Guez (deux romans excellents, au passage), en plus romanesque.
Basé sur des faits historiques, « Hors d'atteinte » nous entraîne vers un passé sombre, et alors qu'on croyait tout savoir (ou presque) sur les atrocités perpétrées par le régime nazi, on en découvre d'autres. On est très vite plongés dans cette ambiance mortifère (certains passages sont difficiles à lire), avec en toile de fond la triste réalité de l'impunité. C'est intense, les personnages sont nombreux, une lecture intéressante et émouvante.
Paul est un écrivain reconnu en Allemagne. Il est aussi un petit-fils attentif, soucieux du bien-être de son grand père Viktor, qui atteint sa neuvième décennie avec une forme remarquable. Jusqu’à une fugue qui malgré l’absence de signes objectifs laisse planer un doute sur la santé mentale de l’aïeul. Rapidement retrouvé, il est devenu mutique. Que cherche t-il à ne pas dire ?
La découverte du lien qui a unis pour un temps la soeur de Viktor et l’abominable médecin nazi Schumann et le silence dont le grand-père a entouré cette partie de son passé intriguent le romancier d’autant que l’histoire est un sujet en or pour un futur roman.
C’est ainsi que Paul se met à raconter Viktor, Vera, sa soeur et l’itinéraire complexe d’un piano Steinway.
La transition entre les deux trames narratives est parfaite, dans une sorte de mise en abîme qui nous plonge au coeur du roman en train de s’écrire. Ce qui permet aussi de disserter sur les limites de la fiction et de la biographie, de ce qui est nécessaire mais pas toujours suffisant, et de ce que l’on doit occulter.
Le roman dans le roman nous plonge dans les heures les plus tragiques de la seconde guerre mondiale, et de ce que la raison de guerre a permis d’expérimentation médicale au nom de la science, d’une science aux méthodes dépourvues de la moindre parcelle d’un raisonnement logique, et totalement inhumaine.
C’est aussi une belle histoire d’amour, fondée sur des quiproquos et des non-dits.
Excellent roman intéressant sur le plan historique (il fourmille d’anecdotes édifiantes, l’histoire du Fanta en est un exemple). La documentation est sérieuse, même si elle a été déléguée, tendance qui se généralise parmi les écrivains.
Cette lecture a été un grand plaisir, autant pour le souffle romantique que pour les éléments de compréhension historiques.
416 pages Les escales 5 janvier 2023
Sélection Prix Orange 2023
Horst Shumann. L’un des pires criminels nazi, un médecin tortionnaire jamais inquiété, jamais condamné, qui finira paisiblement ses jours à Hambourg, dans l’impunité la plus totale. Un nom inconnu de Paul Breitner, auteur à succès en quête du sujet de son prochain livre, avant qu’il ne réalise qu’il était pendant des années le voisin de son grand-père. Orphelin, il est très proche du vieil homme et quand ce dernier, après une disparition inquiétante est retrouvé dans un état de sidération, serrant dans ses mains une lettre, il se dit que ce voisinage n’est peut-être pas fortuit. Le début d’une recherche dans son histoire familiale qui le mènera du château de Sonnenstein, à Auschwitz, puis au Ghana, dans une enquête glaçante mêlant l’intime et l’Histoire.
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La quête des criminels nazis a souvent fait l’objet de romans. Mais c’est plutôt en Amérique du Sud que l’on imagine leurs refuges et non en Afrique Occidentale, comme c’est le cas ici. Un épisode méconnu et néanmoins réel, autour duquel s’articule ce récit foisonnant. Sur une base romanesque très réussie, Frédéric Couderc réussit à croiser des faits historiques avérés mettant en lumière les pires atrocités de ce régime et les années troubles de l’après-guerre. Il nous offre ici une plongée dans l’enfer nazi, dont les crimes commencèrent à l’intérieur même de l’Allemagne, en éliminant les déficients mentaux, et il mène une réflexion sur l’impunité, voire les complicités dont ont bénéficié nombre de tortionnaires. C’est effrayant et à la fois déroutant de voir combien la RDA a tourné la page dans les années 60, et combien il était difficile de rouvrir des plaies et de faire resurgir l’horreur quand tout le monde n’aspirait qu’à l’apaisement. Dans ce roman il mêle habilement les temporalités et il interroge sur le rôle de l’écrivain, sur ses marges de manœuvre sur le terreau de la réalité, sur la difficile distance à trouver quand le sujet touche à sa propre histoire.
Pour être tout à fait complète, je dois concéder quelques longueurs, notamment dans la mise en place mais ce roman reste néanmoins captivant et parfaitement maitrisé jusqu’à la toute fin.
A noter, le passage savoureux sur les salons littéraires, ses cabotinages, ses manies. @frederic.couderc, ça sent le vécu
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