Un roman à tiroirs original et addictif
« Vous m'avez sollicité comme expert renommé dans mon domaine, exigeant de moi la plus extrême discrétion. Des incidents récents, distants dans l'espace, vous inquiètent et justifient que vous ayez recours à mes services. Vous attendez de moi que je contribue à préserver votre sécurité. Les conclusions suivront. » Face aux violents décès de trois amateurs d'art fortunés à Hong Kong, New York et Paris, un groupe de collectionneurs surnommé le « consortium de l'angoisse », charge un expert d'élucider ces incidents étranges. Sa mission ? Rassembler l'ensemble des faits connus et mener sa propre enquête. Le temps presse car de nouveaux accidents surviennent. Une piste se dégage. Les victimes auraient fait l'acquisition d'oeuvres subversives signées « jv ». L'artiste, un Orson Welles mâtiné d'un Bansky, obsédé par le détournement, est introuvable. Jusqu'au jour où il décide de joindre l'expert... Provocation ? Bluff ? Falsification ? Serial artiste doublé d'un serial killer ? Qu'est-ce qu'un chef-d'oeuvre ? Que signifie être artiste au sein de nos sociétés capitalistes et dématérialisées ? François Vallejo avec Efface toute trace embarque son lecteur au coeur d'une enquête palpitante où les apparences sont autant de trompe l'oeil s'éclairant les uns les autres. Talentueux et féroce.
Un roman à tiroirs original et addictif
Quel est le point commun entre un chinois diabétique de Hong Kong décédé après avoir ingéré une énorme quantité de sucre, un new-yorkais qui a littéralement fondu, et un français qui décède violemment alors qu’il est seul dans un téléphérique ?
Fort que quelques constatations hasardeuses, un expert en art est sollicité par d’anonymes collectionneurs pour élucider ces accidents pour le moins lugubres.
Tous étaient collectionneurs d’art contemporain, ou plus spécifiquement d’Art Urbain. Mais qui leur veut du mal, pourquoi, comment ?
L’idée de départ de ce roman est à priori fort séduisante, pénétrer le monde de l’art par le biais d’une enquête. Mais j’avoue que je me suis ennuyée. Sans doute du fait de la structure narrative un peu trop froide. Cet expert qui aligne les chapitres les uns derrière les autres, seul personnage réel face au lecteur. Arrive un artiste inconnu, un certain jv le minusculement nommé. Il adore détourner les objets, et s’avère être le lien entre les différents collectionneurs. Sa côte monte, mais il veut vendre une œuvre éphémère, à la façon de la petite fille au ballon de Bansky.
Ce que j'ai apprécié ? La façon dont l'auteur parle de l'art. J’y ai découvert en particulier, et plus de trente ans après sa création par Keith Haring (en 1987) Tower cette fresque monumentale visible au sein de l’hôpital Necker de Paris, véritable emblème de l’art de rue.
L’auteur propose une intéressante satire du milieu de l'art et des collectionneurs.
Ma chronique complète est en ligne sur le blog Domi C lire https://domiclire.wordpress.com/2020/12/14/efface-toute-trace-francois-vallejo/
"Efface toute trace, un titre intrigant qui laisse penser à un roman policier.
Je confirme donc que dès les premières pages nous avons à faire à plusieurs incidents, des morts mystérieuses avec des scénarios bizarres. Rien de tel pour mettre un peu de piment dans la lecture et accentuer l'envie de creuser pour connaître le ou les coupables.
C'est ainsi qu'on entre dans un milieu fermé et relativement nouveau : celui de l'art moderne.
Oui car un groupe d'artistes a fait appel à un expert pour tenter de résoudre les crimes commis. Ils sont persuadés qu'un lien peut exister avec leurs collections d'oeuvres d'art et se sentent ainsi menacés.
Le roman est donc construit de manière originale car ce qui nous est donné à lire est le rapport de cet expert. C'est un rapport complexe car plutôt technique et la partie la plus pimentée qui révèle la chute arrive tardivement. L'expert est aussi particulier car il va sortir de son rôle purement professionnel pour apporter sa perception émotionnelle dans son analyse, mais il n'est pas payé pour ça ! Il a conscience d'outrepasser ses fonctions mais l'énigme mérite de s'attarder sur tous les détails et il ne serait pas humain s'il n'avait pas un avis sur ce qui lui est donné à voir ou entendre.
Pour les amateurs d'art, ils y trouveront de nombreuses références aux artistes et aux oeuvres contemporaines. Pour les novices dont je fais partie, cela permet d'augmenter la culture générale.
