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Eve sous la neige ; Tôkyô, 1947

Couverture du livre « Eve sous la neige ; Tôkyô, 1947 » de Jun Ishikawa aux éditions Belles Lettres
Résumé:

Les quatre récits de ce recueil, Le Buisson ardent, La Visite à Komachi, Ève des neiges et La Conception virginale, ont été écrits dans l'immédiat après-guerre, en 1946 et 1947, et ont pour toile de fond le Tôkyô en ruines de l'époque, un monde où se profile l'ombre des forces d'occupation... Voir plus

Les quatre récits de ce recueil, Le Buisson ardent, La Visite à Komachi, Ève des neiges et La Conception virginale, ont été écrits dans l'immédiat après-guerre, en 1946 et 1947, et ont pour toile de fond le Tôkyô en ruines de l'époque, un monde où se profile l'ombre des forces d'occupation américaine, peuplé d'enfants orphelins, de voleurs, de trafiquants du marché noir et de prostituées, tous cherchant à survivre. Au sein de cet univers totalement dominé par la matière, où l'homme est ramené à un corps, à des fonctions premières (le désir et la faim), les héros, le plus souvent des narrateurs intellectuels, vivent et observent, développant des réflexions souvent teintées d'humour à l'aide d'images tirées du christianisme.
Et brusquement, ce qui n'était que métaphore acquiert une réalité, hallucination ou manifestation surnaturelle, tandis que la chair et le sacré se réunissent. Dans Le Buisson ardent, une prostituée nue paraît brûler sous la lumière lunaire et devient un buisson ardent aux yeux du narrateur, tandis que retentissent aux oreilles de celui-ci les paroles narrant l'épisode qui met en scène Moïse dans l'Exode.
Dans La Conception virginale, une jeune fille embrassée contre son gré se déclare enceinte et se met à réciter des paroles de l'évangile tandis que son bâton inscrit tout seul des signes sur le sol. La femme se présente à travers ces références bibliques sous une figure supérieure sacrée dont la chair peut accorder l'accès à une liberté infinie.
Ces récits sont ceux de la découverte par Ishikawa Jun d'une nouvelle dimension, salvatrice, qui va permettre à son écriture de sublimer le marasme de l'après-guerre en y réinsufflant une énergie capable de remettre en marche la pensée et donc le mouvement de la vie.

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