"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Une comédienne, de nos jours, décide de ne plus jouer le jeu en se retirant de la société. Jean Cocteau, dans les années 1920, se débat avec sa passion pour Raymond Radiguet. Un adolescent traque avec fébrilité sa première fois lors d'un été à Berck et affronte l'insoupçonné en lui. Annemarie Schwarzenbach se sent écartelée entre ses désirs d'Orient et le devoir de lutter dans une Europe séduite par le fascisme. Un jeune homme s'éprend d'une femme qui dit avoir renoncé à l'amour...Onze personnages réels ou imaginaires, à l'aube de deux siècles, le XX? et le nôtre, tentent d'empoigner leur liberté. Rien de la déliquescence d'une fin de siècle mais, bien au contraire, des lignes de vie, des désirs d'émancipation, un parfum de commencement du monde. D'un monde à soi.
S’il y a lien entre ces 11 nouvelles qui composent ce livre, c'est sans aucun doute l'amour. Sous toutes ses formes, l'amour entre femmes, entre hommes, femme-homme l'amour naissant, l'amour perdu, l'amour de la littérature, des lettres et des mots.
Les nouvelles se passent en alternance entre notre monde contemporain et le début du 20e siècle (1920, 1932, 1907) où les histoires sont plus littéraires, hommage à Radiguet, aux enfants de Thomas Mann, à Cocteau, à Eileen Gray, etc.
Je ne suis pas sûre d'avoir tant aimé ces dernières, ces anecdotes sur ces personnalités m'ont moins touchés, je préfère nettement la partie contemporaine où la plume de l’auteur exerce tout son talent, l’écriture fluide, descriptive, les lieux sont aussi importants que les personnages, elle met en tension des situations du quotidien comme dans je ne te plais pas où Jordan jeune ado, cherche l'amour auprès de Noémie et cite du Yourcenar (où la question du consentement se pose) ou dans je n'ai pas besoin d'amour où Alexis Trividic, écrivain se prend d'amitié (d'amour) pour une femme mûre Marthe.
Plusieurs fois, je surprends l'auteur à se citer en particulier dans ce double de lui-même, suggérant à Radiguet, un titre de livre "Les yeux secs", ou Alexis qui est écrivain s'exclame : "-Pas exactement l'amour".
Chaque nouvelle se relie aussi entre elles par le choix de leur titre en une phrase qui commence par le pronom je "je n'existe plus" je serai un grand mort" etc. Et c'est bien le je qui raconte chaque histoire sauf celle de Jordan intitulé "Je ne te plais pas"
J’ai été séduite une fois de plus par la plume délicate et sincère d’Arnaud Cathrine. J’aime ses mots, j’aime ses phrases et même si certains textes me sont plus hermétiques, j'aime ces ambiances littéraires.
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