"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
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https://animallecteur.wordpress.com/2021/01/16/ecorces-vives-alexandre-lenot/
Plus qu’un roman a intrigue, Ecorces vives est un roman d’atmosphère où la nature prend une place importante, on pourrait presque la considérer comme un personnage. Elle y est belle, sauvage, sait se renouveler et la plupart du temps silencieuse. D’ailleurs dans le roman il y a très peu de dialogue ce qui caractérise bien le vide social de cette religion au centre de la France mais aussi loin de tout. C’est aussi un roman social qui parle de la désertification des zones rurales, des oppositions entre les chasseurs et les fervents défenseurs de la nature et comment le climat peut influer sur les caractères des habitants.
L’intrigue quant à elle se construit autour d’Eli, un homme qui a fui la ferme dans laquelle il a vécu après y avoir mis le feu, Louise une jeune femme qui s’occupe des chevaux d’un couple américain installé dans la région depuis déjà un bon moment, Laurentin un gendarme de la cinquantaine qui a décidé d’exercer ses dernières années de son métier en montagne afin de profiter de la nature avec ses chiens et bien d’autres personnages qui affrontent chacun la violence rurale du massif central. A travers ce roman choral dans lequel chaque chapitre est consacré à un personnage, l’auteur revient sur les souffrances endurées par chacun d’eux, les raisons des rivalités, les rancœurs et les jalousies. Mais il y a surtout un mystère à résoudre : Qui peint toutes ces pierres en rouge, qui fait des inscriptions mystérieuses au bord des routes de chaque côté de la petite ville ?
J’adore ce type de roman choral qui donne la parole à chaque personnage et qui nous permet ensuite de faire le lien entre les uns et les autres mais cette fois j’ai eu un peu de mal à assembler les pièces du puzzle. En revanche la plume est très belle et bien travaillée ce qui est très agréable à lire.
Sur le même thème et sur la même type de construction de roman j’ai adoré Seules les bêtes de Colin Niel et Aux animaux la guerre de Nicolas Mathieu.
Le Massif Central, la rudesse du climat, l’habitat clairsemé, les autochtones taiseux, les « étrangers » qui s’intègrent ou pas surtout quand la couleur de peau est différente, on trouve tout ça dans le livre d’Alexandre Lenot. Mais bien plus encore, la nature somptueuse et encore préservée, la bonté, l’amour…
C’est un livre choral et chaque chapitre se relie un peu plus aux autres. Les personnages sont bien campés, l’atmosphère paysanne bien rendue. Il y a de la violence par désoeuvrement, par bêtise.
Et il y a Eli et Louise, deux écorchés qui se rencontrent et essaient de faire bouger les choses.
C’est un roman noir, l’écriture d’Alexandre Lenot est âpre mais juste et empreinte de poésie.
Une très belle découverte qui ne laisse pas indifférent.
Louise a quitté la ville pour venir se ressourcer dans une petite ferme du massif central et aider Andrew et Fionia dans les travaux des champs et s'occuper des animaux.
Le jour où elle trouve dans la forêt un vagabond elle le ramène à la ferme et le prend en amitié.
Eli trouve sa place à la ferme et comme Louise il est passionné par la nature sauvage.
Mais dans le village de la vallée, les habitants respectent de moins en moins la nature, les chasseurs tuent à tout va , les jeunes détruisent les clôtures avec leurs quads et n'acceptent pas les étrangers sur leur territoire.
Louise et Eli deviennent complices et passent leur temps libre à sauvegarder l'univers qui les entoure .
Ils coupent les branches que les chasseurs engluent pour attraper les oiseaux, ils effacent les traces du gibier traqué, ils réparent les clôtures pour éviter que les animaux s'échappent ..........
Dans le village c'est la révolte, des plaintes sont déposées à la gendarmerie,........
Un roman noir sur fond de rancoeurs séculaires .......... et d'écologie ..........
Un roman qui se lit et que je relirais avec plaisir.
La couverture d’un livre revêt à mes yeux une certaine importance et plus encore le titre. "Ecorces vives", celui du premier roman d’Alexandre Lénot ne déroge pas à la règle. Que se cache-t-il derrière ces écorces ? Des arbres ? Des bois ? Est-ce une image ? une métaphore ? Et pourquoi vives ? Ecorces vives, écorchés vifs ?
