Des livres qui ont fait l'actualité du mois et vous ont émerveillés
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Des livres qui ont fait l'actualité du mois et vous ont émerveillés
Alfa et Mademba, amis d’enfance, font partie du contingent de tirailleurs sénégalais engagés sur le front de la Grande Guerre dans les rangs de la Mère Patrie.
Un jour de plus – un jour de trop –, ils sont envoyés à l’assaut de l’ennemi et jaillissent de leur tranchée avec leurs camarades. Mademba est fauché, et agonise dans les bras d’Alfa, qui ne trouve pas le courage de l’achever pour abréger ses souffrances. Alfa ne s’en remettra pas, rongé par la culpabilité et par une violence folle à laquelle il laisse désormais libre cours sur le champ de bataille. Au point de susciter l’inquiétude et la crainte des autres soldats et de la hiérarchie, et d’être envoyé « au repos » à l’arrière du front.
Mais la tête d’Alfa, incapable de trouver le repos et la paix, remonte sans cesse le temps pour nous raconter l’amitié des deux hommes et leur passé au Sénégal.
Monologue intérieur, litanie hallucinée, prière incantatoire, ce texte hypnotique est fait de répétitions circulaires qui se déploient en une spirale centrifuge à partir de la mort de Mademba. Sur ce noyau, ce nœud traumatisant, se déposent ainsi peu à peu, à rebours, les conséquences et les causes qui ont conduit les deux amis à quitter leur village et s’engager dans l’armée pour faire la guerre.
Charge virulente contre l’hypocrisie de la guerre « civilisée » et les codes d’honneur, ce texte est d’autant plus percutant qu’il est simple et concis, et même poétique, paradoxalement. Sans concessions, il montre la folie et la sauvagerie engendrées par la guerre et le désespoir.
Roman sur l’amitié, « Frère d’âme » interroge sur la notion d’humanité et rend une voix aux milliers de soldats africains des colonies françaises, utilisés comme chair à canon et quasiment oubliés de l’Histoire.
Quel livre magnifique!
J'ai vraiment beaucoup aimé ce petit livre de David Diop qui raconte le destin d'un tirailleur sénégalais au combat dans les tranchées en France pendant la Grande Guerre. La mort de son « plus que frère » déclenche une série d'évènements et de réflexions qui conduisent le personnage principal à l'arrière du front où son capitaine l'envoie se reposer. C'est de là qu'il s'adresse à nous et c'est de là qu'il se souvient de sa vie au Sénégal.
La langue est à la fois très simple, imagée et crue : le personnage ne parle pas français, il n'est pas allé à l'école et il a besoin d'un interprète pour comprendre ce que la hiérarchie militaire attend de lui au front comme à l'arrière. Les descriptions sont saisissantes de précision, de vérité et de sensibilité, que ce soit pour évoquer la dureté de la vie dans les tranchées, la sauvagerie de la guerre, l'inhumanité des officiers (la brutalité et la cruauté du châtiment infligé aux mutins sont particulièrement bien restituées) ou que ce soit pour retracer les émotions amicales, filiales ou amoureuses du personnage principal. Le récit est rythmé par les répétitions incessantes de motifs et d'images récurrents, on a presque envie de le lire à voix haute, de le psalmodier plutôt tant l'auteur réussit magistralement à restituer la cadence de la parole orale du héros.
Et c'est bien cette confrontation entre deux mondes, celui de l'enfance et de l'adolescence, de l'innocence et des espoirs, au Sénégal, et celui des adultes, dans les tranchées qui est exposée sans fard dans l'ouvrage. La mort horrible sur le champ de bataille de son ami ouvre les yeux du héros de ce livre et par vengeance ou sentiment de culpabilité il se jette à corps perdu dans les combats. Cette mort le fait basculer dans un monde sans pitié et sans faux-semblant.
Fortement recommandé !
Un livre très puissant d'un tirailleur sénégalais dans les tranchées après que son meilleur ami ait trouvé la mort. Ce livre est intense, dégage une force, difficile à entendre par le détail des atrocités commises après la perte de son "plus que frère".
"Mais j'étais devenu libre de ne plus les écouter, de ne plus obéir à ces voix qui commandent de ne pas être humain quand il le faudrait."
Terrible et beau.
Il s’agit de l’histoire d’un tirailleur sénégalais, Alfa Ndiaye, et des atrocités qu’il a commises après la mort de son ami, son presque frère, Mademba Diop.
