Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
Une femme vient déclarer à la gendarmerie la disparition de son mari. Pourtant elle sait où il se trouve, et qu'il ne reviendra plus. Bientôt elle reçoit des lettres promettant des explications, annonçant des révélations. Le connaît-elle vraiment, cet homme dont elle partage la vie depuis un tiers de siècle ? Un roman aussi palpitant qu'envoûtant, qui déplie les secrets sur lesquels les fragiles destins humains se bâtissent.
Cassandre vient déclarer à la gendarmerie de son petit village de Saône et Loire la disparition de son époux, Léon. C’est le jeune adjudant Slimani qui enregistre sa déclaration. Elle sent bien que celui-ci n’est pas à l’aise en face d’elle, :
» Car je l’ai immédiatement reconnue cette gestuelle peureuse, cette curiosité inquiète dans l’iris bleu du jeune adjudant, un novice qui effectue sa toute première affectation, qui n’a pas pour habitude de recevoir des personnes de couleur, noires comme ébène, et dont on ne doit pas compter plus de dix spécimens sur tout le périmètre de Bourbon-Lancy. »
Cassandre déclare la disparition de son éleveur de vaches charolaises de mari alors qu’elle sait parfaitement où il se trouve : dans le congélateur du sous-sol de leur maison.
Si au début du roman, se pose la question de savoir si Cassandre a tué Léon, on finit par comprendre rapidement qu’il n’en est rien.
Léon ne parlait que très peu dans la vie courante. Cassandre sait qu’il a vécu quelque chose de terrible pendant la guerre d’Algérie alors qu’il n’était âgé que d’une vingtaine d’années. Elle ne connaît pratiquement rien de l’histoire de sa belle-famille n’ayant jamais été vraiment acceptée par sa belle-mère en raison de sa couleur de peau.
Mais ce sont les lettres qu’elle reçoit régulièrement depuis la mort, cachée, de Léon qui vont lui révéler la tragédie vécue par son mari et le lourd secret qui a pesé pendant toutes ces années sur sa vie et a eu une terrible incidence sur la sienne.
Si au départ Cassandre n’a pas envie de lire ces lettres qui la blessent profondément, elle finira par comprendre que la vérité qu’elles recèlent va la délivrer de tout sentiment de culpabilité et lui permettre de vivre à nouveau.
Corinne Royer a une écriture magnifique pour nous raconter la famille, ses drames, ses secrets, ses amours non dites : » Mon Dieu, Lucien, comme c’est effrayant un homme sincère et aimant, ça vous bouleverse et ça vous laisse sans défense, sans plus aucun recours. C’est pour ça que j’ai caché les lettres, c’est parce que la peur me nouait les tripes, je savais que je n’étais pas à la hauteur de cet amour qui pouvait se passer du moindre signe de tendresse en retour, et si je l’avais été, si j’avais su me hisser si haut, je savais que jamais je n’aurais su trouver ni les gestes, ni les mots pour le dire, pour le dire si fort ».
Cassandre va à la gendarmerie signaler la disparition de son mari Léon. Cependant, elle sait très bien où il est... Et puis viennent ces lettres qui vont lui révéler une partie de la vie de ce mari qu'elle croyait si bien connaître, au risque de passer elle-même à côté de sa vie.
Le style de ce livre est travaillé, étudié mais sans lourdeur. Un vrai travail (réussi) d'écriture. Après un début relativement lent, pour poser les personnages, on avance ensuite pour découvrir la personnalité des protagonistes. Pas seulement celle de Léon car au fur et à mesure Cassandre se dévoile elle-même sur ses sentiments. Je me suis laissé prendre par ces vies dévoilées dont les non-dits finissent par être découverts. Néanmoins, la certaine froideur de la narratrice face à tous ces évènements fait que j'ai eu une certaine distance vis-à-vis de ce livre. C'est du moins comme cela que je l'ai ressenti. Comme une retenue pour être plongé totalement dans ce livre, un manque d'intensité. Il m'a donc manqué quelque chose pour pouvoir être totalement accroché par ce livre.
Livre acheté sur un coup de tête pour la couverture et puis je me suis prise au jeu et j'ai découvert avec Cassandre ce qui était arrivé à Léon, tout les secrets cachés au sein de leur couple et dans la famille, la guerre d'Algérie. Cassandre va t-elle retrouver les Monarques pour sauver leur migration ? un très bon livre, un auteur à découvrir.
Et leurs baisers au loin les suivent est un roman très intime. Nous entrons par la petite porte dérobée dans la vie de Cassandre. Léon est mort, mais, pour des raisons au début obscures, Cassandre ne dira rien et se rendra à la gendarmerie signaler sa disparition.
Léon n'est plus et les souvenirs affluent. Les derniers jours mais pas seulement. Les années, les mensonges, les trahisons se dévoilent petit à petit et nous surprennent...toujours.
La plume est gracieuse, parfois un peu ardue peut-être, mais toujours envoutante et promettant le vérité au bout des lignes.
Un très beau roman, intime et surprenant !
