On aime, on vous fait gagner l’un des titres de la sélection 2017
La nuit, Kimiâ mixe du rock alternatif dans des concerts. Le jour, elle suit un protocole d'insémination artificielle pour avoir un enfant avec son amie Anna. Née à Téhéran en 1971, exilée en France dix ans plus tard, elle a toujours tenu à distance sa culture d'origine pour vivre libre. Mais dans la salle d'attente de l'unité de PMA de l'hôpital Cochin, d'un rendezvous médical à l'autre, les djinns échappés du passé la rattrapent. Au fil de souvenirs entremêlés, dans une longue apostrophe au lecteur, elle déroule toute l'histoire de la famille Sadr. De ses pétulants ancêtres originaires du nord de la Perse jusqu'à ses parents, Darius et Sara, éternels opposants au régime en place ; celui du Shah jusqu'en 1979, puis celui de Khomeiny.
Ce dernier épisode va les obliger à quitter définitivement l'Iran. La France vécue en exilés n'a rien à voir avec le pays mythifié par la bourgeoisie iranienne... Alors, jouant du flash-back ou du travelling avant, Kimîa convoque trois générations et une déesse du rock and roll au chevet de sa « désorientalisation ». On y croise, entre autres, Siouxie, Woody Allen, Michel Foucault, des punks bruxellois et des persans aux yeux bleus, six oncles et un harem.
Prix des lecteurs Terres de paroles, Normandie.
Prix de la librairie Delamain, Paris.
Prix des lecteurs des bibliothèques de Colombes.
On aime, on vous fait gagner l’un des titres de la sélection 2017
Des idées, des pépites, de valeurs sûres pour vos cadeaux de fin d'année
Déracinée, désorientée, rêvant au fond de se « désorientaliser », Kimiâ, la narratrice, environ 35 ans, semble, aujourd’hui, avoir trouvé un sens à sa vie. Assise dans la salle d’attente d’un hôpital parisien, elle patiente, et laisse les souvenirs affluer. A l’image de sa vie mouvementée, ils reviennent dans le désordre, se bousculent au portillon de son esprit, se chamaillent à qui sera remémoré le premier. Et comme ils sont accompagnés d’une foule d’émotions, cela est d’autant plus compliqué à discipliner dans une narration linéaire. Kimiâ tente la manière rationnelle, chronologique, mais il suffit d’un rien, d’un mot pour déclencher une association d’idées, pour ouvrir un tiroir, et voilà le récit projeté 60 ans en arrière puis 25 ans en avant. Kimiâ est en France depuis l’âge de dix ans. D’origine iranienne, elle a fui son pays dans le sillage de ses parents, intellectuels bourgeois et opposants politiques au régime du Shah puis à celui de Khomeini. Mais évoquer son exil ne va pas sans évoquer son enfance en Iran, qui ne va pas sans évoquer le passé de sa famille sur trois générations, avant d’en revenir au déracinement. A l’espoir d’arriver dans un pays accueillant pétri de l’esprit des Lumières succède la déception de se heurter à l’incompréhension, l’indifférence, aux différences culturelles irréductibles. Alors vient le désir de tout oublier des horreurs vécues, de sa culture d’origine, de ne plus en parler et de tout cacher sous un tapis, histoire de s’occidentaliser, d’avoir enfin la paix et de se fondre dans la masse pour avancer avec elle, même sans savoir où, quitte à se détacher de sa famille, restée accrochée au passé.
« Désorientale » est un premier roman (fort autobiographique, j’imagine) qui veut dire beaucoup de choses en même temps (exil, dictature, résistance, machisme, identité, maternité, homosexualité, transmission, force et vulnérabilité, courage,…), ce qui comporte le risque d’en faire un brouhaha fourre-tout bavard et superficiel. Mais c’est loin d’être le cas ici. Certes la narration part dans tous les sens et on s’y perd un peu dans la généalogie, mais cela ne m’a pas dérangée. Au contraire, la construction est bien maîtrisée, greffant en discontinu l’histoire de la famille et du pays de la narratrice sur le fil rouge de sa vie actuelle. C’est même justement ce désordre apparent qui donne au roman ce ton si sincère et humain. Comme un bazar oriental, ce livre est extrêmement vivant, bariolé, intense et captivant.
Alors que Kimia attend l'heure de son rendez-vous au service PMA de l'hôpital Cochin, elle se met à cogiter sur sa vie. Et c'est ainsi qu'elle va nous délivrer peu à peu le fil de ses pensées dans un ordre ni organisé ni chronologique. Elle va nous relater sa vie en France où elle vit depuis l'âge de 10 ans après avoir quitté Téhéran clandestinement avec sa mère Sara et ses soeurs Leïli et Mira pour rejoindre leur père Darius, exilé politique à Paris.