Un roman très dur, difficile à lire de par les descriptions crues des meurtres perpétrés par Alfa Ndiaye. L’écriture est particulière faite de répétitions comme une longue ballade, c’est à la fois rude et poétique. Difficile de dire si j’ai aimé ou pas, mais c’est assurément un roman qui ne laisse pas indifférent.
Quelle belle surprise que ce roman acheté sur un coup de tête à la librairie d'Orly Ouest (enfin Orly 1), juste avant d'embarquer sur un vol de retour pour Toulouse !
On y rencontre Alfa Ndiaye, qui vient d'accompagner dans la mort son ami et plus que frère Mademba Diop, qu'il n'a pas su achever alors qu'il répandait ses tripes sur le sol de France, pendant la première guerre mondiale.
En écho aux Croix de bois de Roland Dorgelès, ce roman raconte la vie d'un tirailleur sénégalais qui, pour venger son ami, va éventrer des soldats allemands et leur emporter une main en guise de trophée.
David Diop raconte l'histoire de ce soldat, de sa famille, de ses apprentissages, de ses amis, de son père le vieil homme, qui a laissé sa femme repartir à la recherche de sa famille nomade, de toute sa jeune vie jusqu'à venir sur les terres de France défendre ce pays contre l'envahisseur et à défaut d'y laisser sa peau, y laisser son esprit ...
Un court roman de 143 pages d'une rare puissance, qui a bien mérité le prix Goncourt des lycéens 2018 et le prix Kourouma.
A lire tous les commentaires élogieux sur ce récit, j’ai le sentiment d’être passée à côté mais force est de constater que je n’ai pas eu le déclic.
Pourtant, la première guerre mondiale, et notamment le sort des Tirailleurs Sénégalais est un sujet qui m’intéresse et me touche.
Que s’est-il passé ?
Le style peut être avec ses répétitions, le monologue auquel j’ai peu adhéré, le leitmotiv « le plus que frère » dont le narrateur n’a pas abrégé les souffrances et qui sombre dans une folie meurtrière ; la phrase « par la vérité de Dieu » qui revient sans cesse et a fini par m’irriter…
J’ai pensé accrocher au récit sur la seconde partie, en vain.
Dommage, je partais vraiment enthousiaste mais je n’ai été ni convaincue ni emportée.
Lire « Frère d’âme », c’est découvrir une plume. Une plume tout en poésie qui sert un devoir, une mémoire. L’histoire occulte parfois certains passages dont elle est peu fière et David Diop, remet au goût du jour certains oublis…
Lire « Frère d’âme », c’est plonger dans les tranchées de la Première Guerre Mondiale, c’est faire la connaissance des tirailleurs sénégalais…
Je me suis laissée porté par la plume de David Diop, j’ai fermé les yeux et j’ai eu la sensation de me retrouver dans un village africain et d’écouter cette histoire. Une histoire chantée comme une litanie, une ode à la mémoire, à l’amitié, une ode à la vie.
La barbarie n’est pas loin, mais les barbares ne sont pas ceux que l’on croit… La colonisation a fait des dégâts et son ombre continue à planer.
Alfa Ndiaye, tirailleur sénégalais, répété comme un mantra, qu’il n’a pu sauver « son plus que frère », il laisse sa colère se déchaîner. Une colère destructrice, jusqu’au bord de la folie. Mais Alfa va se ressaisir et pose dans une complainte, les mots sur ses maux. Ces mots qui vont nous enivrer, même si parfois, on se perd dans ces psalmodies dans lesquelles il nous entraîne. Nous allons le suivre sur le précipice de sa vie.
Avec la mort de Mademba, son frère d’âme, éventré, le « dedans du corps dehors », Alfa décide que puisque la France veut un sauvage, il va être le sauvage… Il va devenir ce sauvage monstrueux, ritualisant ses meurtres et se mettant en marge de ses frères d’armes, devenant un « dévoreur d’âmes » Alfa raconte, se raconte comme un cri, une demande de pardon, à travers ses incantations.
Un style étonnant, comme un diamant brut avec des phrases courtes, simples, que l’auteur fait répéter à Alfa, comme une litanie obsédante. Le tout ponctué d’images de son Afrique natale, son Afrique poétique. Un conte africain remis au goût de l’époque, qui sert le propose de ces tirailleurs africains, trop souvent oubliés.
Un roman court, mais d’une rare intensité. Qui peut sembler ardu à lire, mais qui laisse une musicalité remarquable en tête.
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Dernière réaction par Jean-Thomas ARA il y a 3 jours
Dernière réaction par Yannis Fardeau il y a 6 jours
Dernière réaction par RC de la Cluzze il y a 8 jours
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