"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
À Peterborough, deux hommes d'origine étrangère ont été sauvagement assassinés dans la rue à quelques semaines d'intervalle. Les caméras de surveillance montrent leur agresseur masqué exécutant le salut nazi après les avoir tués à coup de pied. L'inspecteur Zigic et sa partenaire, le sergent Ferreira de la section des crimes de haine mènent l'enquête lorsque survient un autre drame : trois travailleurs immigrés sont renversés devant un arrêt de bus par une voiture. Les deux policiers vont se confronter aux pressions de leur hiérarchie. Il ne faudrait pas que la piste raciste, peut-être commune aux deux affaires, s'ébruite auprès des médias, au risque de réveiller des tensions déjà explosives dans la ville. Un autre personnage s'inquiète de cette publicité malvenue, c'est Richard Shotton, député local d'extrême droite qui entend bien se faire réélire dans cette région où il est particulièrement rentable de surfer sur la frustration engendrée par la présence d'immigrés tout en se défendant d'être raciste. Ferreira a-t-elle raison de penser que son parti garde des liens souterrains avec la mouvance néonazie, au coeur de l'enquête ?
En mars 2019, j’avais découvert Eva Dolan par son premier roman, ‘Les chemins de la haine’, qui présentait une Angleterre bien éloignée de celle édulcorée dans les gentils polars de France 3 !
Peterborough, ville des Midlands, tout comme Midsommer, en est pourtant très très éloignée,
L’industrie automobile y a attiré des migrants d’Europe centrale et du sud dans les années 60, mais la crise les a rattrapés et les générations suivantes oscillent entre chômage et racisme envers les émigrés plus récents,
Dans cet opus, les violences urbaines se déchînent entre les communautés polonaise et indo-pakistabaises, entre travailleurs émigrés fauchés à un arrêt de bus, meurtres à coups de pieds salués de bras tendus et jets de cocktails molotov sur association d’anciens combattants !
Le tout sur fond de campagne électorale où un des ténors du parti d’extrême droite rêve d’une victoire éclatante pour enfin quitter se trou perdu et arriver à Westminster !
Une enquête menée de main de maître par le duo d’enquêteurs repéré dans le premier opus : l'inspecteur Dushac Zigic et le sergent Ferreira de la section des Crimes de haine. Un roman lent, mais d’une lenteur nécessaire, qui met bien en évidence les difficultés rencontrées par les deux enquêteurs, entre témoins récalcitrants, victimes apeurées, et secrets qui ralentissent la collecte des preuves.
D’autres romans d’Eva Dolan m’attendent dans ma liseuse …
A suivre, donc !
Eva Dolan, dans ce second opus consacré aux enquêtes de Zigic et Ferreira, illustre d'une manière expressive et vivante le climat social et les interactions politiques sur lesquels repose l'intrigue, le contexte dans lequel ils mènent leur enquête sans rien occulter de ses aspects les plus sordides: mécontentement populaire, intérêts politiques, pression municipale. Un roman rondement mené, passionnant à souhait...
Le titre est très explicite,et,souligne bien la montée exacerbée du communautarisme.Faut-il assimiler les meurtres racistes de néo-nazis à du terrorisme?la question est posée dans ce polar sociétal,situé en Angleterre à Peterborough.Une écriture nerveuse,s'appuyant sur un décor précis,nous accroche;les personnages nous attachent ou révulsent le lecteur dans cette intrigue solidement construite.
Après cette deuxième lecture de cette auteure,je vais me précipiter sur"Les oubliés de Londres":une plume efficace et captivante!
Pour moi la plongée dans l’univers d’Haine pour Haine s’est faite avec un peu de difficultés…
Dans un contexte social plus qu'explosif dans la ville de Peterborough, des corps d'étrangers sont retrouvés méconnaissables dans les rues tellement le visage a été roué de coups. Seul signature du meurtrier : un salut nazi adressé au caméra de surveillance pour narguer la police.
S'en suit alors des conflits politiques entre une police qui se doit de résoudre cette enquête et des politiciens prêt à tout pour étouffer l'affaire...
Malgré un sujet prometteur, j’ai été bloqué par le côté crimes ethniques de cet ouvrage. Je trouve que la xénophobie est un sujet très sensible dans nos sociétés, et bien que plutôt bien traité dans ce livre, il faut garder une certaine distance entre la fiction et une potentielle réalité qui pourrait un jour exister.
Après je comprends complétement que ce livre puisse trouver son public : l’intrigue est bien construite avec un rythme intéressant du début à la fin. L’auteure n’en est pas moins une valeur montante de la littérature policière britannique.
Un peu déçu par ce roman pourtant prometteur de par le sillon sociétal creusé par l'auteure anglaise . Chômage . Misère sociale . Exploitation des travailleurs immigrés . Tensions culturelles et raciales . Montée des partis nationalistes . Les problèmes d'intégration de la main d'oeuvre bon marché venue de l'Europe de l'Est voire du Moyen Orient ou d'Afrique .
La haine envers celui qui est différent , celui qui vous pique votre travail .
Plus qu'une toile de fonds , tous ces thèmes font partie intégrante du roman de Eva Dolan .
Des morts suspectes qui s'accumulent surgissent au premier plan :
- ceux de deux immigrés , battus à mort sur la place publique par des hommes se revendiquant de mouvements d'extrêmes droites .
- trois personnes renversées à un arrêt de bus par une voiture folle dont le conducteur a pris la fuite . Deux d'entre eux n'en survivront pas
Dans cette ville de Peterborough , les enquêtes sont confiées à l'inspecteur Dushac Zigic qui , avec son adjointe la sergente Melinda Ferreira , va tenter de mener avec calme et minutie ses investigations malgré la pression de la hiérarchie et des pouvoirs publics . Car les enjeux politiques sont omniprésents , la paix sociale fragile et la tension entre les différentes composantes de la population toujours forte . La moindre étincelle appelée crime à caractère ethnique pourrait mettre le feu aux poudres .
Le leader du parti patriote et député Richard Shotton en est bien conscient lui qui cherche à se refaire une virginité dans l'opinion pour développer sa base électorale . Il sait qu'il doit éloigner les brebis galeuses , avec potentiellement du sang sur les mains , afin que leurs actes ne compromettent pas ses futures ambitions .
Pendant ce temps-là Zidic et son équipe de la brigade anti haine tentent de faire éclater la vérité malgré les résistances et les mutismes des rares témoins et alors que les pistes ressemblent plus à des culs de sacs . Mais la persévérance finit toujours par payer .
Le véritable problème de ce roman pour moi est son manque de rythme . Comme Zidic et son équipe , on fait du sur-place . Et à la longue on s'ennuie . Peu d'actions . Peu de rebondissements . Une sorte de langueur malveillante s'empare de nous et nous démotive à aller jusqu'au bout . Pourtant on parvient sans mal à s'attacher aux principaux personnages qui se débattent comme de beaux diables pour débusquer les coupables .
Et malgré un sursaut salvateur à l'approche du dénouement , le mal est fait : ce roman ne restera pas pour moi dans les annales .
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