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Ce Dictionnaire amoureux contient à la fois de l'amour, des souvenirs, des admirations et des regrets. Il est la mémoire de ceux qui s'intéressent au football, et l'attendent tous les 4 ans, comme de ceux qui ne s'y intéressent pas, mais se souviennent être descendus dans la rue. Parce que la Coupe du monde est ce qu'il restera de ce jeu quand nous aurons oublié tout le reste.
Arpenter amoureusement la Coupe du monde, c'est plonger au coeur de la mythologie du football et de notre mémoire collective. On dit Coupe du monde, il n'est jamais nécessaire de préciser " de football ", et cette évidence en majesté, qui tient à l'antériorité comme à l'audience planétaire, oblige les autres sports à se décliner.
La Coupe du monde aura bientôt 100 ans et elle s'étend sur deux siècles qu'elle a participé à raconter. Elle ne s'est jamais écartée des tremblements ni de la marche du monde, visitant l'Italie de Mussolini en 1934, l'Argentin des généraux en 1978 ou la Russie de Poutine en 2018, refondant l'idée de la nation allemande avec le Miracle de Berne en 1954, affichant la force d'une France métissée en 1998.
Elle a essaimé des épopées collectives qui ont parfois reposé sur la victoire (le Brésil de 1970) mais parfois sur un esthétisme de la défaite (les Pays-Bas de 1974, la France et le Brésil de 1982) : Séville reste un nom de code et une douleur française. La Coupe du monde, aussi, surtout, a fixé les admirations sur quelques Dieux du stade et quelques héros de tragédie. Elle a fait de Pelé un roi, de Cruyff un prince, de Maradona un diable avec la main de Dieu, de Zidane une icône retirée sur un coup de tête. La Coupe du monde a fait le sport, le football et ses personnages. Elle est la première à être entrée dans le salon, en noir et blanc puis en couleurs.
Journaliste sportif et leader de la rubrique football de L'Équipe, l'auteur connaît bien son sujet : il aura couvert cette année sa dixième coupe du monde de football.
Le bouquin est sorti trop tôt pour traiter de la récente actualité qatari, mais cela n'interdit en rien de le lire, ou de le parcourir, avec intérêt.
Duluc
Comme dans les autres ouvrages de cette collection, on passe souvent du coq à l'âne, mais ils sont ici toujours habillés d'un maillot de foot.
La plume de V. Duluc démontre une parfaite maîtrise du sujet. On n'en attendait pas moins...
Elle est souvent acérée, parfois vitriolée. L'humour n'est pas absent. Mais elle dévoile surtout un grand fond d'humanité. Il les aime ses footeux, notre auteur !
Une Coupe du monde de foot juste avant Noël, cela justifie pleinement, s'il en est besoin, qu'on offre ce bouquin à un proche amateur de sport. Il le lira avec plaisir.
Chronique illustrée : http://michelgiraud.unblog.fr/2022/12/21/dictionnaire-amoureux-de-la-coupe-du-monde-vincent-duluc-plon-dactualite/
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