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La quasi obsession de Bruno Smolarz pour Morandi a commencé par une rencontre fortuite dans un musée de Londres en 1970. Ce fut d'emblée un saisissement. Ce texte provient d'une lente méditation, fidélité de ce qu'on a aimé et qui résiste au temps, et s'y déploie.
Mais comment parler de Morandi dont la vie est à l'image de sa peinture : discrète, intime, secrète et silencieuse, presque évanescente, toute en promesse et en retenue ?
Bruno Smolarz parie sur le temps, il épouse les heures et les jours, les inflexions douces de la lumière et des saisons. Il recueille les témoignages de ceux qui ont approché le peintre dans la vie ou dans la passion de la peinture. On retrouve Braque ou Nicolas de Staël, les ors de Giotto ou les nuits de Leopardi, mais aussi la courbe d'une colline près de Bologne et le chant des rossignols.
« La peinture, disait Alberti en 1450, a moins pour but de représenter les choses qui tombent sous le sens de la vue que tout ce qui est matière de pensée. » Il en va de même pour la littérature.
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