Chaque lecteur y trouvera sans doute une explication. J’y ai pour ma part vu un mélange entre la nature, souvent rugueuse, les arbres si présents dans ce Cantal sauvage et les femmes et hommes de l’histoire qui y vivent et cachent chacun des blessures, des coins sombres, des douleurs. Des écorchés vifs, c’est bien ça. Car ce roman vagabonde dans une nature ombragée, difficile à dompter et les personnages qui y vivent ne sont pas davantage faciles à apprivoiser. Eli, Laurentin, Louise, Lison, Jean… par chapitre alterné l’auteur nous raconte une histoire chorale sur fond de grands espaces. Eli met le feu à un groupe de maisons et se fond dans la nature. Il aurait dû y vivre avec sa femme, mais… Laurentin, gendarme, divorcé, malheureux, boiteux, enquête…Louise soigne des chevaux – et ses bleus à l’âme ? – Lison essaie de survivre au décès de son mari… Jean tente de préserver son frère, différent, de la colère de leur père.
Alexandre Lénot s’y entend pour peindre la nature, dans une très belle langue, à la frontière de la poésie "Il y a dans l’air le souffle d’un géant endormi, et les odeurs brutes d’un hiver de bandits." et ces paumés de la vie réunis dans ce coin reculé "Il a une voix douce, la voix de quelqu’un qui n’aime ne sait ni ne peut parler fort. La voix de quelqu’un qui préfère renoncer. La voix de quelqu’un qui espère qu’on se penchera un jour sur lui". Comme les arbres, ils sont recouverts d’écorces, et cachent leurs failles. La construction me semble intéressante qui fait du texte un tableau aux lumières changeantes. Et l’histoire progresse au fil des marches des uns et des autres au milieu d’un monde difficile.
Un roman au parfum de terre et de mousse qui demeure prégnant longtemps après la dernière page tournée, puissant, obsédant.
https://memo-emoi.fr
Voici un premier roman qui en a étonné ou dérouté plus d'un(e). Que moi j'ai beaucoup aimé. Un roman assez noir où le plus important est l'atmosphère qui y règne, plus que l'action. Une région rurale qui semble abandonnée par le progrès, des haines ancestrales figées dans le temps, une défiance commune pour tout étranger, une violence sourde qui jaillit au moindre prétexte...Et là, le prétexte sera l'incendie d'une vieille ruine isolée.
Des personnages dont on sait peu de choses et sur lesquels on n'apprendra guère plus, la plupart cabossés par la vie, qu'ils soient d'ailleurs ( Eli, Louise, Laurentin) ou du cru ( les frères Couble)D'autres un peu mystérieux ( le vieux couple d'américains Fiona et Andrew) qui seront un temps une sorte de passeurs près desquels Louise puis Eli renaîtront lentement à la vie.
Il faut se laisser porter par l'écriture, très belle, dense comme cette nature qu'elle décrit, il faut prendre son temps pour le lire, ce que j'ai fait puisque j'étais en vacances et que j'avais peu de temps pour la lecture. Normalement je n'aime pas faire cela, lire de façon trop discontinue, mais là, chaque fois que je reprenais mon livre, même pour un court moment, j'étais immédiatement plongée dans l'histoire, le lieu, la psychologie des personnages... Je veux y voir la magie d'une écriture superbe qui m'a beaucoup touchée. Un premier roman prometteur et assurément, un écrivain à suivre pour moi.
Des hameaux perdus entre montagnes et forêts. Quelques familles dont chaque membre mâche indéfiniment de vieilles rancoeurs comme tétées en même temps que le lait maternel. Quel écho a le monde en ces lieux où l'imagination semble bloquée par la verticalité des monts et des arbres ? Rivalités ancestrales, bêtise et cruauté sourdent des vieux murs, enserrent les âmes et déploient leurs tentacules visqueuses jusque dans l'épicerie du village, jusque dans les chemins forestiers où l'on aime chasser comme pour entendre le chuintement du sang et de la vie qui s'écoulent, comme pour savourer, l'espace d'un instant, l'idée de toute puissance. La vie, c'est pourtant là qu'Eli avait voulu la poursuivre et que Louise réapprend à l'aimer. C'est là que le capitaine Laurentin efface des souvenirs trop lourds et que Lison défriche un nouveau chemin. C'est là que Jean se dresse contre ceux qui humilient, ceux qui ricanent, ceux qui tirent une fierté mauvaise et illusoire d'être nés ici.