Cassandre est mariée à Léon. Dès le début du récit, elle va signaler la disparition de son mari mais c’est un mensonge. On apprend en effet très vite que Léon gît dans le congélateur… Qui l’a tué ? Est-ce Cassandre elle-même ? L’intrigue se met en place petit à petit : Léon était harcelé au téléphone et Cassandre reçoit dès lors de mystérieux courriers lui révélant les secrets de l’existence de son mari. Elle se confie elle-même.
Livre à l’écriture riche, complexe, parfois difficile à saisir, il donne la parole à une Cassandre qui se pose des questions sur sa vie, les humiliations traversées, et voit l’ombre de son mari, ses secrets, se dévoiler au grand jour. Très belle lecture également grâce à la richesse des thèmes abordés : on y croise la Grande Histoire (guerre d’Algérie), les relations de couple, l’acceptation de la différence, le tout dans un décor bien rendu, celui de la région de Bourbon Lancy près de Moulins.
Pour vous donner une idée du style, je vous joins un extrait (p 65) où Cassandre déplore le fait que la mort de quelqu’un est accompagnée par un concert de fausses louanges :
« …puis me surprendre à penser que c’est ainsi qu’on dénature la vie des morts, ainsi qu’on l’embellit, la travestit, les morts toujours aimables, attachants, héroïques, les morts regrettés, soudain affublés des qualités dont ils ont tant manqué de leur vivant, les morts désincarnés, couverts de fleurs, embaumés, déguisés, pleurés même par leurs plus grands ennemis, les morts qui nous renvoient à ce que nous sommes, des mortels parce qu’on le sait, on le craint, ça finira comme ça, un jour ou l’autre, à notre tour dénaturé par les nôtres, considéré comme un être d’exception, irremplaçable, déconsidéré au regard de ce que nous avons vraiment été – un homme, une femme, avec ses manquements, ses fautes ni plus pardonnables, ni plus impardonnables que celles du voisin-, un mort de contrefaçon alors qu’on aurait voulu qu’à ce moment-là, dans l’adieu du dernier soupir, une seule fois, on fasse l’effort de nous regarder vraiment, de nous juger sans fausse commisération ni grande louange, d’éprouver avec justesse la transparence de notre âme, la véritable complexité de notre être, et qu’au bout du compte, malgré tout, un total discernement et en toute bonne foi, on se surprenne à nous aimer quand même »
Bonne lecture !
Haïti où elle est née, Cassandre n’y a vécu que 18 mois, avant son adoption.
Des souvenirs, peut-elle en avoir, ou est-ce seulement un songe, une histoire sorti d’un livre de contes ?
Pourtant elle "la connaît dans les moindres détails cette main qui recouvrait la sienne aux soirs trop clairs des hurlements de bête, cette main sombre, douce, habile, martelée d’éclats de lune, cette main, elle en est sûre, la main de sa mère affairée et aimante". Son pays natal, où le chien au faciès de crabe se nourrissait des cerveaux d’enfants, il n’a gardé son corps que 18 mois, mais Cassandre en a gardé sa couleur, différente de celle des hommes et des femmes de sa terre d’adoption. Son imaginaire vagabonde, et ce jour- là, alors qu’elle vient de déclarer la disparition de Léon, son mari à la gendarmerie, que l’adjudant Slimani sème déjà les premiers jalons de l’enquête, elle pense à » se faufiler au travers de leurs filets à grandes mailles ».
Pourquoi Cassandre cache-t-elle la mort de son mari. Elle s’interroge sur son identité, sur le cours de sa vie avec Léon qu’elle aime, lui-même revenu marqué d’un voyage sans agrément, sur le mystère qui plane autour de la Voix, sur sa place au sein de cette terre bourguignonne, dans une ferme prête à se faire avaler par le fleuve, au Grand Fleuri.
C’est autour de Cassandre, de Léon, de Pierre, de la Voix, que se tisse l’histoire d'un roman à l’allure de polar, d'un roman d’amours, d'un conte aux parfums exotiques, une histoire aux nombreux méandres comme la Loire qui mange le Grand Fleury.
Corinne Royer décrit parfaitement la géographie des lieux, la campagne et ses villageois empreints d’une culture du repli, du langage des traditions, ces villages où les habitants se connaissent, vivent ensemble mais enferment aussi leurs secrets. A certains passages, j’ai pensé aux traits de caractère des gens de la campagne nivernaise si bien décrits par Serge Joncourt dans » l’écrivain national », dont le sujet est pourtant très éloigné.
La tournure des événements est inattendue ; dès les premières pages, il peut-être tentant de s’imaginer le fil de l’histoire. Il n’en est rien, l’auteur conduit le lecteur au moyen d’un fil noueux, solide, qui lâchera sa vérité au gré des dernières pages.
C’est une histoire un peu noueuse, prenante, où les idées foisonnent ; je me suis véritablement régalée avec la richesse du vocabulaire, la fluidité des phrases parfois très longues, contenant questionnements, rancoeurs, énigmes…
Ce livre m’a attirée par la beauté de sa couverture, le regard de cette femme, ce papillon mystérieux, et j’ai découvert une pépite et le talent de son auteur.
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