"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
24 décembre 2008 : L'évêque de Bergen est poignardée à mort dans une rue déserte.
L'inspecteur principal Yngvar Stubo est chargé de l'enquête. Pour lui, ce crime n'a pas de mobile : pourquoi une femme de soixante-deux ans, mariée, mère de famille aimée, serait-elle prise pour cible ? Alors qu'Yngvar recherche l'assassin, les crimes se multiplient à Oslo : une jeune femme retrouvée dans le sous-sol d'un hôtel de luxe, un prostitué repêché dans le port, un quadragénaire battu et détroussé dans un parc en pleine nuit...
Faut-il voir une logique à cette succession macabre ? Croyant enquêter sur de simples meurtres, la police va tomber dans un engrenage diabolique.
Je ne connaissais pas Anne Holt, malgré sa biographie particulièrement riche, avant d’avoir entre les mains son dernier roman. A priori, cela ne devait pas poser de problèmes, quoique…
« Haine » est le quatrième opus d’une série d’enquêtes menées par Yngvar Stubo, inspecteur émérite de la police norvégienne. Dans le cadre de celle-ci, il est aidé, de manière presque fortuite, par sa femme Vik, psychologue en criminologie. Rapidement, je me suis rendue compte que, comme chez Camilla Läckberg, les personnages étaient récurrents et que leurs vies, en dehors des affaires criminelles à résoudre, évoluaient au fil des romans publiés. J’avais l’impression de tomber comme un cheveu sur la soupe ! Tout un pan de l’histoire dans l’histoire allait m’échapper et je n’avais pas les moyens, pour l’instant, de remédier à cette déconvenue. Plus tard peut-être…
Le 24 décembre 2008, une femme de soixante-deux ans est poignardée dans une rue déserte, c’est l’évêque de Bergen. Suit, immédiatement dans le récit, cinq autres meurtres, dont on comprend rapidement que, toutes les victimes, étaient homosexuelles. Les trajectoires de vie de chacun des personnages, vivants ou morts, se mêlent et s’entremêlent de manière habile. Lors du premier tiers du roman, je me suis franchement demandé, si l’auteur parviendrait, au bout du compte, à intégrer tous ces destins dans un tout acceptable et cohérent. Mission accomplie, ce fut du grand art.
Anne Holt n’insiste pas trop sur le coté sanglant des crimes perpétués, mais détaille, surtout, les différents raisonnements, qui permettent aux enquêteurs de comprendre et de résoudre les nombreux assassinats perpétrés. Ce livre dépasse la dimension du simple thriller, dans la mesure où, il semble également être un prétexte à présenter la société norvégienne, autre que celle décrite dans les études sociales européennes. La corruption est présente dans toutes les couches de sa société et notamment dans ses strates les plus élevées, des groupes extrémistes gangrènent sa vie politique et malgré un niveau de vie général élevé, certaines minorités, homosexuelle et juive en particulier, y sont réellement mises à mal.
C’est complexe, fouillé et vraiment bien organisé. Anne Holt traite tout avec sérieux et si les personnages sont attachants de par leur humanité, l’humour n’y a pas vraiment sa place. Ce roman mérite qu’on s’y accroche et assure ainsi un moment de lecture enrichissant.
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