L'histoire de chacun de ces cinq personnages est racontée peu à peu, presque à mots couverts. Comme si l'essentiel était, en définitive, ce lieu qui les accueille au même moment quels que soient les fardeaux qu'ils y apportent. Cinq écorchés vifs qui, de manière différente, se greffent des peaux d'écorces vivantes et vitales. C'est un récit insoumis qui se blottit dans des buissons de ronces jusqu'à s'y fondre et progresse lentement, en prenant le temps d'installer une atmosphère où le noir le dispute à la lumière. Un récit qui ouvre des brèches dans des vies subies et qui pare la rébellion d'une couleur rouge-flamme.
Alexandre Lenot excelle à faire ressentir le désarroi comme la colère, la haine comme la naissance de l'amour, la bienveillance comme la méchanceté. On s'enfonce dans son roman comme dans une forêt qui ne laisserait percer que des bulles de lumière dans lesquelles les personnages principaux trouveraient le courage d'affronter les ténèbres en apprenant à dire non et en s'affranchissant des systèmes asphyxiants.
J'ai été envoûtée par ce roman, par l'âpreté sauvage de l'histoire et par la force évocatrice d'une écriture qui semble fusionner avec ce qu'elle raconte.
C'est vraiment rare que j'abandonne un livre, mais voilà, je l'ai fait !
Arrivée poussivement à la page 79, j'ai planté les personnages en plein cœur du Massif Central. Je me suis enfuie en courant. J'étais perdue au milieu de ce décor minimaliste. Le manque d'émotions m'a convaincue, j'ai refermé à jamais Écorces vives, le premier roman d'Alexandre Lenot.
Qu'il ne m'en veuille pas, peut-être ai-je raté un rendez-vous, il y en aura certainement d'autres...
Un village tranquille et reculé dans les montagnes, une maison en ruine brûle et s’effondre… comme s’est effondrée un jour la vie de l’incendiaire. Pourquoi, comment, nous ne le sauront finalement jamais, mais est-ce important ? Dans ce village, tout nouveau venu est une intrigue, un intrus aussi, et seuls ceux du coin ont droit de cité. En encore… tout dépend s’ils sont bien nés, ou s’ils sont du côté des plus forts, des chasseurs, des vilains qui imposent leur loi.
Laurentin est arrivé au village il y a quelques années, avec une patte folle à la suite d’on ne sait quoi. Ce gendarme règle les quelques incartades ou beuveries qui émaillent la vie du village, peu d’évènements graves en fait, et la retraite s’annonce doucement.
Lison vient de perdre son mari. Ce taiseux à la double vie. Céline vient à son enterrement et ne repart pas, aide précieuse et mystérieuse auprès d’une veuve déstabilisée. Mais au village on n’aime pas trop les belles femmes seules….
Louise, arrivée depuis peu, vit à la ferme des américains. Solitaire, elle s’occupe de bêtes et parcours la montagne chaque jour.
Eli est l’homme mystère, le pyromane blessé, cet écorché vif qui fuit vers on ne sait quoi.
Dans ce roman choral, il y a des frères solidaires, des enfants orphelins, un épicier presque aveugle, des chasseurs plus agressifs envers les hommes qu’envers les animaux… Il y a la vie en montagne, dure, froide, désespérée parfois. Il y a la dureté du climat qui se répercute sur la vie des hommes… Une ambiance ambivalente qui nous mène vers on ne sait quoi, mais avec qui tension qui sourd de chaque chapitre, le lecteur attend le cataclysme qui ne peut que survenir.
L’écriture est belle, la montagne froide et dure, l’atmosphère est souvent étouffante malgré l’ampleur des paysages, et en cela j’imagine que l’auteur a réussi son pari.
lire ma chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2019/03/28/ecorces-vives-alexandre-lenot/
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