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" Le voyageur était descendu dans cet hôtel qu'il avait choisi pour son nom. On pouvait, sur la façade de celui-ci, lire en lettres lumineuses bleues : Hôtel Chopin. Dans ce port de la mer du Nord, dans l'une de ces ruelles obscures qu'il affectionnait, il avait prêté à ce nom d'hôtel le pouvoir d'un talisman. ainsi font parfois ceux qui errent à la recherche d'un seuil qui donnerait sur un destin, ne pouvant trouver en leur vie la passion dont ils sont assoiffés. La grosse femme de la réception avait exigé qu'il payât d'avance les trois nuits qu'il sollicitait. Peut-on faire confiance aux voyageurs sans bagages, fussent-ils rasés de frais, élégamment habillés et polis ? Il remplit la fiche de police, obligatoire en ces temps-là. elle le désignait « étranger », un état d'homme sans frontières où il savait s'enfoncer comme en une jungle ignorante des mots. À « profession », il hésita. Ce que ne manqua pas de remarquer la réceptionniste. Il inscrivit « acteur » puis ratura (la police allait-elle s'en inquiéter ?) puis écrivit : « écrivain ». La grosse femme, au tableau, décrocha l'une des clefs qui toutes étaient liées à une plaquette de bois sur laquelle on pouvait lire le numéro de la chambre. Il reçut le numéro onze. « au premier étage ! » dit-elle. Il serra la clef dans sa main comme d'autres serrent une patte de lapin qui dit-on porte chance. À Turin, Cesare Pavese avait-il ainsi serré dans sa main la clef de la chambre d'hôtel dans laquelle il s'était donné la mort ? et Cesare Pavese avait-il inscrit le mot écrivain sur sa fiche d'hôtel ? ".
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