Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
Mai 1981. Tandis que le pays fête ou pleure l'élection de François Mitterrand, dans un immeuble du boulevard Barbès, Summer, Douma et JC, âgés de trois ans, s'enlacent pour la première fois. Devenus inséparables, ils forment une drôle de créature à trois têtes.
Les Fleurs dans le vent est une fresque sur l'amitié. C'est aussi un portrait pointilliste ou pixellisé de la France des années 1980 aux années 2000.
Les Fleurs dans le vent donne à voir les difficultés que l'on rencontre pour se construire lorsque l'on est perçu comme différent, que ce soit par son histoire familiale, sa couleur de peau ou son orientation sexuelle. à travers ces personnages touchants d'ardeur ou de maladresse s'écrit un roman pénétrant sur la force que l'on puise auprès de celles et ceux qui constituent nos familles choisies, celles dont l'acceptation est inconditionnelle et où l'on vient s'abriter de toutes les tempêtes.
Éditions Intervalles
Parution le 12/04/2018
Prix Hors Concours 2018
Trois amis. Summer, Jean-Charles (JC) et Alain-Amadou (Douma). C’est leur histoire. Au singulier parce qu’elle est singulière. Ils ont grandi ensemble, dans le même immeuble. Depuis tous petits, comme des triplés, main dans la main, coude à coude.
« Aldina a crié en voyant la créature mêlée emmêlée à trois têtes. Véronique et Françoise ont accouru, chacune attrapant son rejeton et et tentant de le dégager de l’étrange étreinte. »
Une déambulation dans le temps, alternant leurs passés et le temps présent, nous apprend à faire leur connaissance.
Quoiqu’il arrive, ils se sont faits la promesse de toujours être ensemble. Ce bonheur des instants partagés, qui deviendront des souvenirs jamais oubliés.
« Quoi qu’il arrive, on se démerde pour rester toujours ensemble. Promis. Promis. »
Et puis la vie continue, leurs vies s’éloignent quelque peu sans pour autant qu’ils se perdent de vue… mais c’est différent. L’éloignement change leur relation… Leurs sentiments évoluent, l’âge avançant et leur perception des autres diffère.
« Sur la pointe des pieds, l’enfant s’en va. »
La vie les a blessés, a fait d’eux des êtres cabossés, parfois perdus, rendant les attaches plus fébriles, fragilisant les contacts avec leur famille. Mais toujours ensemble, de près ou d’un peu plus loin… Tous les trois.
Chacun son chemin, chacun sa destinée… Ils avancent, chacun avec toujours dans le coeur et la pensée, les deux autres… Ils tombent. Ils se relèvent. Ils rebondissent. Ils s’accrochent.
Je ne veux pas vous en raconter plus sur leurs histoires au risque de déflorer ces jolies rencontres.
Sonia Ristic dessine sur un mur blanc cette formidable fresque amicale, totalement addictive. Comme peinte au pinceau, fin, aux couleurs tantôt tendres tantôt vives… Son titre aurait pu être « Des coeurs dans le vent » parce que rien ne pourra jamais altérer cet amour amical. Cette lecture a semé en moi cette petite graine, portée par leur souffle, qui un jour germera et pour l’instant laisse dans mon esprit son empreinte indélébile et déjà nostalgique… Un veritable coup de foudre !
« On passe son enfance à désirer être un adulte, et le reste de sa vie à idéaliser son enfance. »
https://littelecture.wordpress.com/2019/05/07/des-fleurs-dans-le-vent-de-sonia-ristic/
Tonton vient d’être élu président de la République. Peut-être vous souvenez-vous de la téloche « Un visage qui commence à s’afficher, un crâne dégarni, un instant suspendu –auquel des deux candidats appartient ce crâne ? »
L’auteure décide de faire débuter leur histoire ce jour-là « Puisqu’il s’agit d’un roman, on dira que notre histoire commence avec cette image-là, la place de la Bastille, cet écran bleu blanc, rouge, ce 10 mai 1981 » et comme dans tout souvenir, il y a des odeurs de clope, de morue salée, de poulet yassa, de bœuf bourguignon, de chou aigre, d’effluves de pisse, de javel, d’épices à couscous. Bref, les odeurs des appartements d’un immeuble populaire à loyer abordable, vers Barbès où beaucoup de nations cohabitent joyeusement.
