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Cet ouvrage est le fruit d'une recherche sur « les illégalismes portuaires » - formes d'évaporations par lesquelles le port nourrit la ville.
Les archives de la « police des ports », mise en place en 1919 par la Chambre de commerce de Marseille, nous dévoilent un monde social insoupçonné où l'on rencontre aussi bien Jules S., condamné à six mois avec sursis pour le vol de seize oranges, que le minotier M., qui détourne douze tonnes de blé. Se fait également jour le conflit entre pêcheurs, qui cueillent les fruits de mer accrochés aux quais, et les scaphandriers, qui leur font une concurrence illégale, au lieu de se contenter du « grappinage » - qui consiste à récupérer les marchandises « tombées » des quais et des navires.
Ce livre raconte la vie foisonnante d'un espace à la fois public, ouvert et cosmopolite, et invite à réfléchir sur le statut du prolétariat portuaire - caractérisé par la complexité des métiers et une certaine porosité entre travail, asservissement et commerces informels.
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