"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
«Tu n'écriras pas là-dessus, m'a demandé ou ordonné mon père, l'index levé, le ton à mi-chemin entre la supplique et le commandement. J'ai songé à lui répondre qu'un écrivain ne sait jamais sur quoi il écrira, qu'il ne choisit pas ses histoires mais que ce sont les histoires qui le choisissent, qu'il n'est rien de plus qu'une feuille sèche dans le souffle de sa propre narration. Par chance, je n'ai rien dit. Tu n'écriras pas là-dessus, a répété mon père, d'un ton désormais plus ferme, presque autoritaire. J'ai senti le poids de ses mots. Bien sûr que non, ai-je dit, peut-être sincère, ou sachant déjà qu'aucune histoire n'est indispensable, qu'aucune histoire n'est nécessaire, sauf celles que quelqu'un nous interdit de raconter.» L'histoire interdite est ici celle de Salomón, le frère de son père, qui se serait noyé, enfant, dans le lac Amatitlan. Et l'enquête familiale dans laquelle Eduardo Halfon nous entraîne est vertigineuse.
Un court roman, d'une traite sans chapitre sur le deuil d'un enfant que tout le monde a oublié. le narrateur part à la recherche de ses souvenirs. Il en est sûr, quand il était petit, on lui a raconté que le frère aîné de son père était mort noyé à 5 ans. Mais il semble seul à se souvenir de cet évènement. Il part donc à la recherche de ce souvenir plus que de l'enfant mort.
Sur son chemin, il rencontre d'autres histoires d'enfants noyés.
C'est assez bien écrit, pas très triste car le récit fait penser à un conte.
Je ne suis pas sûre d'avoir compris le propos de l'auteur. Je n'ai pas passé un mauvais moment mais au final il n'y a pas eu beaucoup d'intérêt à cette lecture.
Un roman court et intense de 112 pages sur un sujet assez courant de la littérature moderne, à savoir la quête sur le mystère de la disparition d'un aïeul ou d'un membre de sa famille. C'est une autofiction avec cette recherche de la part d'Eduardo Halfon des circonstances de la mort d'un oncle (le frère aîné de son père), Salomon, dans un lac au Guatemala.
Sur fond de 2nde guerre, de brutalité dans le Guatemala des années 70 et d'exil aux Etats-Unis, ce portrait familial est très intéressant. L’écriture de l'auteur est fluide et très agréable. Beaucoup d'intensité et d'émotions en ressortent sans besoin d'y passer des pages et des pages.
Ma réserve est pour la fin qui m'empêche de complètement adhérer au livre et me laisse une impression d'inachevé ou de fausse fin.
A découvrir toutefois !
Troisième lecture du mois de mai pour le Prix du Livre de Poche mais force est de reconnaître que je suis complètement passée à côté...
Ce court récit dans lequel l'auteur part à la recherche d'un souvenir, un oncle s'étant noyé -ou peut-être pas- n'a pas réussi à retenir mon intérêt.
Du passé de ses grands-parents juifs à ses souvenirs d'enfance avec son frère, Eduardo Halfon remonte le fil et se remémore des moments en famille, des bribes de conversations.
Cependant, même si de temps à autre, une pointe d'émotion m'atteignait, j'ai survolé cette centaine de pages sans m'y intéresser plus que ça.
Le point de départ de Deuils, c'est le retour du narrateur dans la maison de ses grands-parents où Salomon, son oncle, avait vécu avant de se noyer à l'âge de cinq ans dans le lac Amatitlan. A partir là, le récit se construit comme un puzzle narratif où se mêlent des souvenirs épars, afin de reconstituer l'histoire de sa famille. Mais comment faire la distinction entre les souvenirs bien réels et ceux que l'on a brodés à partir d'une image, d'une phrase, d'un non-dit, d'un mythe ? Car cette histoire de noyade n'a semble-t-il nullement marqué le petit frère du narrateur. Dans cette nouvelle pierre à l'édifice littéraire d'Eduardo Halfon, l'auteur guatémaltèque continue d'étudier les mécanismes de la construction d'identité et se concentre sur ceux qui prennent leur source dans les relations fraternelles. Un roman profond et émouvant, qui appuie la réputation de son auteur, un de ces écrivains qui savent dire beaucoup en peu de mots.
Au Guatemala, le petit Salomón est mort noyé dans le lac d’Amatitlán à l’âge de cinq ans. Enfin, c’est ce que raconte la légende familiale, mais est-ce exact ?
