"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Parmi les nombreux sujets auxquels s'est intéressé Daniel Arasse, il en est un auquel il convient d'accorder une importance particulière car c'est sans conteste celui qui, dans la peinture italienne de la Renaissance, a le plus profondément et le plus durablement retenu son attention. Cet objet d'étude privilégié est le corps humain, non en lui-même, mais en tant qu'il exerce une séduction sur le spectateur. Qu'il relève du registre religieux ou profane, qu'il soit de sexe masculin ou féminin, qu'il apparaisse nu ou vêtu, Daniel Arasse s'y est intéressé durant toute sa carrière. Il l'a abordé sous de multiples aspects : corps ressuscité du Christ, vers lequel un élan d'amour emporte Marie-Madeleine ; corps supplicié de saint Sébastien, qui protège de la peste parce qu'il survit à la sagittation ; corps de Vénus couchée dans un paysage ou sur un lit ; corps d'une jeune femme portraiturée à demi nue (la célèbre Fornarina de Raphaël) ou vêtue (la Donna velata, du même artiste).
Ce recueil est donc avant tout l'occasion de voir réunis certains textes fondamentaux de ce grand historien de l'art qui, aujourd'hui, sont extrêmement difficiles d'accès - voire introuvables. Sont ainsi présentés une dizaine d'écrits qui portent sur deux des plus grands foyers culturels de l'Italie de la Renaissance - Venise et Rome -, et abordent à des titres divers cinq personnalités artistiques de première importance : Antonello de Messine, Giovanni Bellini, Raphaël, Parmigianino, Titien.
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