«Cette fente de mur contient le monde entier», disait Le contre-geste, le premier livre de Patrick Suter. Et voici que Faille s'aventure à partir d'un rien dans la nomination du monde, dans sa bigarrure, dans sa diversité. Avançant dans un mouvement fragile, par bribes de voix qui s'enchaînent de manière contrapuntique, le texte est prêt aux modulations, et à son propre retrait. Ce qu'il cherche, sans doute est-ce le point de jonction entre culture et nature. Mais ce point n'est jamais qu'approché, quelque part dans l'entre-deux, entre les pans épars du livre - et entre le théâtre, le récit et la poésie, qui se fécondent les uns les autres sans simplement combiner des genres existants. Traversant les strates du temps, des lieux et de la vie intérieure, les failles forment peut-être peu à peu une sorte de jardin spirituel.
Faille a reçu le prix 2007 d'encouragement de la commission de littérature de langue française du canton de Berne.
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