Ils sont trois inséparables. Les oiseaux du même nom vont par deux, mais eux, il s’agit d’une bête à trois têtes, six bras, six jambes et un certains nombre de dents. « Ces trois-là, dès ce premier souvenir commun, formaient déjà une drôle de créature à trois têtes, six bras et six jambes, mêlés emmêlés. »
Il serait peut-être temps de leur donner un prénom. Nous avons Summer, fille d’une hippie, Jean-Charles, dit JC dont les parents sont portugais et Alain-Amadou, dit Douma franco-congolais. Ils sont I N S E P A R A B L E S.
Douma sort de prison et les deux autres sont là à l’attendre « Summer glisse sa main dans la sienne, le bras de JC le frôle à chaque enjambée, ces deux-là le collent comme s’ils avaient pour mission de leur réapprendre à marcher ».
Roman de l’enfance, jusqu’au passage à l’âge adulte avec beaucoup de désillusions, mais toujours l’envie de s’en sortir. Ces trois-là ont eu des destinées différentes, ce sont un peu éloignés physiquement, mais ils sont toujours présents et les retrouvailles les retrouvent mêlés, emmêlés.Ils sont également emmêlés avec l’histoire qui s’appelle tout simplement la vie.
Un immeuble où l’on aimerait habiter pour partager un peu de ce melting polt. ‘‘Ce soir-là on avait préparé du poulet yassa et où Véronique avait apporté son infect bœuf bourguignon sans bœuf, et où la mère Da Silva y est allée de sa morue »
Un roman, album photo sur ces trois familles, sur la société où le mélange est possible.
La vie n’est pas rose, n’est pas tendre. Beaucoup de rêves sont cassés par la machine, par la difficulté à vivre, à survivre. Un énième départ, une nouvelle page à écrire, oui, mais avec quelle encre ? La difficulté de la page blanche de la vie à écrire, ils connaissent, eux que l’on dit « génération sacrifiée ». Malgré ce qu’ils pensaient, devenus grands, ils ne sont toujours pas libres. « Nous avons compris trop tard que libres, nous ne le serions jamais autant que nous le fûmes dans le bruit et l’odeur de l’immeuble à l’angle de la rue Myrha et du boulevard Barbès, même en étant les trois plus petits dans cet univers grouillant de marmaille »
Trente ans de vie en deux cents pages, un défi très bien relevé par Sonia Ristić qui ne tombe jamais dans la sensiblerie tout en évoquant le sida, la prison, la difficulté de trouver sa place. Il y a toujours l’espoir de grimper, grâce à une Mademoiselle Morand, ou les deux autres qui servent de tuteur, de soutien quand il faut… et la boule tricéphale se reforme encore et toujours.
Un très bon livre des éditions Intervalles
Mai 1981. Tandis que le pays fête ou pleure l’élection de François Mitterrand, dans un immeuble du boulevard Barbès, Summer, Douma et JC, âgés de trois ans, s’enlacent pour la première fois. Devenus inséparables, ils forment une drôle de créature à trois têtes qui ne va jamais se lâcher quelque soit les événements, les aléas de la vie quotidienne, leur parcours de vie.On suit ces 3 bourgeons de fleurs jusqu'à leur maturité de jeunes trentenaires.
On alterne les chapitres entre ceux de leur enfance et ceux de leur vie actuelle....
Ce roman est celui d'une génération toute entière où chacun de nos 3 héros a sa propre histoire, vie qu'il va mener comme il l'entend mais toujours sous le regard bienveillant des 2 autres. Car une magnifique amitié existe entre ces 3 êtres, plus forte que les galères de la vie, la prison, l'éloignement et le tout sans jugement, sans reproches mais avec beaucoup de respect, de tendresse, de compréhension et d'amour. Cette amitié leur sert de famille à tous les 3, de socle sur lequel ils pourront toujours compter et se retrouver.Et ce malgré des origines, des éducations différentes (Summer est elevée dans une famille monoparentale faite de femmes uniquement, Douma est issu d'un couple binational et JC a 1 père violent, une mère victime de violences conjugales)
Mais ces différences sont riches d'enseignements, d'apprentissages tout comme les quartiers dans lesquels ils vivent, grandissent.
