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Le ressort habituel des fables consiste à prêter aux animaux les conventions des hommes. La figure métaphorique de l'animal permet ainsi une approche critique de l'humanité. Les Fables de Karen Knorr ont un autre objet : les animaux évoluent avec naturel dans le territoire des hommes. Pas n'importe quels territoires, puisque certains devraient leur rester interdits, comme le Musée Carnavalet, le Château de Chambord, le Musée de la Chasse, la Villa Savoye, le Musée Condé ou d'autres « sanctuaires culturels » que l'on veut habituellement protéger de la profanation des bêtes. L'étrangeté de la série des Fables ne réside pas seulement dans ce contraste entre la nature et la culture. Elle résulte d'un jeu formel complexe où se révèle la dextérité technique de l'artiste. Dans ses compositions, Karen K. mélange habilement la photographie analogique et digitale. Certains motifs animaliers sont réellement mis en scène dans le décor architectural au moment de la prise de vue. D'autres sont ajoutés a posteriori, incrustés dans le contexte ou au contraire, placés en surimpression de sorte qu'ils suscitent un trouble chez l'observateur.
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