Docteure en lettres et spécialiste de littérature américaine, la romancière est jurée du Prix Orange du Livre 2021
«Il était midi au coeur du désert de Mojave. Assis sur une valise de paille, Perry jouait de l'harmonica. Dick était debout au bord d'une grande route noire, la Route 66, les yeux fixés sur le vide immaculé comme si l'intensité de son regard pouvait forcer des automobilistes à se montrer. Il en passait très peu, et nul d'entre eux ne s'arrêtait pour les auto-stoppeurs... Ils attendaient un voyageur solitaire dans une voiture convenable et avec de l'argent dans son porte-billets : un étranger à voler, étrangler et abandonner dans le désert.»
Docteure en lettres et spécialiste de littérature américaine, la romancière est jurée du Prix Orange du Livre 2021
Une bibliothèque idéale non pas éternelle mais actuelle !
"Fasciné" par les affaires de meurtre et par la psychologie des meurtriers, quoi de mieux que ce récit qui retrace l'avant et l'après passage à l'acte. C'est à la fois intéressant et troublant. On a envie de continuer tout en redoutant la suite. Savoir que l'auteur ne s'est jamais vraiment remis de l'écriture de ce livre et des entretiens avec les deux coupables ajoute une dimension dramatique empreinte d'un peu d'excitation.
Holcomb, Kansas.
La-bas, vit un homme respecté, par sa communauté, ses employés et sa famille. Une femme, de santé mentale fragile. Un fils, solitaire mais bien élevé, adroit, intelligent. Et une fille, modèle, première en classe, première dans tous les concours, cuisine, couture, chant... Tout le monde aime la famille Clutter.
Pourtant, un matin, ils sont retrouvés assassinés. Tous les quatre. Ligotés, baillonnés, une balle dans la tête.
S'ensuit une enquête, puis une chasse à l'homme inédite. Comment imaginer un crime aussi odieux pour quelques dollars. Pour un coffre-fort qui n'a jamais existé.
La plume de Truman Capote est envoûtante, et chaque fois qu'il aurait pu sombrer dans un cliché, le voici qui rebondit, surprend, étonne et émeut. Inspiré de faits réels, l'auteur recréé l'ambiance, la folie, la véracité aussi. Une critique sociale qui s'achève par une question toujours d'actualité aux Etats-Unis : le bien fondé de la peine capitale.
Un petit bijou. A déguster.
Truman Capote a mis 5 ans pour étudier puis rendre compte de ce crime d'un fermier aisé, sa femme et ses deux enfants par deux petits malfrats.
Il fallait sans doute cela pour réussir à dépeindre la vie tranquille des victimes, la psychologie des assassins, les conséquences sur la vie du bourg, la quête des détectives puis enfin le procès.
Contrairement à beaucoup, je ne me suis pas attachée aux meurtriers même si la vie de Perry est particulièrement meurtrie ; le souvenir de Nancy est trop présent, trop lumineux pour permettre cette affection.
Truman Capote est un auteur talentueux et sa plume élégante rend vivante l'ambiance du dèbut des années 60 de cette petite ville d'Amérique ; il suit les 2 malfrats sans jugements et j'ai ressenti une tendresse particulière pour le détective Dewey.
Une écriture dense, des descriptions détaillées, un rythme lent, des mots choisis avec soin rendent justice à tous les protagonistes et fait de ce roman un grand livre.
Deux jeunes gens, donnant dans la petite délinquance, se transforment en meurtriers. Parce qu’un tuyau a été donné à l’un deux, toute la famille d’un gros fermier du Kansas est assassinée. S’en suit alors une fuite en avant pour les deux protagonistes.
Truman Capote s’est inspiré d’un fait réel pour écrire ce livre. On y trouve diverses « photos » de la société américaine avec les sujets de société de l’époque (début des années 60). L’auteur a enquêté plusieurs années sur ce fait divers, et ses auteurs, avant d’écrire le livre qui lui a valu une grande renommée
Novembre 1959, un couple de fermiers prospères et respectés d'une ville du Kansas et leur deux enfants sont retrouvés mort dans leur maison. Truman Capote présente l'avant de la découverte, la découverte des corps, l'enquête, le procès et aborde en dernier un tableau de la peine de mort et des conditions de détention de ces prisonniers qui attendent dans le couloir de la mort. Oui car au Kansas la peine de mort peut être prononcée et c'est ce que va requérir le procureur dans cette affaire avec jury.