Ce roman est une ode à l'amitié et pose des questions sur l'amour (ses formes, son poids), la famille, la différence, la solitude, la vie en général, ce qu'on entend par "réussir sa vie". Il mène aussi un travail de reconstruction,de résilience.
perçu comme différent, que ce soit par son histoire familiale, sa couleur de peau ou son orientation sexuelle. à travers ces personnages touchants d’ardeur ou de maladresse s’écrit un roman pénétrant sur la force que l’on puise auprès de celles et ceux qui constituent nos familles choisies, celles dont l’acceptation est inconditionnelle et où l’on vient s’abriter de toutes les tempêtes.
Un roman où il m'a manqué un petit je ne sais quoi pour avoir mes 5 étoiles d'où 3,5 étoiles sur 5..
C’est une très belle histoire d’amitié avec en toile de fond tous les évènements sociaux des années 80 à 2000.
Summer, fille d’une ex-hippie
Jean-Charles, fils de portugais
Douma, fils d’une ex-bourgeoise et d’un sénégalais thésard à la Sorbonne
Ces trois là sont inséparables depuis l’enfance. Un seul être à trois têtes.
Ils grandissent dans le même immeuble, à la Goutte d’or, puis les déménagements les séparent, mais toujours ils se retrouvent, tout au long de leur vie, et toujours ils ne font qu’un, toujours en totale fusion.
C’est un livre qui se lit lentement
On jongle un peu avec les époques mais sans se perdre vraiment.
Cette amitié indestructible fait chaud au cœur.
L’entrée dans la vie adulte n’est facile pour aucun d’entre eux, mais leur lien est tellement fort que rien ne peut les abattre.
L’écriture est irréprochable. Les personnalités des personnages sont très fortes et extrêmement bien dépeintes.
Malgré le temps mis à lire ce livre, aucune sensation d’ennui, jamais.
Sonia Ristić a, quel honneur -pour moi évidemment-, déjà été chroniquée sur ce blog pour son roman La belle affaire. Un avis mitigé que j'avais rédigé alors. Cette fois-ci, je tergiverserai moins parce que j'ai beaucoup aimé Des fleurs dans le vent. Au fil des pages, on retraverse -"re" pour les moins jeunes d'entre nous- les années 80, 90 et 2000. J'ai aimé cette image de "la créature mêlée emmêlée" qui naît ce soir du 10 mai 1981 : "trois corps d'enfants accrochés les uns aux autres par les dents et les ongles" qui revient si ce n'est dans cette position exacte au moins dans le lien qui unit ces trois-là. Ils sont besoin de se sentir, de se toucher, de vivre.
Roman initiatique, celui du passage de l'enfance à l'âge adulte. Roman d'une génération, d'une amitié hors du commun. Chacun aura son histoire individuelle, mènera sa vie comme il l'entend mais toujours sous le regard des deux autres. Pas de jugement, juste de l'écoute, de l'ouverture d'esprit et de la compréhension.
Sonia Ristić ajoute à son histoire d'amitié les origines, les familles, les éducations diverses. C'est dans la différence que l'on s'enrichit, cela reste un adage fort, à maintenir à tous prix, l'auteure l'illustre ici à merveille.
Son roman est fin, pose des questions sur l'amitié, la solitude, l'amour, la manière de "réussir" sa vie -que je mets volontairement entre guillemets car pour moi, c'est quasiment un oxymoron. On peut réussir un plat, une rénovation de maison, un tricot, ... mais sa vie, on la vit. Point. Qui peut juger d'une vie réussie ou pas ?
Sonia Ristić invente de beaux personnages, qui ne vont pas toujours très bien certes, mais qui essaient de relever la tête, qui se bougent pour rebondir, pour vivre tout simplement. Son roman est ponctué des grands événements des trente dernières années, une toile de fond qui peut aussi expliquer certaines bifurcations prises par certains d'entre nous qui n'ont pas suivi un chemin tout tracé et rectiligne et des attitudes et comportements de maintenant, entre repli sur soi, peur de l'autre, extrémismes, ... . Roman fin et émouvant, tendre et pour autant pas mièvre ni complaisant. Il y souffle -malgré ce que j'ai écrit plus haut- un petit vent d'optimisme et de joie de vivre qui me sied parfaitement. Longtemps -tant mieux- me hantera l'esprit cette "créature mêlée emmêlée".
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