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La découverte, dans l'oeuvre de Thomas d'Aquin, d'une connaissance « habituelle » de l'âme par elle-même, immédiate et préréflexive, a permis au dominicain français Ambroise Gardeil (1859-1931) de penser philosophiquement, par une analogie de structure métaphysique, la possibilité d'une connaissance « expérimentale » de Dieu, connaissance offerte de droit à tous et réalisée de fait chez les mystiques. Une telle entreprise reposait toutefois sur une interprétation, rigoureuse mais contestée en son temps, de la noétique thomasienne et assumait une décision philosophique forte au sein d'une tradition thomiste plus diverse qu'on ne l'imagine.
Rouvrant la voie ouverte par Gardeil, le présent ouvrage, Dieu comme soi-même, examine, sur les textes mêmes de Thomas et de ses contemporains, la validité historique et la portée heuristique de cette analogie proposée entre connaissance de soi et connaissance de Dieu. Selon une méthode herméneutique inspirée de H.-G. Gadamer et à partir d'un horizon philosophique personnel, mais marqué par les suggestions de Bergson autant que par les exigences de Kant, l'auteur, pour parvenir au terme de sa propre quête, multiplie et confronte les plans de lecture, varie et unit les perspectives comme les époques, faisant dialoguer saint Thomas et saint Augustin, Cajetan et Jean de Saint-Thomas, A. Gardeil et M.-D. Roland-Gosselin (1883-1934) ainsi que D. Dubarle (1907-1987).
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