Caraïbes, 1492. "Ce sont ceux qui ont posé le pied sur ces terres qui ont amené la barbarie, la torture, la cruauté, la destruction des lieux, la mort..."
Christian Combaz, réfugié en province depuis trente ans, nous invite à écouter une France que personne n'entend plus mais dont il craint qu'elle ne finisse par élever la voix. Sa chronique villageoise prend souvent le ton de la parabole et nous offre un tableau chaleureux d'une population vouée au service d'autrui, résignée à un sort ordinaire, mais qui n'a jamais suscité autant d'ironie chez les parvenus. Du vieux curé qui vit avec l'épicière au partisan de José Bové qui s'enrichit dans l'immobilier, du clochard algérien devenu la coqueluche du conseil général au menuisier local qui se flatte d'avoir la clientèle du Dalaï-lama, ce livre est truffé de personnages peu convenus mais archétypiques, d'événements à la fois locaux et planétaires et de bons sentiments propres à éveiller l'intérêt du journal de 13 heures - heure à laquelle, symboliquement, l'horloge de Campagnol est restée bloquée.
Le petit monde de Campagnol, c'est la France périphérique, celle des campagnes profondes, celles des braves gens, celle de l'enfance de l'auteur, la « survivante d'un univers social où les pauvres avaient de la vertu, mais qui était en train de basculer dans un double fond historique » sous la pression des Abonnés à Canal+ ou au Monde qui occupent le terrain. Le personnage le plus emblématique en est d'ailleurs une certaine Salomé, progressiste ricanante, d'un arrivisme indécent qui s'empare de responsabilités locales pour influer sur le cours des choses, instiller écologisme, wokisme et autres coccigrues modernistes aussi inutiles que ruineuses pour les modestes finances de Campagnol. Son fils Rémi, élevé en dehors de toute religion, veut devenir prêtre. Mais sa vocation s'évanouit quand il tombe amoureux d'une jolie fille du coin. Un monastère bouddhiste établi non loin de là prospère doucement. Et il se murmure de plus en plus que le Dalaï-Lama devrait venir lui rendre visite. Tout le village est en émoi…
« Gens de Campagnol » est la première chronique villageoise parue en 2012 chez Flammarion et rééditée récemment. Les personnages sont différents de ceux des vidéos de YouTube. Ainsi, n'y trouve-t-on pas d'Abonné du « Monde », ni de Christiane, ni de Bernard et autres Léon, Gustave ou Vladimir qui apparaitront plus tard, mais un curé vivant tranquillement avec une femme depuis des années, Salomé, l'Abonnée à Canal aussi peu sympathique que son successeur, l'Abonné au « Monde », Florimond, le paysan solitaire et silencieux, qui finira tragiquement, Mounir et sa compagne, marginaux qui survivent dans une yourte en compagne d'un âne et d'une chèvre et quelques autres, tous soigneusement observés et magnifiquement décrits par la plume d'excellente qualité de Christian Combaz. Les personnages sont des archétypes, fruits de l'imagination de l'auteur qui s'est installé en 1984 dans un petit village du sud de la France et qui a pu tout à loisir observer un microcosme décrié, moqué et parfois envié par les gens des villes et les bobos ricaneurs. L'ambiance générale est assez nostalgique car ce monde est en voie de disparition sous les coups de butoir de la « modernité » triomphante. Plusieurs passages sont dramatiques comme la fin par suicide d'un couple de peintres écrasés injustement d'impôts, comme la mort d'un petit garçon atteint d'une tumeur au cerveau, sans oublier le suicide de Florimond, triste réalité du monde agricole poussé au désespoir par un pouvoir qui n'a cessé de démanteler l'agriculture depuis le temps de Pisani. On notera également une allusion aux effets du DMT, un hallucinogène de synthèse qui peut induire une EMI (expérience de mort imminente), sorte de voyage psychédélique vers l'au-delà.
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Caraïbes, 1492. "Ce sont ceux qui ont posé le pied sur ces terres qui ont amené la barbarie, la torture, la cruauté, la destruction des lieux, la mort..."
Chacune des deux demeures dont il sera question est représentée dans le sablier et le lecteur sait d'entrée de jeu qu'il faudra retourner le livre pour découvrir la vérité. Pour comprendre l'enquête menée en 1939, on a besoin de se référer aux indices présents dans la première histoire... un véritable puzzle, d'un incroyable tour de force
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