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Shan Fong, Alias Doctor Mirage, avait le pouvoir de voir et parler aux morts. Elle aidait celles et ceux qui ont perdu des êtres chers à vivre leur deuil. Mais aujourd'hui, les morts se sont tus, leurs esprits se sont évaporés, même Hwen, son mari décedé... Maintenant, Doctor Mirage doit répondre à la plus importante question de sa vie : serait-elle morte, elle aussi ?
Voilà un comics intriguant, mais comme très souvent dans l'univers Valiant, les héros/héroïnes ne sont pas des invulnérables, voir même ils sont à l'opposé, c'est à dire complètement humains...
C'est encore le cas évidemment avec notre Doctor Mirage. Elle nous revient après un premier opus édité en 2019, et ses apparitions dans Shadowman et Faith Dreamside...
Magdalene Visaggio nous offre un scénario triste et touchant sur le thème du deuil, mais à la fois bizarre et totalement psychédélique égayant ainsi les propos semblant effrayants.
Elle nous présente d'entrée notre protagoniste dans une sorte de dépression et de solitude suite à la perte de son "maudit" pouvoir.
Dès le début, le message est fort. La dépendance à cet horrible don semble poussée à l'extrême, comparable probablement à l'effet d'un manque de drogue forte.
Puis des effets hallucinogènes, ou une résurgence de souvenirs, semble s'installer en évoquant des techniques de cadrage d'une émission télévisuelle...
L'univers décrit, bien que coloré, reste bien sombre et étrange tel un songe à mi-chemin entre cauchemar et calme onirique...
L'histoire est nourrie de hasards bien providentiels, comme cette jeune Grace Lugo qui vient sonner à la porte au moment le plus opportun et qui bien sûr sait aussi communiquer avec les morts, mais aussi d'incohérences et/ou de magie mystérieuse dont nous ne comprenons pas forcément les objectifs...
En bref, le lecteur est lui aussi plongé dans le rêve et se laisse bercer par cette histoire mouvementée et les transitions parfois abruptes et décousues.
Le fond de l'histoire est aussi grandement teinté d'ésotérisme ce qui explique les côtés extravagants et énigmatiques.
Des références aux antiques croyances égyptiennes rythmes la deuxième partie du récit mais j'ai cru y décerner aussi d'autres références aux récits d'horreur comme du Lovecraft avec des créatures volantes difformes, ou globuleuses et/ou visqueuses des plus répugnantes...
Le dessin de Nick Robles est quant à lui magnifique !
Le trait remarquablement fin, précis et détaillé aide très efficacement à se projeter dans ce récit troublant.
Les auteurs ne manquent pas d'imagination car les mises en scènes sont souvent très originales, jouant de tous les effets, perspectives et cadrages possibles.
Le rythme soutenu maintient ainsi le lecteur éveillé et tout attentionné au rêve de Shang Fong. Il aurait été dommage que lui aussi vogue à ses mirages...
Les couleurs sont géniales, psychédéliques à souhait, alternant des teintes tantôt enchanteresses et à moment cauchemardesques.
C'est vraiment un superbe travail !
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