Le roman en lui-même est bien écrit et rythmé ce qui est intéressant pour la lecture. Et l'auteur nous épargne toutes les scènes détaillées de crimes qui ne servent pas toujours à quelque chose. Ici on a la scène et c'est tout, ensuite vient la recherche. Pas d'enquêteurs ni de carte de police sur site mais beaucoup de suggestions, d'idées lancées sur d'éventuels liens entre les meurtres. L'expert doit pouvoir élucider l'ensemble des causes des décès s'il veut pouvoir satisfaire ses clients.
J'aime la résolution d'enquête car elle demande d'affiner son esprit critique et son analyse, ce qui permet de rentrer encore plus dans la peau des personnages souvent. Or, ici j'ai mis du temps à trouver mes marques. Je pense qu'il y avait pour moi trop d'aspect artistique au détriment des rebondissements. A moins que ça ne soit la mise en forme sous forme de rapport qui m'ait dérangée. Je n'ai pas pu m'accrocher vraiment aux protagonistes car le temps d'intégrer les liens entre les faits, les dates, les oeuvres, il fallait avancer dans le récit. Une deuxième lecture pourrait surement m'être utile pour m'arrêter sur des détails auxquels je n'ai pas fait attention surement. Mais cela n'enlève par contre rien au fait que l'histoire est riche d'informations et que le travail de l'auteur est remarquable autour de l'art moderne. Il réussit à transmettre aussi un message autour de notre utilisation aujourd'hui de l'art qu'il nomme "art dématérialisé". "
Mon avis de la page 100 dans le cadre des Explorateurs de la rentrée.
Voilà un auteur reconnu , Francois Vallejo, dont j'ai fort apprécié "ouest". J'ai donc attaque ce livre avec de l'entrain et des les premiers pages, le récit m'entraîne !
Le livre commence comme un polar classique avec 3 meurtres a Paris, NewYork et HongKong, touchant des hommes d'affaires de pouvoir, Tous amateurs et collectionneurs d'art moderne et street art. Affolés, un groupe de collectionneurs se regroupent et nomment un expert renomme ( narrateur du roman) pour élucider ces assassinats en toute discrétion et surtout avant la police. Nous suivons les recherches pas à pas , nous plongent dans les cercles fermés de l'art, de la drogue.
L'auteur met beaucoup d'énergie dans le texte, sans omettre un suspens haletant et une documentation intéressante et non démonstrative sur le milieu de l'art actuel. J'ai grand plaisir à rechercher les œuvres citées.
On a du mal à stopper à la page 100. Grande curiosité pour la suite.
Avis de fin de lecture
Le livre commence comme un polar classique avec 3 meurtres a Paris, NewYork et HongKong, touchant de riches hommes d'affaires, amateurs et collectionneurs d'art moderne et street art. Affolés, certains collectionneurs se regroupent et nomment un expert en art contemporain ( narrateur du roman) pour élucider ces assassinats en toute discrétion et surtout avant la police.Ses recherches établissent un point commun entre les victimes : ils ont tous faits l’acquisition d’œuvres subversives signées «jv »dont l’auteur est inconnu et introuvable. A sa grande surprise, l’expert recevra un appel et les confessions de cet artiste.
Ce roman est composé comme un millefeuille, on savoure chacun de ses niveaux de lecture !
Au prime abord, je découvre un roman policier mais très original ; des assassinats aux mises en scène étranges, on n’y rencontre aucun policier, mais un expert en art qui mène cette enquête tortueuse et pleine de suspens.
On assiste en parallèle à une belle remise en cause des certitudes de l’enquêteur renommé.Beaucoup de questions l’assaillent comme : qu’est ce qu’être un artiste ? Quelle valeur marchande donner à une œuvre ? Qu’est ce qu’un chef d’œuvre ? que signifient toutes les ventes et profits des riches collectionneurs ?J’ai particulièrement apprécié les échanges entre l’expert et l’artiste rebelle ,chacun amenant son regard divergent sur l’art moderne. L’un illustre la culture traditionnelle admise tandis que l’autre tend à sa destruction.
J’ai apprécié cette documentation fine et précise sur les milieux de l’art et certains artistes reconnus. Revoir certaines œuvres et en découvrir de nouvelles à été un vrai plaisir avec en plus, une analyse fine et pointue. L’auteur mêle astucieusement l’intrigue avec ces réflexions sur le monde de l’art actuel.
