"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Il faudrait offrir ce livre à tous les jeunes tant il encourage la curiosité et l'empathie, questionne les inégalités entre les femmes et les hommes, ouvre des possibles. Olivia de Lamberterie - ELLE Ce récit est un pur enchantement, délicat et fiévreux. Page des librairesTTT-TéléramaProfondément engagée pour la cause des femmes, Laure Adler retrace la vie et l'oeuvre d'une brillante intellectuelle féministe : Françoise Héritier. Une précurseuse, une aventurière de la pensée, une citoyenne engagée et une amie très chère, qui n'a cessé de déconstruire les idées reçues sur le masculin et le féminin et de lutter contre toutes les formes d'oppression dont souffrent les femmes.« Bien avant la naissance de #MeToo, elle se révèle à la fois une théoricienne et une avocate des causes essentielles de la vie de la société. À l'heure du tout voir, du tout savoir, du tout exposer, à l'heure où des jeunes filles sont victimes chaque jour de harcèlement sexuel sur les réseaux sociaux, à l'heure où le corps des femmes continue à être une marchandise ou un butin de guerre, à l'heure où l'intégrisme gagne du terrain, à l'heure où, en Ukraine, le viol est une arme de guerre, à l'heure où, en Afghanistan, les filles n'ont pas eu le droit de faire leur rentrée des classes, Françoise Héritier m'apparaît comme une vigie, une lanceuse d'alertes, une scientifique qui nous laisse en héritage des manières et des moyens de combattre les violences sexuelles, sociales et politiques dans un monde inégalitaire et fragmenté. Elle incarne aussi à mes yeux la figure d'une penseuse qui a toujours réfléchi de manière non occidentale, d'après ses observations en Afrique, terre nourricière de ses premières interrogations, sur ce qui fait société. Françoise, l'aventurière de l'esprit, Françoise, qui croyait au bonheur et qui, partout et en toute chose, détectait et goûtait le sel de la vie. »Laure Adler est journaliste, historienne et écrivaine, et productrice à France Inter, spécialiste de l'histoire des femmes et des féministes au xixe et au xxe siècles. Elle est l'auteure de plusieurs biographies consacrées à de grandes figures féminines et a notamment publié, chez Albin Michel, Le Corps des femmes (2020).
Françoise Héritier ? Je ne connaissais pas. Et Laure Adler ? Je ne connaissais que « la Laure Adler, de la télévision », celle du Cercle de Minuit et bien ce fut pour moi deux bien belles découvertes ! De manière simple et bienveillante Laure Adler a rendu hommage à sa belle amie Françoise. Grace à elle j’ai découvert une ethnologue originale et engagée dans un combat qu’il faut tous continuer à mener, un combat pour l’égalité que ce soit entre homme et femme entre les peuples entre les malades et les bien portants. Cette amoureuse de l’Afrique saura ramener de ces voyages un regard neutre et objectif.
Le combat d’une femme qui s’en jamais l’élever a su faire entendre sa voix.
Je connais et apprécie le travail de Laure Adler. Je connaissais un peu moins Françoise Héritier. Je l’avais vue lors de son passage à la Grande Librairie et dans un documentaire lors de l’exposition « Déflagrations » au Mucem en 2021 (150 dessins d’enfants réalisés en situation de guerre ou de violence de masse).
Alors quand déambulant dans ma médiathèque préférée, je suis tombée cette biographie, je l’ai tout de suite empruntée.
Laure Adler était une amie de longue date de Françoise Héritier. L’admiration profonde qu’elle lui portait, le lien d’amitié à toutes épreuves qui les unissait transparaissent tout au long du livre.
Françoise Héritier, née dans une famille plutôt modeste, décide de poursuivre des études contre l’avis de sa famille. Elle choisit l’anthropologie, devient une disciple de Claude Lévi-Strauss. C’est une femme de terrain qui prend grand plaisir, malgré les difficultés, à passer des mois dans un village de la tribu Samo en Afrique.
» Elle revient admirative de cette société samo dont elle a pénétré progressivement les modes de pensée et les règles, tant leur respect de chacun dans la communauté est central. La manière de régler les conflits est équitable et sans violences irréparables. »
Ses travaux de recherche ont été pendant toute sa vie la lutte contre toutes les formes d’oppression que le masculin fait subir au féminin.
» En conviant à ces séminaires des psychanalystes, des biologistes, des historiens, des philosophes, Françoise tente de comprendre la genèse de la violence pour pouvoir ensuite penser une éthique universelle. Elle cherche à mettre en évidence les mécanismes de la violence et de l’intolérance qui régissent, selon elle, toutes les cultures. Et pourtant, la violence n’est en rien nécessaire. Elle n’est pas naturelle : c’est une construction humaine. Prendre conscience de ses rouages est un premier pas pour tenter de la réduire à néant. »
Son engagement, sa force de travail malgré une santé fragile l’amèneront à exercer des postes à haute responsabilité (Collège de France, CNRS, Présidente du Conseil National du Sida ).
Françoise Héritier ne fut pas épargnée dans sa vie privée : divorces, maladie auto-immune douloureuse, fragilité psychologique de sa fille unique…
Ce qui ne l’a pas empêchée d’être toujours sur le front (bien avant la période # MeToo) pour défendre les femmes.
» En tout cas, le fond de la question, c’est que l’idée même de l’égalité homme/femme n’est pas acceptée au fond du coeur de milliards d’individus dans le monde et pas seulement par des Etats, des groupes de pensée et des gouvernants, parce que cette égalité accorderait aux femmes le statut d’individu libre, et donc de personne, ce qui leur est fondamentalement dénié. »
Découvrir Françoise Héritier à travers la plume de Laure Adler fut un moment de lecture fort inspirant.
Françoise Héritier, née en 1933 dans La Loire, est devenue après des études à Paris, une figure incontournable de l'ethnologie française. Subjuguée par l'un de ses professeurs à la Sorbonne, Claude Lévi-Strauss, elle réalise que son destin n'est pas de devenir « l'épouse de », comme il était alors de bon ton dans son milieu de le devenir, mais bien de s'accomplir à travers ses passions. Elle va, sa vie durant, parcourir l'Afrique pour étudier les comportements humains dans des sociétés encore peu influencées par la « mondialisation ». Attentive à la cause des femmes, elle n'aura de cesse de rendre compte de l'oppression qu'elles subissent à plusieurs niveaux dans chaque groupement humain. Elle succédera à son mentor à sa chaire au Collège de France lorsqu'il prendra sa retraite contre l'avis de bon nombre de ses pairs, en partie parce qu'elle est une femme, en partie parce qu'ils convoitaient la place, vivant là ce qu'elle avait dénoncé toute sa vie. Elle tiendra bon et sera longtemps la seule femme parmi les hommes dans ce milieu de l'intelligentsia, somme toute assez machiste. Elle est décédée fin 2017 après avoir réalisé de nombreuses recherches sur, entre autre, le rapport masculin/féminin dans la société depuis la nuit des temps.
Laure Adler, sans doute parce qu’elle l’a bien connue mais aussi parce qu’elle a des talents de conteuse indéniables, réalise le tour de force de nous livrer une biographie vivante et très documentée sans être pesante d'une grande dame de l'ethnologie.
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