"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Hap, ancien activiste hippie et rebelle plouc autoproclamé, et Leonard, vétéran du Vietnam dur à cuire, noir, gay, républicain et addict au Dr Pepper, sont sur un banal contrat de surveillance dans l'est du Texas. Alors que la planque sans intérêt touche à sa fin, ils aperçoivent un homme qui maltraite son chien. Leonard règle l'affaire à coups de poing. Résultat : l'agresseur de chien, salement amoché, veut porter plainte. Une semaine plus tard, une certaine Lilly Buckner débarque dans leur nouvelle agence de détectives privés pour leur faire une proposition : soit ils acceptent de retrouver sa petite-fille, soit elle livre à la police une vidéo de Leonard tabassant l'agresseur de chien. Le duo accepte de rouvrir ce vieux dossier et découvre que le concessionnaire d'occasion où travaillait Lilly cache de sombres secrets.
Je n’avais entendu parler que vaguement de Joe Lansdale et pourtant, on peut dire que c’est un auteur prolifique au regard de sa bibliographie impressionnante. Honky Tonk Samouraïs est le douzième opus de sa série Hap Collins et Leonard Pine, du nom de ses deux protagonistes. Je pénètre donc dans l’univers déjà bien installé de Joe Lansdale un peu à l’aveuglette et sans aucun a priori.
« Un honky tonk est un type de bar commun dans le sud des États-Unis et destiné aux divertissements musicaux : piano et concerts de petits groupes de country. C’est aussi le nom donné au style de musique country, opposé au bluegrass, né dans ces établissements. »
Première impression ? La couverture claque ! Les éditions Denoël ont le chic pour donner envie au lecteur de retourner le livre et de découvrir la quatrième de couverture.
Dès les premières pages, on est dans l’ambiance et j’ai vite compris (j’avais à peine survolé la quatrième) que j’avais un roman noir humoristique prometteur entre les mains. Le duo de choc de détectives privés formé par Hap et Leonard se révèle excellent et truculent. On s’attache rapidement à eux de par leurs caractères très différents, leurs déboires et leurs punchlines bien senties. L’histoire commence doucement par l’agression d’un chien par son propriétaire. Leonard ne peut alors s’empêcher de tabasser ce dernier et de recueillir le chien. Peu après, une vieille dame, qui a tout filmé, veut les faire chanter : elle ne livrera pas la vidéo à la police s’ils acceptent sur la disparition de sa petite-fille. À partir de là, tout s’accélère, les deux compères mettent le doigt dans l’engrenage et sont embarqués dans une affaire qui va vite les dépasser de par son ampleur ! Rapidement, ils vont avancer dans leur enquête grâce à des contacts peu recommandables et ainsi, de nombreux personnages hauts en couleur vont faire leur apparition et pimenter le récit. Épaulé par la boss Brett, le duo va vivre des situations rocambolesques et faire face à des rebondissements inattendus !
L’écriture de Joe Lansdale colle parfaitement à l’atmosphère décalée de ce thriller noir qui tache et teinté d’une violence toujours balancée par un humour ravageur. Les dialogues sont savoureux, pleins d’humour et de cynisme, l’écriture à la première personne dans la tête de Leonard nous immerge complétement dans le récit et le tout est servi par une écriture crue et vivante. Je tiens d’ailleurs à souligner la traduction de Frédéric Brument qui contribue complètement à notre plongée dans l’univers de Lansdale.
Pour conclure, ma première rencontre avec l’œuvre de cet auteur fut une franche réussite. J’adhère totalement à son humour noir et à son univers. Si vous ne le connaissez pas encore, vous pouvez comme moi commencer par celui-ci sans aucun problème. Je n’ai en effet pas souffert de ne pas avoir lu les précédents. Une belle découverte dans le paysage du polar noir américain que je connais finalement assez peu malgré mon amour pour cette littérature…
Ma chronique aussi sur le blog : https://thetwinbooks.wordpress.com/2018/10/12/honky-tonk-samourais-joe-r-lansdale/
Dans ma lecture précédente avec Jack Reacher, il était question de pragmatisme et de professionnalisme pour résoudre une énigme. Le ton était sérieux. Avec une nouvelle aventure de Hap et Leonard, on change complètement d’univers.
Dès les premières pages, on entre dans le vif du sujet. On se retrouve aux côtés de nos deux enquêteurs de chocs. On se rend très vite compte qu’ils n’ont rien perdu de leurs compétences. Ils ont gardé leur grande appétence à la baston. Aux moindres de leurs déplacements, ils cherchent toujours à entrer en conflit avec autrui et chaque rencontre est un prétexte à faire fonctionner la boite à gifles.