Salomón était le frère ainé du père d’Eduardo…. Il porte un prénom transmis de génération en génération et présent dans les familles des deux grands-pères, l’un juif arrivant de Pologne, l’autre du Liban. Mais depuis sa mort mystérieuse, il n’y a plus personne pour perpétuer ce prénom. Alors le narrateur cherche dans ses souvenirs à quel moment et en quels termes on a lui parlé de cet oncle disparu trop tôt. Et surtout à faire affleurer à sa conscience tous les non-dits, tous les secrets, les mystères qui entourent ce décès.
Les souvenirs défilent, ceux de l’enfance, ceux plus flous des conversations entre adultes écoutées en cachette, ces mots devinés, extrapolés, impliquant des situations biaisées, des histoires que se racontent les enfants quand on ne leur dit pas simplement la vérité.
Mais la recherche de Salomón n’est-elle pas avant tout prétexte à revisiter tous les lieux où ont vécu les différents membres de cette famille rescapée de l’holocauste, et à tenter de comprendre pourquoi un silence aussi pesant entoure cette mort accidentelle.
De la Pologne au Guatemala puis de Miami à New York, un récit comme une quête intime.
Lire ma chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2020/05/12/deuils-eduardo-halfon/
J'ai beaucoup aimé ce tout petit roman, presque une nouvelle. C'est une enquête du narrateur (qui est l'auteur du roman d'ailleurs) sur sa propre famille et notamment sur le décès un peu mystérieux de son oncle qui avait alors seulement 5 ans.
C'est court, une centaine de pages, et l'écriture est tellement agréable que l'on est avide d'avoir plus de détails sur les protagonistes. Pour autant, ce petit format ne m'a pas dérangé plus que ça, car cet auteur a la capacité de transmettre énormément en peu de mots. Pas de superflu ici mais les émotions sont bien présentes , c'est plutôt rare cette concision.
Les questionnements de cet homme sur un évènement au sein de sa famille, cette quête à la recherche de la vérité, les rencontres avec ces personnages attachants et atypiques, c'est très prenant, j'ai vraiment été happé par cette lecture et je suis immédiatement entré dans l'histoire (et heureusement vu la petite taille mais c'est aussi ça le talent de cet auteur).
En tout cas ce roman m'a touché, un vrai plaisir de lecture, de réelles qualités littéraires. N'hésitez pas à plonger dedans, la lecture est courte mais elle reste longtemps dans la tête du lecteur.
J'ai lu ce livre dans le cadre du Prix des Lecteurs du Livre de Poche, il fait partie de la sélection de romans du mois de mai. Une nouvelle fois, je me répète à chaque fois, ce prix me permet de faire des découvertes et des lectures que je n'aurais sans doute pas fait en temps ordinaire. Franchement, je ne sais pas si je serai allée vers ce livre, tout simplement à cause du titre qui n'engage pas à des moments de lecture réjouissants. Le deuil est une période de la vie tellement terrible et triste que je n'ai pas envie de lire de livres sur ce sujet. Eh bien, je me suis trompée totalement sur ce thème du deuil, très bien traité ici par l'auteur. Cette lecture, qui aurait pu s'avérer très triste, a apporté une belle touche d'espoir et de beaux messages sur la vie.
Je ne vais pas trop parler de l'histoire, le livre est vraiment très court, une centaine de pages environ. Ce serait vraiment dommage de tout vous dévoiler et de vous gâcher votre découverte. Surtout que le résumé dit juste ce qu'il faut, il n'en dévoile pas trop, ce qui est plutôt rare pour de courts romans.
Tout va donc tourner autour d'un fait raconté au narrateur pendant son enfance. Le frère de son père, son oncle donc, serait mort noyé à l'âge de cinq ans au Guatemala, le pays d'origine de l'auteur. Une fois adulte, il va vouloir partir sur la trace de cet oncle, il vit aux États-Unis, mais va repartir au Guatemala pour retrouver des personnes qui auraient vécu à ce moment là et surtout trouver des réponses, car on en parle peu dans sa famille. En faisant ces recherches, il va tomber sur d'autres faits familiaux tout aussi importants. Eduardo Halfon est d'origine juive, sa famille a dû ainsi traverser la seconde guerre mondiale avec la terreur que l'on peut connaître, avec les disparitions que l'on peut se douter. Rajouté à cela, un enfant de cinq ans qui disparaît, dans des circonstances troublantes, le narrateur part au devant de révélations familiales. Son oncle est-il mort noyé ou autrement ? Qui pourra lui dire la vérité ? Son oncle ne serait pas le seul noyé dans ce lac...
