Caraïbes, 1492. "Ce sont ceux qui ont posé le pied sur ces terres qui ont amené la barbarie, la torture, la cruauté, la destruction des lieux, la mort..."
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Cet ouvrage est une anthologie de récits recueillis auprès de conteurs appartenant à six peuples indiens de l’Amazonie brésilienne. Il rassemble ainsi des dizaines de contes de quelques pages chacun, dont le thème commun est, selon la quatrième de couverture, « les jeux de l’amour », et où il est question de « séduction, de jalousie, de plaisir, des mères et des filles », et plus généralement des relations hommes/femmes, dans lesquelles s’invitent des créatures mythiques mi-humaines mi-animales.
En ce qui me concerne (mais c’est peut-être un malentendu sur la définition), j’ai trouvé très peu d’amour dans ces textes. Du sexe (pas toujours consenti), du désir (pas toujours réciproque) et du plaisir (pas toujours partagé), ça oui, en veux-tu en voilà. Mais de l’amour au sens (romantique) où on peut l’entendre dans la culture occidentale, je cherche encore.
Même constat en ce qui concerne « l’humour délectable » des conteurs (encore un malentendu, sans doute) : je n’ai rien trouvé d’amusant dans ces histoires violentes pour la plupart, où il est question d’adultère, de possession, de vengeance, de jalousie, de cruauté, de cannibalisme, de meurtres à toutes les pages.
Et tout cela n’est pas sauvé par l’érotisme annoncé par le sous-titre du livre (3ème malentendu). Dans mon esprit, l’érotisme signifie de la suggestion, de l’implicite, de la subtilité, de la sensualité voire une certaine élégance, et laisse la place à l’imagination. Sinon c’est de la pornographie. Or ici, c’est cru, lourd, graveleux, ou potache-mais-pas-drôle : on enfile, on fourre, on troufoute à tire-larigot, dans une profusion de counettes, de lichettes, de triques, de quiquettes, de piroquettes, etc… Bref, tout ce que je n’aime pas, sans compter que c’est répétitif.
Et donc, pour ce qui est du « vrai bonheur de lecture » vanté par la quatrième de couverture susmentionnée, bah non, pas pour moi en tout cas.
En fin d’ouvrage, ce qui est un peu plus intéressant, c’est que l’anthropologue Betty Mindlin donne brièvement quelques explications sur la manière dont elle a retranscrit ces contes, et dresse une petite biographie de chaque conteur/conteuse qu’elle a rencontré. Elle donne aussi quelques éléments de contexte, résume les éléments récurrents à travers les différents textes et tente de les théoriser en renvoyant à d’autres ouvrages. Enfin, elle précise le nombre de locuteurs recensés pour chaque langue des contes. Sur ce point, difficile de savoir si les chiffres sont à jour : le livre a été publié pour la première fois en 1997, et il n’est indiqué nulle part si ce sont les chiffres de l’époque ou s’ils ont été actualisés à l’occasion de cette republication. Dommage.
A noter : les droits de vente du livre sont reversés aux conteurs amazoniens.
En partenariat avec les Editions Métailié.
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