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La poésie de François Cheng sait être profonde tout en restant sobre. C’est le cas pour « Enfin le royaume ». Les quatrains qui le composent se rapprochent par leur simplicité et leur concision du haiku.
Chacun de ses quatre vers contient l’immensité de l’univers et l’homme, minuscule, qui doit lutter pour se faire sa place.
Le poète questionne l’homme, bien vivant, sur sa capacité à s’émouvoir de ce monde
« Sais-tu entrer dans la douleur
Du monde de toute ton âme,
Pareil au papillon de nuit
Se jetant dans la flamme ? »
Ses mots donnent sens à la vie, élèvent l’âme vers la beauté intemporelle. La spiritualité dépouillée de la poésie de François Cheng nous émeut car elle nous parle sans affèteries et sans prendre des chemins de traverse. La nature est là, sous nos yeux, qui nous invite à contempler la beauté, la célébrer.
« Un iris
Et tout le créé justifié ;
Un regard,
Et justifiée toute la vie. »
Quelques-uns de ces quatrains sont dédiés à des amis dont on ne connaitra que le prénom. Il y a, bien sûr, l’émouvant quatrain qui dit « Jusqu’au bout nous te chercherons » et qui s’adresse à Estelle Mougins, la fillette disparue.
La foi du poète est lumineuse et pure et ses vers sont immensément vivants et nous entrainent vers la lumière.
« Une grande chose a lieu : L’univers ? non, la vie »
C’est une poésie vivifiante et apaisante à la fois dont il serait dommage de se priver.
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