Dans cette série, l’ambiance est plutôt détendue. Les acteurs sont constamment en improvisation. Les dialogues tiennent une part importante du livre. Plein de fulgurantes réparties et de plaisanteries bien senties, chaque échange verbal est une perle d’inventivité et de drôlerie. Tous les personnages y vont de leur imagination afin de couper le sifflet de l’autre. Moi qui suis assez adepte de ce genre d’humour souvent grinçant, je me suis régalé.
Autrement dit, tous les ingrédients d’un bon Hap et Leonard sont réunis. Les fans vont une nouvelle fois se délecter des combats, des fusillades et des facéties à profusion. Aussitôt les fauves lâchés, les balles fusent et le sang gicle. Faisant fi d’une intrigue travaillée, le scénario se résume en des scènes d’action qui finissent souvent en carnage et c’est assez jubilatoire.
J’étais ravi de retrouver les deux enquêteurs déjantés. Ils me manquaient depuis leur dernière aventure qui datait de 5 ans. Leur folie et leur verve sont toujours un bon divertissement pour moi. Si vous cherchez, le temps d’un livre, à sortir de votre quotidien morose ou tout simplement à lâcher prise (il ne faut pas craindre la violence !), je ne peux que vous conseiller la série de Joe R. Lansdale. Légère, drôle et débridée !
Et en plus, il y a Vanilla !
http://leslivresdek79.com/2018/10/16/412-joe-r-lansdale-honky-tonk-samourais/
Mon ami et libraire Bruno ( Librairie de la Renaissance ) me harcèle depuis au moins deux ans. « Il faut que tu lises Joe Lansdale, c’est obligé » (il est fan). J’ai même été limite menacée de représailles et d’arrêt immédiat d’amitié… J’avais acheté lors d’une édition du salon de Lectoure (Gers) « Les Marécages » en poche, mais je n’ai jamais pris le temps de le lire. L’auteur étant présent à la 10ème édition de Toulouse Polars du Sud et son tout dernier roman traduit en français (par Frédéric Brument) venant de sortir aux éditions Denoël, je me suis enfin lancée. OK, je suis une rebelle et je commence donc par le dernier de la série Hap et Léonard (je fais ce que je veux d’abord).
Je fais donc la connaissance de Hap, quadra bien sonné, blanc, un brin faignant, qui officie comme détective privé. Son comparse, Léonard, est noir, gay et complètement addict aux biscuits à la vanille.
Et là, quel régal de découvrir ces deux loustics qui sont tout sauf politiquement corrects et qui nous offrent tout au long de ce roman de savoureux et croustillants dialogues qui viennent colorer des scènes parfois totalement déjantées, bourrées de testostérone et parfois tordantes.
L’histoire s’ouvre sur une dérouillée. Hap et Léonard volent au secours d’une chienne en train de se faire tabasser par son maître et, non seulement laissent le brave homme sur le tapis, mais repartent avec l’animal. C’est sans compter sur une vieille dame qui a tout filmé et qui les contacte ensuite pour leur demander de retrouver sa petite fille Sandy qui a disparu depuis des mois, leur promettant de diffuser la vidéo compromettante s’ils refusaient.
Les deux détectives vont donc foncer dans le tas, s’enlisant dans les emmerdes et attirant sur eux l’attention d’un groupe de tueurs pas des plus commodes.
Le style est très dynamique, musclé, c’est drôle, c’est noir, c’est du polar qui tache mais on passe un excellent moment de détente.
Pour ceux qui n’ont pas encore lu un des romans de cette série mais qui connaissent les deux personnages de Boo et Junior imaginés par Todd Robinson (Gallmeister), vous retrouverez le même humour et la même énergie.
La plupart des types que je connaissais conduisaient des pick-up avec leurs chiens à l’arrière, les côtés de la carrosserie mouchetés de jus de chique, comme une bande peinte pour voiture de course très mal exécutée. Ces pick-up étaient fréquemment décorés d’autocollants affirmant combien les propriétaires étaient fiers d’être des ploucs, et aussi qu’ils s’accrocheraient à leurs flingues jusqu’à ce qu’on vienne les arracher à leurs doigts morts et raidis. Ils avaient aussi souvent des autocollants de marques de bières ou de whisky, et j’imagine qu’ils gardaient un chien à l’arrière au cas où ils auraient besoin d’un conducteur sobre.
Moralité de l’histoire, faire confiance à ses amis, surtout s’ils sont libraires. Je me suis régalée et j’ai adoré ces personnages dingues mais si attachants. Il n’y a plus cas lire la série entière depuis le premier, dans l’ordre ou pas, car, un peu comme dans une série télé (là je pense à Chérif fais-moi peur, allez savoir pourquoi, surtout que les jeunes ne voient pas du tout de quoi je parle), vous pouvez très bien lire les épisodes à partir de la saison qui vous chante.
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