"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Recordman des acquittements aux assises, Éric Dupond-Moretti aurait un peu trop tendance, selon ses détracteurs, à faire relaxer tous ses clients. Il nous montre ici que la Justice, elle, à une réelle propension à condamner tous ceux qui paraissent devant elle.
À travers le récit de plusieurs affaires criminelles dans lesquelles il est intervenu, traitées comme des thrillers dans des chapitres coups de poing, il dénonce les imperfections d'un système qui respecte de moins en moins les droits de la défense.
Oubli délibéré de la présomption d'innocence, comme si juger consistait surtout à prouver la culpabilité... Écoutes tous azimuts, atteinte non justifiée à la vie privée... Communications intempestives à la presse qui influencent le public et sans doute les jurés... Ruses procédurales qui tordent le cou au déroulement équitable du procès... S'ensuit une guerre de plus en plus dure entre la magistrature et les avocats qui en ont assez d'être traités à leur tour comme des suspects. Sans compter tous les citoyens sans peur et sans reproche qui croyaient jusqu'ici qu'il suffisait, face à un tribunal, d'avoir la conscience tranquille...
J'ai lu le premier titre paru, « la bête noire », et surtout j'ai eu l'occasion de voir et entendre E. DP plaider à la Cour d'appel de Rennes ; deux malfrats dans le box des accusés, chacun son avocat, l'un est reparti avec une peine renforcée, l'autre a été relaxé...Vous avez deviné quel avocat s'était chargé de sa défense. Je suis restée scotchée sur mon banc au moment du verdict.
J'ai donc lu avec curiosité ce nouveau livre et j'y trouve toujours la même détermination farouche à défendre un individu , souvent coupable mais aussi parfois innocent , ce qui requiert la plus grande vigilance de l'avocat de la défense.
E. DP dénonce en particulier ici la sur-victimisation accordée parfois trop généreusement par les nouveaux magistrats ; les victimes sont à défendre , nul ne peut le nier, mais l'accusé dans le box est quasiment condamné par la » moraline » ambiante , les médias , avant même que le procès ne commence. L'avocat relate quelques procès bien édifiants en ce sens.Les psy sont même parfois demandés pour assister les magistrats , sortez vos mouchoirs Il nous rapporte aussi quelques petits dysfonctionnements qui donne froid dans le dos.
Ce n'est pas vraiment un malaise, éprouvé à la lecture de ces 2 livres , mais une sorte d'incertitude, de gêne, qui fait réfléchir sur cette fameuse formule si souvent entendue : »Je fais confiance à la Justice de mon pays... » Espérons le.
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