Autre point intéressant est son approche philosophique de l’art émise par la confession de l’artiste « jv », ses interprétations malmènent les points de vue traditionnels sur les œuvres. J’y trouve une critique virulente de ces milieux artistiques menés par le pouvoir de l’argent de riches collectionneurs. La globalisation mondiale et la finance pervertissent-elles le marché de l’art ?Les échanges entre le narrateur et l’artiste «jv »éclairent ces questions, en nous laissant toute liberté d’interprétation.
C’est un livre érudit et puissant, très abordable pour tout lecteur, même sans culture artistique pointue comme moi.
Avis de la page 100 - Les Explos 2020 :
"Groom"," Ouest"," Les Soeurs Brelan" et "Hôtel Waldheim" m'avaient amené à découvrir et à ne jamais être déçu par son style et son univers....."Efface toute trace" au bout de ses 100 premières pages est bien parti pour renforcer l'intérêt qu'il suscitait déjà. Bienvenue, cette fois, dans le monde des Passionnés propriétaires d'oeuvres d'art contemporain (que l'on se rassure ce n'est pas un traité de ce style) qui semblent être, aux quatre coins du monde, souvent à l'origne d'empires économiques (ancienne ou nouvelle économie), mais surtout victimes de décés violents sans que toutefois les enquêteurs traditionnels de chaque pays aient eu l'occasion de les lier entre eux.... C'est donc une soirte de guilde de propriétaires de ce style qui vont appeler à la rescousse un expert de ce domaine, le narrateur, à établir les liens, retrouver quel artiste avaient en commun ces morts, arrêter le cycle infernal....mais dans la discrétion. Il n'y a ici aucun membre du FBI, ni détails des scènes de crimes, ni pathos juste une réflexion, l'étude des profils des victimes comme des artistes contemporains et on se prend au jeu facilement. Fascination devant les recherches qu'a du mener, ici, François Vallejo et le suspense qu'il met en place....
Avis de fin de lecture :
Bienvenue dans le monde des Passionnés propriétaires d'oeuvres d'art contemporain (que l'on se rassure ce n'est pas un traité de ce style) qui semblent être, aux quatre coins du monde, souvent à l'origine d'empires économiques (ancienne ou nouvelle économie), mais surtout victimes de décès violents sans que toutefois les enquêteurs traditionnels de chaque pays aient eu l'occasion de les lier entre eux.... C'est donc une sorte de guilde de propriétaires de ce style qui va appeler à la rescousse un expert de ce domaine, le narrateur, afin d’enquêter dans la discrétion. Il n'y a ici aucun membre du FBI, ni détails des scènes de crimes, ni pathos, juste une réflexion, l'étude des profils des victimes comme des artistes contemporains et on se prend au jeu facilement.
A la fin des 100 premières pages, je savais que c'était un roman dont le style est nouveau et à l'écriture spécifique et originale. Pari tenu pour François Vallejo qui a fait de ce roman une lecture addictive jusqu'aux termes de son récit.
Après la mise en place et le relevé de morts suspectes aux quatre coins de la planète dont seul le narrateur arrive à déterminer les liens, c'est le portrait de celui que notre narrateur assimile au commanditaire de ces morts suspectes qui prend place dans le texte. Après une succession d'intuitions que Sherlock Holmes n’aurait pas reniées, de petites enquêtes de proximité sans le début d'une preuve, notre expert entre en contact avec un mystérieux jv.
C'est alors l'histoire d'un dessein exceptionnel ; celui d'un artiste passant du statut d'illustre inconnu à celui de la valeur sûre et recherchée auprès des collectionneurs, avec à la clé une inflation exceptionnelle du prix de ses œuvres. Paradoxe absolu, il attend qu'après avoir dépensé de telles fortunes pour ces dernières, ses acheteurs les détruisent. La folie criminelle et artistique, la manipulation, le détournement, l’escalade est assez jouissive pour le lecteur. Notre expert s'égare-t-il, deviendra-t-il un aficionado ?
Critique non camouflée d'un monde moderne où les oeuvres d'art contemporaines sont souvent le résultat du travail de personnalités mystérieuses, jouant l'anonymat et dont la côte s'envole sans réelle explication... Critique de ces collectionneurs qui se lancent avec leur fortune dans une surenchère, Réflexion sur la perversité de certains de ces créateurs ou collectionneurs, réflexion sur l'éthique dans ce domaine, sur la définition de l'Art de nos jours, Efface toute trace est un roman à tiroirs pour lequel on devine que François Vallejo s'est particulièrement documenté. Ethique, esthétique, meurtre, vanité : Passionnant.
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