Avec sang-froid j'ai découvert Truman Capote et surtout j'ai découvert son talent. J'ai eu du mal à me situer au début, un peu surprise par le temps pris pour planter le décor le Kansas, la famille Clutter mais le décor est savamment planté pour nous prendre dans l'histoire, dans une époque, un lieu. Je m'attendais à un roman mais c'est un "exercice" particulier et très rondement mené aussi que j'ai découvert. Cela raconte une histoire, nous livre une psychologie des personnages, entre dans les intimités, livre un déroulement mais ce n'est pas un roman. C' est un style journalistique mais sans état d'âme ou prise de position qu'il pourrait y avoir lors de l'exposé des faits car ce sont des faits que nous décrit l'auteur mais c'est aussi une histoire. C'est tellement minutieux et détaillé qu'on ne peut rester simple spectateur on est pris dedans. L'auteur fait vivre des personnages à travers sa plume grâce aux détails de leurs actes que ce soit la famille Clutter, les enquêteurs et les 2 tueurs auxquels Truman Capote donne vie.
Une incroyable relecture et qui me fait dire que j’avais déjà très bon goût à 20 ans ;)
Quand Truman Capote se lance dans l’écriture de « De sang-froid » il y a déjà longtemps qu’il pense à expérimenter le « roman vérité ». Il lui manquait un sujet. En découvrant dans les journaux un sordide et banal fait divers (une famille aisée de fermiers du Kansas a été assassinée), il sent immédiatement qu’il y a matière. Très bonne intuition. Il va écrire un chef-d’œuvre, le plus grand true crime de tous les temps.
« De sang-froid » vous jette à la figure son charisme dès les premières pages. Capote fusionne son habileté de journaliste avec celle de l’écrivain. Les code de l’écriture journalistique et ceux de l’écriture littéraire dans un seul et même texte. Un texte d’une minutie vertigineuse, fourmillant de détails sur les lieux, les ambiances, les protagonistes. On est impressionné par la précision documentaire et captivé par la narration. Totalement factuel, sans aucune prise de parti, sans jugement de valeur. Un roman pour interroger le réel.
Le roman est composé de quatre parties égales qui suivent la chronologie des faits. D’abord une mise en contexte avec la présentation des lieux, des victimes et des assassins ; puis l’enquête avec la présentation des principaux enquêteurs ; ensuite la traque et l’arrestation des assassins qui enfin permet une reconstitution du crime ; et pour finir, l’emprisonnement des tueurs, le procès et le verdict.
Le crime est en fait la partie la moins développée. C’est sur tout le reste que se concentre Capote. On entre dans la tête de Perry et Dick, les tueurs, à la fois séduisants et répugnants, et on comprend bien la fascination qu’ils ont exercé sur l’auteur. Car au-delà du livre, ce qui est passionnant, c’est aussi l’histoire du livre. On ne peut pas ne pas chercher à en savoir plus. Capote n’écrira plus de romans après. L’implication de l’écrivain, obsédé pendant 5 ans par ce fait divers et ses personnages, est totale au point que sa relation avec Perry reste ambiguë. Pourtant Truman Capote n’apparait jamais dans ce récit…
Traduit par Raymond Girard
Je viens d’en lire la dernière page et je me demande encore comment j’ai pu passer “à côté” de cette pure merveille aussi longtemps !
Un massacre odieux, perpétré par deux petites crapules (dont l’un, dénommé Perry nous émeut malgré tout) … Une étude psychologique minutieuse et intelligente, un style percutant, un fait divers qui a bouleversé l’Amérique du début des années soixante (et plongé l’auteur dans une dépression jusqu’à la fin de ses jours … )
Il faut impérativement découvrir ce chef d’oeuvre qui laisse sans voix !
C'est après avoir lu »Les cygnes de la Cinquième avenue » que m'est venue l'envie de lire le roman de Truman Capote.
En effet, dans ce roman de Mélanie Benjamin paru en mars de cette année , T.Capote tient une place très importante, une image noire en fait , et là où l'auteur décrit une sorte de clown, parfois mélancolique certes, mais piaillant , virevoltant, pas du tout dangereux pour les maris milliardaires des belles épouses de la Cinquième Avenue de N.Y , je voulais retrouver l'auteur « De sang-froid » avant sa triste chute et décadence, avant ses écrits sordides ayant entraîné tant de malheurs dans les familles de ses protectrices.
J'ai lu ce livre épais en Poche, avec une écriture bien serrée , pas une ligne ne m'a échappée , pas de pages inutiles ; un vrai chef d'oeuvre j'en conviens.
Il s'agit de décrire par le détail tout ce qui a pu engendrer le meurtre de 4 personnes, les parents et enfants d'une même famille , et apparemment sans aucun motif.
C'est en 1966 que T.Capote fait paraître cet ouvrage, ce « fait-divers » ayant eu lieu 7 ans avant.
Le New Yorker accepte de confier à l'écrivain le soin de reprendre toute l'affaire et de la relater. Capote rencontrera même un des assassins, n'en sortira pas indemne , et le lecteur non plus.
De la genèse de l'affaire jusqu'au couloir de la mort, c'est l'autopsie même de la société que transpose l'auteur , tout est analysé en détail, la vie de chacun, son enfance, ses bonheurs , ses malheurs. Et sur tout cela, une violence latente , comme une chape aussi bien sur les victimes que sur les assassins .
Une écriture qui provoque l'admiration, et une lecture inoubliable.
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