Comme je le disais plus haut, le livre est court, mais très intense. Il est construit sans chapitre, il y a des séparations entre les paragraphes qui coupent le texte, mais ça ne dérange pas du tout de ne pas avoir de coupure. Je n'ai pas ressenti de longueurs ou d'ennui à la lecture. Comme c'est une histoire autobiographique, le choix narratif de l'auteur s'est bien évidemment porté vers la première personne du singulier. J'aime beaucoup ce procédé qui permet de rentrer dans la tête du narrateur, de ressentir au plus près chaque émotion, de vivre au plus près de lui le temps de quelques pages. La lecture s'est donc fait d'une traite, je n'ai pas voulu arrêter et quelques heures m'ont suffi pour tout lire. Je ne pense pas qu'il aurait fallu faire plus détaillé, cela aurait entrainé trop de longueurs. Par contre, j'aurais aimé que la fin soit un peu plus détaillée ou moins abrupte. Quoiqu'on ait les réponses aux questions que le se pose le narrateur.
L'auteur parle avec beaucoup de poésie de tous ces événements passés. Il teinte parfois son récit d'une pointe d'humour qui fait du bien et allège la lecture. Mon attachement à ce personnage s'est fait tout de même avec une certaine distance. Comme si le texte avait été écrit à la troisième personne du singulier. Je n'ai pas réussi à ressentir une intimité avec lui comme cela le fait d'ordinaire avec l'emploi du « je ». Il y a également des retours dans le passé qui ne sont pas précisés, étant donné qu'il n'y a pas de chapitre. Ce qui m'a parfois un peu perdu dans ma lecture, il fallait que je revienne en arrière pour comprendre que le narrateur parlait du passé. Ces retours peuvent parfois être à des moments totalement différents, c'est surtout à cause de ça que je me suis retrouvée un peu perdue.
Mais derrière ce style concis se cache une réelle profondeur dans le texte. L'auteur parle de sujets qui touchent, qui remuent, qui rappellent en nous des souvenirs sur nos propres vies. Nous n'avons pas tous été touchés par les horreurs de la guerre, mais nous connaissons tous le deuil, la perte d'un être cher et tout ce que cela entraine dans nos vies. Le titre parle de deuils au pluriel, et en effet, dans le livre, l'auteur ne nous parle pas seulement de la mort de son oncle, mais d'autres qui ont eu une incidence dans sa vie actuelle.
Je ressors mitigée de cette lecture, j'ai aimé et en même temps, j'ai l'impression d'avoir gardé une certaine distance avec le narrateur et avec l'histoire en elle-même. Je ne sais pas à quoi c'est dû, je n'ai pas d'explications à cela. C'est un bon livre, le style est très bon, on sent la richesse de l'écrivain dans ses mots, dans son phrasé, c'est très poétique tout en restant accessible à n'importe quel lecteur. L'histoire pousse à la réflexion et entraine son lot de souvenirs personnels avec elle. Et malgré tout cela, il m'a manqué quelque chose pour que ce roman prenne plus d'importance dans mon cœur. J'ai la sensation d'être passée à côté de certains faits...
Ce roman restera tout de même une très bonne découverte d'un auteur encore inconnu, et que j'ai apprécié, ce qui est l'essentiel. Il m'a donné envie de lire d'autres romans de lui, de retrouver son style et voir ce qu'il a écrit d'autres. Pour moi, il est très difficile de juger un auteur au premier roman que je lis de lui, il m'en faut plusieurs pour que je puisse me faire une idée construite sur lui, savoir si j'ai envie de continuer à le suivre ou pas. J'ai vu dans sa biographie qu'il avait écrit une dizaine de romans, dont un qui a reçu un prix, je pense donc que je me le procurerai afin de continuer à me faire une opinion.
En tout cas, ce qui est bien avec ce prix des lecteurs, c'est qu'il permet d'ouvrir l'horizon de nos lectures et de nos connaissances. Il permet de faire de belles découvertes et d'élargir notre bibliothèque de romans que l'on n'aurait sans doute pas lus.
Difficile de résumer cette courte autofiction.
Un récit à la première personne dans lequel l’auteur explore les mécanismes de construction de l'identité, en particulier ceux qui sont à l'origine des relations fraternelles.
Halfon enquête et confronte les souvenirs brouillés qu’il a de son enfance avec la réalité.
Une histoire dans laquelle les détails sans importance s’accumulent pour définir les contours d’une trame centrale au développement minimal.
De la simplicité, beaucoup de sensibilité.
On lit ça en à peine deux heures - et on s'aperçoit que quelque chose de profond a pénétré sans savoir ce que c’est. Je me dis que parfois il n’est pas utile de comprendre ce que l’on a lu pour avoir aimé.
Traduit par David Fauquemberg
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