"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Romulus Brinkley, constatant qu'un grand nombre d'américains se plaignent de faiblesse sexuelle, leur propose de se faire greffer des testicules de bouc. Pour ce faire, en 1918, il ouvre un hôpital de 50 lits, embauche six chirurgiens. Et, miracle inattendu : plusieurs femmes d'opérés témoignent publiquement de leur satisfaction. Cet escroc, puisqu'il en est un, devient l'un des hommes les plus riches des États Unis (il est le propriétaire de plusieurs voitures dont une Lincoln gravée à son nom, d'un avion privé, de deux yachts, d'un voilier de 170 pieds, d'une chaîne de radio etc.). On a estimé que Romulus Brinkley avait greffé, en 16 ans, plus de 5000 paires de testicules de boucs à des hommes en quête de virilité.
Or, le dossier de Romulus Brinkley n'est pas unique, loin de là. Les « génies de l'arnaque » se comptent par centaines. De l'affaire Victor Lustig, cet austro-hongrois qui a vendu, en 1925, la Tour Eiffel à un ferrailleur parisien et qui, après avoir récidivé plusieurs fois avec des combines du même genre, a fini ses jours sous la protection d'Al Capone à celle de «Helga de la Brache» qui a convaincu les plus grands de ce monde qu'elle était la fille cachée du roi de Suède, en passant par « Le suaire de Léonard de Vinci » et autres astuces frauduleuses qui, en leur temps, ont défrayé la chronique judiciaire, les histoires de délinquance astucieuse sont nombreuses. Éric Yung a réuni les plus drôles, les plus géniales et les plus insolites.
Escroqueries légendaires est un livre qui se lit avec plaisir. On va de découverte en surprise, de surprise en admiration.
Comme l'indique son titre et son résumé il parle des arnaques légendaires qui ont parfois rapporté gros aux Arsène Lupin audacieux, je ne vais donc pas m'étendre dessus. Toutefois je dois vous parler de ce sentiment d'admiration que j'ai parfois ressenti en lisant ces pages. En effet malgré leur forfait et ma personnalité honnête, je n'ai pas pu m'empêcher d'admirer ces génies de l'escroquerie qui pour mettre un peu de piment dans leur vie ou rajouter du beurre aux épinards, ont trouvé des trésors d'astuce, de mensonge, de magouille, d'idée, d'audace, sans en être en plus particulièrement inquiété par les créanciers ou la justice, certes pas à tous les coups mais même en cas de poursuite faut savoir que les créanciers peu glorieux de s'être fait avoir n'en feront pas un grand tapage et chercheront à cacher leur mauvaise histoire.
Dans ce monceau d'histoire il y a donc différentes histoires à différentes époques, mais même si toutes m'ont plu je dois avouer que certaines m'ont davantage satisfaites soit de par la personnalité des escrocs et leur génie, soit de par leur histoire et le culot des canailles. Et là, deux histoires se sont particulièrement démarquées celle de Monsieur Victor qui même en prison a quand même arnaqué Al Capone (visiblement tout allait bien dans sa vie, il ne voulait pas vivre vieux) et L'étonnante affaire Humbert qui est étonnante de par la grosseur des mensonges qui ont pourtant fonctionné et ont permis à cette famille de récolter plusieurs centaines de milliers de francs de l'époque même si au final ils ont fini ruiné ; et ce qui est plus incroyable dans cette histoire c'est que ça a touché des artistes célèbres, des hommes d'affaires ou encore la Banque de France ! Et en passant cette histoire n'est pas la seule à avoir touché des institutions étatiques.
En fait, ces arnaques à grande échelle sont celles qui d'une manière générale m'ont le plus plu car dans ces affaires on retrouve le culot, le sang-froid et le génie de personnes surdouées et sûres d'elles qui sont magnifiques même dans le crime (je vous jure que ce n'est pas une déclaration d'amour). Surtout si on compare aux autres histoires à petite échelle qui sont justes de la magouille sans réel génie pour moi et sans trop d'ambition, là-dedans je pourrai citer Les passagers fantômes, La bande des cinq, etc.
Bon, là j'ai l'air de faire l'apologie de l'arnaque juste pour le plaisir de la lecture, mais je vous rassure je trouve cela pas bien et il ne faut pas faire ça, mais honnêtement pour certaines histoires j'ai eu autant de plaisir à les lire que l'auteur a eu à les écrire. Franchement même si ce n'est pas beau c'était superbe à lire car ça laisse admiratif, perso je ne pourrai pas en faire autant.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !