"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Une partie de mon enfance s'est écoulée dans les jardins du Sacré-Coeur. Ma mère, pour m'y conduire, empruntait la rue du chevalier de La Barre dont la pente est raide et durcit les mollets. J'ai cru, longtemps, que La Barre était un chevalier servant qui aidait les jolies dames, les enfants et les vieillards à se tenir bien. Je trouvais judicieux que l'on eût dédié une rue afin de l'honorer. Quelques années plus tard, j'étais en première au lycée Chaptal. J'en fus conduit à revoir certaines appréciations de mon enfance. Saine attitude qui m'amena, en premier lieu, à reprendre la ruelle que j'avais depuis quelques années délaissée. Je la grimpais avec une émotion nouvelle, agrippant cette barre dont je commençais à penser qu'elle devait aider à bien se conduire dans la vie. A l'intérieur du petit jardin public qui gît au pied des escaliers de la basilique, était un socle qui avait supporté la statue du chevalier, installée en 1905 par un comité de libres penseurs et retirée en 1941 sur ordre du gouvernement de Vichy. Un socle vide, comme un univers privé d'utopie. C'était dans les années soixante-dix.
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