Ces allers retours dans le passé vous nous permettre de comprendre l'histoire de Kimia et de sa famille sur trois générations tout en suivant l'évolution de la femme iranienne, vivant à l'occidentale sous le règne du Shah puis cachée, voilée après l'arrivée au pouvoir de l'Ayatollah Khomeiny.
Elle nous raconte le combat de son père journaliste communiste quelque peu anti-pouvoir et qui n'aura d'autres choix que de fuir son pays s'il veut survivre mais aussi la situation géopolitique de son pays de naissance qui a évolué (régressé ?) afin de satisfaire les puissants de ce monde au détriment de la population.
Elle évoquera sa recherche d'identité à l'adolescence en ouvrant une fenêtre sur un des aspect de la société iranienne méconnue : l'acceptation, non pas de l'homosexualité, mais de la transidentité et du positionnement de la famille face à ce tabou.
Ce premier roman, non seulement nous montre l'attachement profond des protagonistes à leur pays d'origine même s'ils en déplorent ce que font subir à la population les hommes au pouvoir et le jeu du pouvoir avec des intérêts cachés. Il parle aussi du questionnement sur cette France qui accueille en dénonçant le régime en place tout en faisant en sorte qu'il s'y maintienne.
Si l'on est un peu perdu au début de ce roman, il est utile de persévérer car au fil de l'avancée dans la lecture, les pièces du puzzle s'assemblent pour organiser un tout cohérent.
J'ai été séduite par ce style un peu particulier, déconcertant au début. J'ai même développé un fort attachement aux quatre femmes de cette famille aussi différentes les unes que les autres mais qui ont toute quelque chose à dire, à exprimer. De même, on ne peut rester indifférent à Darius qui a privilégié ses opinions au détriment (?) de sa famille, qui a toujours fait en sorte que son combat se poursuive même si on le sent bien seul.
C'est dans la salle d'attente d'un service de la pma et pendant tout ce temps qui lui est accordé que Kimia revint sur le parcours de sa vie de l'Iran à la France, cet exil imposé, comment elle a grandi avec sa culture racine et celle qu'elle devait se construire en France, comment elle s'est construite avec le regard des autres, comment elle a imposé ses choix et pourquoi créé ses mensonges.
Roman passionnant où l'on vit l'intégration de l'intérieur, où l'on sent le poids de la culture du pays d'origine, le poids de la famille, les attentes, mais aussi l'énergie pour s'intégrer et la résignation d'être toujours vu comme un étranger quoiqu'on fasse.
Un roman à écouter avec attention par les nombreux aller retour présent passé, magnifiquement porté par la lecture de Lila Tamazit.
j'avoue être un brin désorientée ;) par la profusion de souvenirs de l'auteur ... la construction laissant à désirer
Une saga familiale comme on en lit régulièrement ces derniers temps autour de l'Iran et de ses exilé-e-s.
Ce "roman" ne saute pas aux yeux avec l'immédiateté d'un succès indéniable, non il se laisse apprivoiser , dans les méandres de sa construction par petites touches, on se perd on attend on est peiné par l'arrachement de l'exil.
Être en permanence écartelée entre l'ici et l'ailleurs, le soi et le nous, le proche et le loin, l'amour et le désamour, le français et le persan, le passé et le présent, l'orientale et la désorientale.
Passionnant!
Je pensais sincèrement être emballée et émue par ce livre et non … Peut être que j'étais trop impatiente de le lire … Même si c'etait bien écrit et que le sujet m'intéressait, j'ai trouvé que c'était long et que j'étais un peu perdue parfois!
J’attendais beaucoup, trop sans doute, de ce roman de l’exil, un thème que j’affectionne, mais qui forcément peut amener nombre d’attentes, et donc de déceptions. La narration du roman, sous forme de poupées russes, et qui demande une attention assez soutenue, est plutôt sympathique, mais trop de jeu sur l’anticipation, une manière de faire annoncer de nombreuses fois par la narratrice qu’elle ne peut pas parler tout de suite de tel ou tel péripétie de son enfance, qu’elle parlera bientôt de l’EVENEMENT, oui, écrit de cet manière, j’avoue que ça m’a essentiellement agacée. J’ai traîné dix jours sur moins de 350 pages, ce qui n’est tout de même pas très bon signe.
https://lettresexpres.wordpress.com/2018/12/05/lectures-du-mois-18-novembre-2018/
Je n'ai pas reposé ce roman avant la dernière ligne. Il m'a fait découvrir un écrivain, une civilisation, une dynastie familiale iranienne et le chemin semé d'embûches et d'émotions de réfugiés politiques . Pour résumer : ce livre m'a offert un pan de l'histoire contemporaine jamais enseigné dans mon cursus scolaire, un regard bienveillant sur la vie et une héroïne généreuse en amour.
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