80 ans après, il est toujours essentiel de faire comprendre cet événement aux plus jeunes
Le 22 décembre 1944, un jeune communiste vietnamien, Vo Nguyen Giap, est placé par son parti à la tête de la branche armée du mouvement de libération : trente et un hommes, trois femmes, deux revolvers, quelques fusils, une mitrailleuse. Le 7 mai 1954, dans la vallée de Dien Bien Phu, les trente quatre hommes de Giap sont devenus 55 000 combattants aguerris qui infligent une défaite écrasante au corps expéditionnaire français : 5 400 morts, 10 000 prisonniers dont un général, 16 colonels et lieutenants-colonels, 1 749 officiers et sous-officiers. C'est la fin du colonialisme français en Indochine, le prélude à l'intervention américaine et à une nouvelle guerre que Giap mènera avec autant de détermination, d'intelligence, et de succès. Le général Giap s'est ainsi révélé un des meilleurs praticiens de la guerre populaire, théorisée au début du XIXe siècle par Carl von Clausewitz dans son monumental De la guerre. Quelles relations peut-on établir entre la théorie de Clausewitz et les analyses, les choix et la personne du général Giap, qui en fut un lecteur attentif.
C'est cette question qui intéresse tant l'histoire de la stratégie que celle des luttes révolutionnaires qu'étudie ici T. Derbent.
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