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Quelques secondes et 400 kilos d'explosif suffissent pour détruire un immeuble de 15 étages, long de 186 mètres et haut de 43 mètres, avec ses 362 logements et ses six cages d'escalier...
L'image, par sa violence, rejoint celles des journaux télévisés du 20 h 00 : voitures qui brûlent, batailles rangées de bandes rivales, drogues, cambriolages, racket, pitbulls, vitres brisées, boites aux lettres défoncées... et pourtant. Nombreux sont ce jour-là les anciens locataires qui pleurent devant leur immeuble détruit : sous les tonnes de gravats, ce sont leurs souvenirs qui gisent enterrés.
Alain Vincenot a rassemblé dans " fleurs de béton " les témoignages de ces anonymes à qui personne ne donne jamais la parole - ceux des habitants du " Renoir ", barre de béton de la cité des 4000 à La Courneuve, détruit le 8 juin 2000. On découvre à leur écoute un vrai village, convivial et chaleureux. A mille lieux du vandalisme et de la délinquance, des centaines de familles ont su mener ici une existence tranquille et heureuse.
Non, le béton n'est pas le seul responsable du malheur des cités " chaudes " de banlieue. Le livre d'Alian Vincenot permet de rompre avec cette dangereuse illusion. A l'écoute des " villageois " du Renoir, c'est leur véritable massage qu'il nous invite à entendre, celui de gens modestes et paisibles, étonnamment courageux. Faudrait-il, par notre indifférence, les condamner à ne plus pouvoir se déplacer librement dans leurs citées ?
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