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Artiste français internationalement connu et célébré, Georges Rousse poursuit à 60 ans une oeuvre dont il ne cesse de repousser les explorations et les frontières. Muni d'un appareil photographique dont il ne se départit jamais, ce créateur tout à la fois peintre, sculpteur, architecte, plasticien et dessinateur, est aussi un des photographes majeurs de notre temps.
Il est vrai qu'à l'instar de certains artistes « nomades », la prise de vue photographique de l'oeuvre réalisée constitue l'unique témoignage de l'existence d'une création généralement éphémère. Mais dans le travail de Georges Rousse, la photographie est véritablement première : elle donne le la de l'installation qu'il conçoit ; les principes de ses dispositifs sont acteurs de l'oeuvre et l'instant de la prise de vue en marque l'achèvement et le but ultime. Cette prépondérance est encore avérée par l'évolution que l'artiste a adoptée quant au regard du spectateur ; alors qu'il ne montrait au public qu'une photographie issue d'un long processus, il a choisi, avec l'avènement de Photoshop et autres manipulations électroniques, de laisser découvrir au spectateur les chantiers de « ses interventions dans le réel ». Chez Georges Rousse, la découverte comme la création de l'oeuvre sont des expériences physiques et spatio-temporelles ; en outre, le rôle de la mémoire tient une très grande place dans sa problématique. Mémoire des lieux investis pour l' intervention, qui constitue une source essentielle de son inspiration, mémoire de l'épreuve photographique qui « creuse » l'hypothèse de la durée et d'un perceptible voyage dans/avec le temps. On comprend que Georges Rousse confesse une fascination pour l'oeuvre du célèbre Eugène Atget.
Dès le début des années 1980, l'artiste transforme in situ des lieux abandonnés, des bâtiments désaffectés voués à la démolition ou à la restauration. Pour quelques jours, il prend possession de territoires vides et métamorphose un espace réel choisi pour ses qualités architectoniques, sa lumière, en un autre espace, un espace fictif, utopique, en fonction de ses préoccupations plastiques, de son imaginaire, mais aussi de sa relation au pays, sa littérature, sa culture. Anamorphoses, trompe-l'oeil, constructions volumétriques, jeux d'écritures, géométries dans l'espace, Georges Rousse détourne les lieux pour créer un espace visuel inscrit dans l'existant patrimonial. Il combine une donnée tridimensionnelle à un rendu bidimensionnel, ce qui attise la dimension mystérieuse et onirique de l'oeuvre. Face à une installation ou à une photographie de Georges Rousse, on éprouve, à un degré rarement égalé, la profondeur métaphysique de la question du « Que vois-je ? ».
« L'architecture est la condition première et préalable à mon travail. Sans elle, mon oeuvre n'existerait pas. Dans l'image que je fabrique, je me dois de partager toute l'émotion que j'ai ressentie en découvrant les lieux, en y déambulant, puis dans le lent travail de leur transformation. C'est ce que j'appellerai agrandir le hors-champ de la photographie », confie-t-il dans un récent entretien.
S'il existe un génie des lieux, nul doute que Georges Rousse en est à la fois le disciple et l'universel médiateur.
Alain Sayag, directeur honoraire du cabinet photographique du Centre Georges-Pompidou, est l'auteur de l'introduction de ce Photo Poche.
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