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Élément notable de cette encyclopédie, le livre V comporte deux ensembles différents, le premier « sur les lois » (De legibus), le second « sur les temps » (De temporibus). Sous un titre cicéronien, le De legibus est un manuel d'institutions écrit dans une perspective et avec une méthode encyclopédistes, dont le but est d'offrir une vision des institutions romaines présentées comme pérennes, bien plus que de celles de sa propre époque. Il a exercé une influence notable sur l'élaboration des prolégomènes théoriques de la Lex Visigothorum et, au-delà, sur la philosophie juridique médiévale. La question de ses sources reste ouverte, mais il est certain que l'auteur connaît le code Théodosien au moins par des intermédiaires, florilèges de textes juridiques et compilations postclassiques faites à partir de matériaux anciens. Le De temporibus, quant à lui, est une reprise avec certaines modifications de deux autres oeuvres d'Isidore, le De natura rerum et, pour le dernier chapitre, la Chronique héritière de la Chronique d'Eusèbe traduite en latin par Jérôme. On a donc en premier lieu une compilation sur le droit romain en 27 chapitres, aux thématiques extrêmement riches : elle traite, entre autres points, de la loi divine et de la loi humaine ; du droit, de la loi et de la coutume ; du droit naturel, du droit civil et du droit des gens ; de la force normative de la loi et des caractéristiques de la loi idéale ; mais aussi des supplices et des instruments de supplice... En second lieu, le De temporibus (12 chapitres auxquels la postérité médiévale accorda une telle importance qu'ils furent transmis comme un texte se suffisant à lui-même par 240 manuscrits) définit des notions comme l'heure, le jour, la semaine, le mois, etc., l'aujourd'hui, l'hier et le demain, et culmine sur un exposé relatif aux six âges du monde selon la doctrine augustinienne.L'auteurIsidore de Séville, né vers 560 et mort en 636, fut élevé, après la mort de ses parents, par son frère aîné Léandre auquel il succéda en 601 sur le siège épiscopal de cette ville dont la bibliothèque, enrichie par Léandre, faisait un foyer culturel de première importance dans l'Espagne de la fin du VIe siècle. Son oeuvre est en partie historique et théologique (il poursuivit le combat de Léandre contre l'arianisme et présida le concile de Tolède en 633), mais son ouvrage le plus vaste est sa grande encyclopédie connue sous le titre d'Étymologies.Les éditeurs scientifiquesV. Yarza Urquiola est professeur de Latin à l'Instituto Usandizaga-Peñaflorida ; travaillant sur la littérature latine du Haut Moyen Âge, il a notamment publié des éditions critiques de Potamius de Lisbonne, d'Ildefonse de Tolède, de Julien de Tolède. F. J.Andrés Santos est professeur de Droit romain à l'Université de Valladolid, spécialisé dans le droit romain classique, le droit byzantin (notamment l'Introduction au Droit du patriarche Photius, à laquelle il a consacré un ouvrage en collaboration) et la réception du droit romain en Europe et en Amérique.
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