"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Cette fille « perdue » (pour elle-même ? pour celui qui prend le risque d'en être follement épris ?) s'appelle Violette, comme l'héroïne de la « Traviata ». Elle est très belle, insaisissable, fourbe - mais, malgré cela, à cause de cela, elle devient l'obsession d'un homme, Alexis, sous les traits duquel on reconnaîtra sans peine l'auteur du roman qu'on est en train de lire. Précision : ce roman, qui illustre un genre très classique, depuis La femme et le pantin de Pierre Louys, jusqu'à Un amour de Dino Buzatti ou La vilaine fille de Mario Vargas Llosa) a, ici, une forme particulière, éclatée, « fragmentée », faite de lettres, de composition « polyphonique ». Par brèves séquences, on passe ainsi d'un point de vue à l'autre. Personne ne détient la vérité. Chacun est libre de s'aveugler à sa guise... Quant à l'intrigue, elle se déroule, inéluctable, jusqu'à un dénouement fatal. Au passage, il en aura vu de toutes les couleurs (mensonges, tromperies, trahisons, passions, déceptions...) pour une fille qui, comme d'habitude, « n'était pas son genre ».
Même s'il y a eu polémique autour de ce livre, j'ai aimé la complexité de cette femme, pour laquelle on peut aussi avoir de la compassion. Rien n'est complètement noir ou complètement blanc, c'est la même chose dans ce livre.
Fragments d'une femme perdue est l'histoire d'une passion amoureuse destructrice. Ne pouvant réussir les ambitions de son père, Violette, enfant, se considère comme une incapable. Vers 19 ans, elle se laissera emmener vers des histoires douteuses pour de l'argent et surtout pour prouver qu'elle peut plaire et réussir. Mais Violette vivra dans le mensonge et l'avilissement. Elle détruira Alexis, son amant par ses mensonges et sa haine.
J'ai pourtant annoncé que j'aimais les romans de Patrick Poivre d'Arvor mais celui-là me laisse un goût amer. Je n'aime pas ce genre de femme fatale qui joue avec les sentiments. Elle refuse le bonheur et se complaît dans l'hypocrisie.
Toutefois, je retrouve le style et les références littéraires (Rilke, Madame Bovary, Qui a peur de Virginia Woolf), cette sensibilité et culture que j'aime dans les livres de PPDA. On y ressent toujours le côté écorché de l'auteur qui lui aussi a souffert dans sa vie familiale.
Il faut souligner aussi la justesse du titre et la beauté de la jaquette avec cette photo en puzzle et ces lettres AIMER en rouge sang masquées dans le nom de l'auteur et le titre du livre.
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