Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
Remise en lumière d'une artiste majeure, immense sculpteur, dernière élève de Bourdelle. Une trajectoire solaire qui traverse tambour battant le XXe siècle, en poussant les limites, en questionnant la nature et le vivant, et qui trouve une résonance toute particulière avec notre époque en quête de racines et d'ensauvagement.
Le texte de Laurence Durieu qui présente la vie et l’œuvre de la sculptrice Germaine Richier est illustré de dessins sobres en noir et blanc que l’on doit à Olivia Sautreuil. Certains, qui présentent les rêves et fantasmagories de l’artiste sont saisissant. Mon regret, c’est que cette approche ne donne pas une vision suffisante sur l’œuvre de cette artiste remarquable.
De la sculptrice Germaine Richier, je retiens cette enfance heureuse en Provence, cet attrait pour la nature et surtout la fascination pour les insectes. En puisant dans ses sensations d’enfance, Germaine Richier va créer des œuvres singulières, mélangeant l’humain à l’animal.
Mais avant d’imposer son style étonnant et très personnel, elle va suivre un cursus très classique et apprendre auprès d’Antoine Bourdelle la technique de la triangulation qui consiste à prendre des repères sur le squelette.
Mariée au sculpteur suisse Otto Bänninger, elle passera la période de la guerre à Zurich. Mais c’est à Paris qu’elle revient pour travailler dans son atelier. Après sa période classique vient l’époque des sculptures à mi-chemin entre l’humain et l’insecte, sculptures intitulées l'Araignée, la Chauve-souris ou encore la Mante.
Elle divorce pour épouser René De Solier, écrivain et poète.
Dotée d’une énergie et d’une créativité immenses, elle va réussir, peu à peu, à s’imposer dans ce monde d’hommes grâce à sa ténacité.
Le roman graphique s’attache à son parcours d’artiste. A part la période de sa jeunesse, on n’entre pas dans le détail de sa vie privée et l’auteure s’attarde très peu sur ses amis artistes qui ont marqué leur époque comme Giacometti, Marino Marini ou encore Jean Arp. Elle fréquente aussi les artistes et intellectuels de Saint-Germain des prés.
Ce que j’ai regretté, c’est l’absence de photos, sauf une de l’artiste dans son atelier, pour illustrer l’œuvre considérable de la sculptrice. J’ai dû aller sur la toile pour découvrir ses œuvres majeures,
Un lexique en fin d’ouvrage permet d’en apprendre un peu plus sur sa vie et ses proches.
Cette biographie, bien qu’intéressante et bien documentée, reste un peu en surface de ce qu’a été la vie de Germaine Richier. A une époque où les femmes avaient du mal à s’affirmer dans le milieu de l’art, sa ténacité, son refus des conventions et sa formidable personnalité auraient mérité d’être plus visibles.
Alors que s’ouvre une exposition importante des œuvres de cette artiste au Centre Pompidou, Bayard Graphic s’associe au musée pour sortir une bande dessinée retraçant le parcours de Germaine Richier, artiste moderne quelque peu méconnue de nos jours. Germaine Richier a grandi dans le Sud de la France, nourrie de la faune et de la flore locale. Dans l’histoire de l’art elle incarne un jalon entre l’art de son maître Bourdelle, et le travail d’un artiste comme Giacometti. Première femme exposée au musée d’art moderne en 1956, elle a été reconnue de son vivant et a formé plusieurs générations d’élèves sculpteurs. Cet ouvrage popularise cette figure auprès du grand public.
Celle qui était davantage attirée par les insectes que par les mammifères a sculpté une femme sauterelle. La dessinatrice fait de cet insecte sa confidente au fil des pages, sorte de Jiminy Crickett qui l’accompagne. Olivia Sautreuil fait un travail graphique exceptionnel en travaillant en noir et blanc, alternant des pages équilibrées avec d’autres aux intenses aplats de noirs. Quelques couleurs apparaissent en fin d’ouvrage car en fin de carrière Germaine Richier s’est lancé dans des petites toiles peintes et a fini par transmettre la couleur à ses dernières sculptures.
La biographie est plutôt classique dans son articulation, mais le traitement plastique et la construction d’un scénario solide donnent à voir une figure créatrice intense, attachante et marquante. Ses sculptures sont bien mises en avant et l’album donne clairement envie d’en savoir encore plus sur la sculptrice et son œuvre.
Très bel ouvrage en outre. Une couverture corail qui rosit au soleil avec des aplats de doré que l’on retrouve en contregarde et page de garde.
Un très beau roman graphique, presque intégralement en noir et blanc sauf la dernière période, qui présente la vie de Germaine Richier. Des sources d'inspiration de son enfance, de sa modernité, de sa détermination, je ne connaissais rien et j'ai été conquise par ce livre clair et bien documenté.
Germaine Richier, La femme sculpture
Après l’exposition Georgia O’Keeffe qui s’est déroulée en 2021 au Centre Pompidou, voici une autre artiste mise à l’honneur en ce lieu mythique de l’Art moderne. Germaine Richier (1902-1959), c’est son nom, vous est certainement moins familière que des sculpteurs comme Auguste Rodin (1840-1917), Alberto Giacometti (1901-1966) ou Louise Bourgeois (1911-2010). Mais celle qui fut la dernière élève d’Antoine Bourdelle (1861-1929) a elle aussi révolutionné le 2e Art et le 20e siècle de la sculpture.
Née près de Montpellier, la petite fille préférait arpenter la garrigue pour y découvrir la faune et la flore, plutôt que de suivre l’instruction à la maison. C’est en apercevant les statues d’un cloître que l’adolescente ressent sa vocation : mettre les mains dans la terre glaise pour en faire émerger des portraits. Son certificat d’études en poche, Germaine décide d'assister aux cours de peinture et de sculpture aux Beaux-Arts de Montpellier. Ses choix seront confirmés par la découverte du travail de Monsieur Bourdelle, pour lequel elle montera à Paris, afin de travailler avec lui. Certain du talent de son “rossignol”, le maître la prendra sous son aile.
Bourdelle disparu, la jeune sculptrice décide alors de s’installer seule dans un studio pour mettre en pratique “l’enseignement de l’intime”.
Avec un récit des plus linéaires et l’utilisation du noir et blanc, Laurence Durieu (scénariste et petite-nièce de Germaine Richier) et Olivia Sautreuil (dessinatrice) nous présentent la femme sculpture et nous font entrer dans un univers magique où la nature et l’humain vont prendre forme sous nos yeux. Sculpter comme Richier, c’est se servir du fil à plomb et du compas, tout en étant libre de ses mouvements pour créer. Une femme insecte, un crapaud ou une sauterelle, “on est d’abord animal et de surcroît humain”.
Voici un magnifique et original catalogue d’exposition proposé par Bayard Graphic et le Centre Pompidou pour préparer sa visite et appréhender de la meilleure des façons la visite de cette exposition. Un très bel hommage qui se tiendra du 1er mars au 12 juin 2023. Alors courez-y vite.
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